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EAN : 9782844859044
128 pages
Allia (04/09/2014)
3.33/5   3 notes
Résumé :
John Cage rencontre Marcel Duchamp en 1941. Trente après, il confie les souvenirs qu'il conserve de cet homme aussi simple qu'énigmatique. Et d'abord il salue en lui la beauté de son indifférence. En 1913, Duchamp a composé un Erratum musical de manière aléatoire. Raison pour laquelle John Cage le hisse en précurseur de ses propres recherches. Il rapporte aussi quelques anecdotes, et notamment la rare fois où Duchamp a perdu son sang-froid, lui d'ordinaire si magnan... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
En Cage avec Duchamp

Je dois à Anthony (@serialLecteurNyctalope) la découverte des éditions Allia, dont l'originalité et l'éclectisme de la ligne éditoriale me fournissent depuis de nombreuses découvertes de textes insoupçonnés, sources d'autant de plaisirs de lecture et de variations de mes horizons littéraires.

Ainsi de Rire et se taire de John Cage, traduit par Jérôme Orsoni, petit bijou revenant sur les mémoires du musicien expérimental de ses rencontres avec l'immense Marcel Duchamp – un Rouennais, faut-il le préciser… – à New-Yok ou Cadaquès.

Pas de trame, pas d'histoire, pas de thèse, juste une interview témoignage sur ce qui rapprocha les deux hommes : l'expérimentation de la musique aléatoire ; les échecs comme art absolu et respectable ; Dali et le respect que lui vouait Duchamp ; Teeny l'épouse de l'ombre.

Et puis des fulgurances, résurgences mémorielles posées là au détour d'une question. Sur les oppositions et les liens entre Étant donné et le Grand Verre, faisant passer l'oeuvre du maître de la transparence à la découverte de ce qui est caché et les liant de ce fait dans l'évolution maîtrisée d'une pensée.

Sur les deux ateliers new-yorkais de l'artiste : l'officiel, vitrine visitable mais figée pour la galerie, et l'officieux, secret et productif. Sur le passage assumé de Duchamp de la philanthropie au monde du commerce de l'art ne jurant plus que par ses ready-made.

Sur cette affirmation « qu'une oeuvre d'art est complétée par les gens » après qu'elle a été achevée, rendant le spectateur partenaire de l'artiste et plus seulement contempteur, poussant Duchamp à prescrire et rédiger la façon dont ses oeuvres devraient être regardées à l'avenir.

Un témoignage instructif qui en complète bien d'autres sur la recherche permanente et torturée d'un artiste qui ne voulait rien tant que « d'aller underground ».
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
C’est en effet l’expression que Duchamp emploie dans un entretien accordé à Jean Neyens pour la RTBF en 1965 : “A une table ronde qu’on avait faite à Philadelphie, on m’avait demandé : “Où allons-nous ?” Moi, j’ai simplement dit : “Le grand bonhomme de demain se cachera. Ira sous terre.” Mais Duchamp ajoute : “En anglais, c’est mieux qu’en français - “Will go underground”. Il faudra qu’il meure avant d’être connu. Moi, c’est mon avis, s’il y a un bonhomme important d’ici un siècle ou deux - eh bien! il se sera caché toute sa vie pour échapper à l’emprise du marché… complètement mercantile (rire) si j’ose dire.”
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J. C. - (...) Nous devons avoir les opposés sinon, nous n’avons pas de vie. Nous avons besoin de cette séparation entre l’art et la vie, et nous avons besoin du brouillage. Nous avons besoin des deux. Et nous pouvons avoir les deux. Les seules personnes qui ne voulaient pas que nous ayons les deux, c’étaient les Allemands, en particulier, et les critiques d’art. (Rires) Souvent, après une de mes conférences, les gens disent : “Mais vous vous contredisez.”
M. R. - Et vous, vous dites : “Oui” ?
J. C. - Et je dis : ”Eh bien, je ne peux pas penser sans me contredire.” (Rires)
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“Les portes que j’ouvre se ferment automatiquement.”
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Videos de John Cage (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de John Cage
Et observez comment cette installation se fait l'écho de l'oeuvre de Gertrude Stein. Son travail a effectivement influencé la scène d'avant-garde new-yorkaise dès les années 1960, dont le mouvement "Fluxus" rejoint par Nam June Paik avec le compositeur John Cage.
#Expogertrudestein L'invention du langage Jusqu'au 28 janvier 2024 @museeduluxembourg, Paris Infos et réservations bit.ly/BilletterieStein
Nam June Paik (Fluxus), Gertrude Stein, 1990, 249 × 196 × 94 cm © Courtesy James Cohan Gallery, New York © Nam June Paik Estate
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