L'auteure est née en 1974 à Kirov près de l'Oural où son arrière-grand-père a été expédié par le régime soviétique qui n'appréciait guère ses convictions religieuses.
Je sais hélas très peu sur la vie de
Natalia Jouravliova, sauf qu'elle a obtenu un doctorat en littérature à l'université de de Moscou et qu'elle a enseigné la littérature russe, tout en écrivant des contributions en cette matière et des poésies.
Natalia Jouravliova, qui vit actuellement à Paris, a publié en 2005 un recueil
de nouvelles intitulé "
Exils".
Un an avant, en 2004, est paru "
Saisons". Une édition bilingue franco-russe particulièrement bien soignée avec des illustrations originales de
Jean Bégassat, dans une conception graphique artistique d'Éric Laubeuf.
Le recueil comporte 4 nouvelles et compte 121 pages, dont 69 en Français.
Natalia Jouravliova a la grande ambition de vouloir contribuer à restaurer les vraies valeurs traditionnelles russes par la parole en rappelant la vie d'antan, d'avant donc la révolution bolchevique et le système mis en place par Poutine. Plus précisément, la vie coutumière à la campagne et non dans les villes et centres urbains, où l'importation de style de vie à l'Occidentale s'avère trop manifeste.
Vivant avec ses grands-parents pendant un bon bout de temps de sa jeunesse un bled comme Kirov à 949 kilomètres à l'est de Moscou, l'auteure a eu l'occasion d'observer et de s'imprégner de l'atmosphère typique de l'existence des Russes de l'époque ancienne.
La babouchka ou grand-mère forme d'ailleurs le personnage-clé de ses nouvelles comme témoin des temps anciens et par qui les valeurs authentiques doivent être transmises.
L'héroïne de la première nouvelle "Une visite" Nioura est dans ce sens tout à fait représentative.
L'auteure nous garantit un dépaysement authentique dans une isba le long du fleuve Petchora, en pleine nature, où l'on entend une chèvre bêler dans la cour, le parquet gémir et le murmure monotone de la pluie.
Natalia Jouravliova a eu la chance de pouvoir bénéficier de l'excellente traduction française par
Julie Bouvard, que j'ai déjà appréciée comme traductrice de l'ouvrage de
Dmitri Bortnikov "
Le syndrome de Fritz" et de celui d'
Edouard Kotcherguine 'Le baptême des barreaux".
En plus,
Julie Bouvard a enrichi le recueil avec un avant-propos intéressant et pertinent : "Le reflet d'un monde oscillant".