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EAN : 9782874894152
240 pages
Weyrich (06/03/2017)
3.56/5   8 notes
Résumé :
«C’est un appel de Zerna qui m’a prévenu de la mort d’AJD. »
Le narrateur, écrivain lui-même, est chargé d’explorer l’ordinateur de feu AJD, un auteur liégeois sans succès, par ailleurs spécialiste des Mérovingiens.
Survient alors Zerna, experte à modifier les trajectoires autour d’elle...
Après L’Œil de la mouche ou Ma Mère, par exemple, ce sixième roman d’André-Joseph Dubois fait à nouveau la part belle à l’ironie et à la satire, qu’il... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Un tout grand coup de coeur à la lecture de ce sixième roman de l'écrivain wallon André-Joseph Dubois.
Et pourtant, dès l'entame on s'interroge.
Où tout cela va-t-il bien nous mener ?
Que retirer de cette rencontre bien improbable entre trois OVNI de l'existence, trois étoiles si dissemblables qui jamais n'auraient dû se retrouver dans la même galaxie ?
Et pourtant, contre toute attente, la magie opère, la mayonnaise ne tarde pas à prendre et se révèle être d'une fort belle texture, d'un goût exquis.
Trois personnages principaux :
ZERNA : Sicilienne - petit bout de femme obstinée, pressée d'arriver quelque part à quelque chose avec son air de gamin mal poussé, agaçant, insupportable et irrésistible ;
CYRIL ROBIN (alias Cecil Capita) : Francilien - bien né - père absent - mère plutôt castratrice - dès l'enfance, voyeur froid du monde qui l'entoure - imposteur par défaut - tétanisé par un prix Goncourt obtenu pour un premier roman au titre si éloquent "Maldonne" - échoué par hasard à Liège en quête de soi (en fuite de lui-même ?) aux attentes éparses, diffuses, erratiques;
AJD : Wallon liégeois - vieux con de prof - misanthrope - radoteur pontifiant - archétype d'une certaine cuistrerie universitaire - loser affectif (trois divorces et bien plus d'aventures sans lendemain) - père défaillant - écrivain du dimanche plus velléitaire qu'inspiré -obsédé par la médiocrité ambiante au regard lucide de la sienne - à la vieillesse stérile pétrie d'affligeantes habitudes.
Ces trois largués de la vie se rencontrent, se croisent, s'évitent, se rapprochent, s'apprivoisent, s'aiment (à leur façon), se repoussent, se parlent (parfois) ou s'écoutent parler (souvent).
De ce choc des cultures, de façons de penser, d'être, d'agir, jaillit, au départ tout en douceur, à petites touches (pointillisme littéraire ?), par la suite, à un rythme de plus en plus soutenu, une fulgurance de réflexions tous azimuts aussi succulentes que pertinentes.
Que de thèmes subtilement abordés : l'utilité de la littérature, la vacuité d'écrire, la fatuité du monde de l'édition, des écrivains, des médias, l'immigration italienne et extra-européenne, le consumérisme touristique, l'histoire de Belgique, de la Wallonie, le sentiment d'appartenance, d'identité, la pseudo belgitude, les affres du ressenti amoureux (narcissisme dévoyé) ...
L'écriture, quant à elle, est à l'aune du propos : incisive, caustique, quelquefois vitrioleuse, mêlant le burlesque au trivial, la finesse à la tendresse.
On est en empathie, on sourit, on rit même si ce rire est généralement plutôt jaune.
Pour conclure, nous est ici offert un bel exercice d'autoflagellation (peut-être mais pas sûr), d'autodérision (assurément).
A déguster sans modération et, pour les connaisseurs et amoureux de Liège, un petit plus plein de connivences.
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Ce livre raconte les derniers mois d'AJD, un professeur en retraite, un peu cuistre, un peu misanthrope (et même beaucoup), qui vieillit seul. Les trois femmes qu'il a épousées n'avaient rien en commun avec lui, surtout la dernière (une amusante petite scène se passe à Disneyland). Il a commis avec ses filles des erreurs assez impardonnables. Il a peu d'amis. Il pourfend la médiocrité, et compte même écrire un ouvrage sur ce thème ! Il fréquente quelques confrères et consoeurs écrivains, mais au fond, chez eux tout l'agace. Il écrit, mais ses livres ne rencontrent pas de succès, faute de chercher à plaire certainement. Il lit beaucoup, il joue aux échecs sur son ordinateur, la routine s'est installée dans son quotidien. Un « mal entendu » assez intrigant fait entrer dans sa vie Zerna. Avec elle, André-Joseph Dubois dresse un portrait de jeune femme très original. Zerna n'a rien d'une romantique, elle ne fait pas de sentiment, pour elle un sou est un sou. Elle va réveiller le vieux prof, on ne sait pas trop si c'est pour le pire ou pour le meilleur…
Le narrateur est un jeune écrivain qui ne peut plus écrire. Il a été chargé de fouiller le disque dur de l'ordinateur d'AJD (« à travers le plastique je sentais les arêtes du boîtier ; dans la lumière assombrie de cette fin d'été, j'avais l'impression d'emporter l'urne qui contenait les vraies cendres d'AJD »), et de voir si un contenu publiable pourrait en ressortir. On ne sait pas tout de suite jusqu'à quel point, et c'est amené assez habilement, il a beaucoup fréquenté AJD avant sa mort. Peut-être sera-t-il, au bout du compte, celui qui l'aura le mieux compris, s'il est possible de vraiment connaître quelqu'un.
J'ai apprécié ce roman dont les personnages même secondaires sont tous crédibles et bien dessinés. J'ai aussi aimé le style, l'ironie, les parenthèses sur la Belgique. Je ne regrette pas de l'avoir coché lors d'une « masse critique ».
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Quand j'étais mort, un livre diesel qui fini dignement!

André-Joseph Dubois nous livre une histoire très belge avec cet ouvarage, quand j'étais mort!
En effet, l'auteur nous entraine dans les rues pavées du pays de Liège. AJD comme il se fait appeler, est mort! Triste nouvelle que Zerna apprend au narrateur de l'histoire, alias Cyril Robin. Celui-ci reçoit une proposition, avoir accès à l'ordinateur d'André Joseph Dubois afin de trouver des bribes d'histoires susceptibles d'être publiées.
Cyril Robin sera piqué par la curiosité, les secret de la vie de son ami lui donnent envie d'en savoir plus!
Cyril Robin découvre alors un dossier nommé "n'importe quoi". Au fil de la fouille de cet ordinateur, son ami comprend mieux la vie d'AJD.

Les descriptions de la ville de Liège sont tellement justes que nous esquissnos un sourire à chaque allusion d'un lieu precis. Est ce que les non connaisseurs de la ville ne se sentiront pas perdu au milieu de ce roman?

Le personnage de Zerna ajoute du piment à cette histoire, grâce au restaurant qu'elle ouvre, elle apporte de l'action à ce roman.
Quels sont les derniers moments de vie d'AJD ? Nous le découvrons avec beaucoup de curiosités.
Quand j'étais mort nous fait découvrir ou redécouvrir la sublime ville de Liège. Les descriptions collent parfaitement à la réalité de la cite ardente!
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Titre : Quand j'étais mort

Auteure : André-Joseph Dubois

Genre : roman

Editions : Weyrich

Année : 2017

Cote : 8/10

1. le titre :

Quand j'étais mort, moi, l'écrivain AJD, sur demande de l'éditeur, « on » a trifouillé mon ordinateur pour y trouver un quelconque projet à publier.

2. L'auteur :

André-Joseph Dubois, Liégeois de naissance, a obtenu avec L'Oeil de la mouche, son premier roman édité en 1981, le Prix Félix Denayer de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique. Un deuxième roman sort deux ans plus tard et puis plus rien jusqu'en 2012. Quand j'étais mort est son sixième roman.

3. Les idées :

Cyril Robin, écrivain, est chargé de rechercher dans l'ordi de son ami écrivain AJD récemment décédé des textes qui pourraient intéresser le lecteur. C'est aussi l'occasion de jeter un oeil sur le monde de l'édition, les à-côtés « coups de griffes ». Qu'il est plaisant de cheminer le long des rues de Liège ! le Prix Goncourt fait toujours rêver ainsi que la vie littéraire parisienne ! L'amitié est au rendez-vous avec son pote Paul. Et de plus, Zerna, la Sicilienne, nous fait entrer dans la Trattoria, le Ristorante avec ses cousins aux humeurs maffieuses.

4. le style :

Au fil des chapitres, le lecteur passe d'un personnage à l'autre et s'enrichit du contexte à imaginer, de la vie de ces héros.

Didier D'HALLUIN .
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Au fond, on ne connaît jamais ses parents. Ils ont vécu leurs plus belles années avant notre naissance. Et quand enfin nous sommes là, ils jouent aux parents. Ou alors ils font tout pour se détester.
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J'étais jeune. C'est une de ces choses qui arrivent. ça a dû vous arriver à vous aussi.
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j'ai beau savoir que le destin est une illusion, quand quelque chose qui y ressemble prend le volant, j'ai tendance à me laisser conduire.
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Une sorte de petit paradis, d'ailleurs tous les paradis sont de préférence minuscules, forcément.
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De toute façon, les gens ne sont jamais contents de leur nom. Le mien est à pleurer de banalité.
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Video de André-Joseph Dubois (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de André-Joseph Dubois
André-Joseph Dubois nous parle de son roman L'Oeil de la mouche.
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