Un drôle de petit livre, où il est question de murs qui parlent, d'un mystérieux charriot rempli de rêves, de la Tour des vents, d'un "kit pour en avoir le cœur net", de délicieux gâteaux au sésame et surtout d'une jeune fille, nommée Sélène que sa quête (mais de quoi, au juste?) entraînera aux quatre coins d'Athènes. On l'aura compris, Sélène est une cousine germaine d'Alice, et cette Grèce où elle évolue un pays merveilleux, où tout devient possible, à commencer par le plus improbable et le plus loufoque. Comme chez Lewis Carrol (mais aussi Raymond Devos) le moteur du récit est d'abord le langage, les trajets de Sélène étant le plus souvent déterminés par des jeux de mots, ou des expressions prises au pied de la lettre. A lire donc, si vous voulez savoir ce qu'il y a dans le charriot de Sélène, et aussi pourquoi, après avoir été de fieffés bavards, les murs sont devenus si taciturnes.
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Sélène...
En route pour l'allégorie…
Ce récit nous entraîne de mur en mur, de murmures en éclats de voix, porté par les mots, ces magiciens impénitents, vers le chariot fabuleux qui contient les milliers de bouts de ficelle de notre imaginaire.
Cette histoire nous envoûte, impossible de s'en éloigner, de fuir... Elle embarque la poétique de l'espace et du temps avec elle; elle raffole des funambules hâtifs qui jonglent avec l'esprit en distillant la lettre…
Ce récit, c'est notre chariot.
Merci pour ce moment de rêve, merci pour cette rencontre renouvelée avec la part d'enfance qui ne nous quitte jamais mais qui s'éclipse parfois.
« … le chariot se remplissait de choses éclectiques. Son manipulateur, tel un marionnettiste affairé, s'agitait pour trier les objets amassés. Il réunissait des petits bouts de rien comme s'il s'agissait de pierres précieuses, tesselles dissociées d'une mosaïque apparemment disparate. »
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Dans un passé moins lointain qu'on le pourrait imaginer, les murs étaient de fins orateurs. Non contents d'avoir des oreilles pour écouter, ils dissimulaient des bouches malignes qui ne demandaient qu'à s'ouvrir pour raconter des histoires.
Il suffisait d'approcher et d'éveiller leur curiosité d'une manière quelconque pour qu'ils s'enclenchent, comme des magnétophones.