AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782884749268
206 pages
Infolio (12/06/2008)
5/5   1 notes
Résumé :

Bien que le bouddhisme jouisse actuellement d'une certaine faveur dans le public occidental et qu'il participe au nouveau dialogue interreligieux, la voie de Shinran reste le plus souvent méconnue, quand elle n'est pas franchement dévalorisée. Souvent comparé à Luther pour sa doctrine de la foi et son mariage, Shinran mérite cependant d'être replacé dans son originalité propre, qui fait de lui l'une des grandes figures de la spiritualité universelle.
... >Voir plus
Que lire après Shinran : Un réformateur bouddhiste dans le Japon médiévalVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
MAGNIFIQUE BIOGRAPHIE DE SHINRAN – LIVRE COMPLET SUR LE BOUDDHISME DE LA TERRE PURE

Il y a peu d'universitaires, de représentants et de religieux du Bouddhisme Shin en France, voire en Europe, et de ce fait, on n'en entend peu parler, et peu de livres sont écrits à ce sujet. de plus le Zen Sôtô et les boudhismes tibétains ont accaparé l'espace médiatique.
Néanmoins, nous avons ici un Précis de ce bouddhisme, que je trouve complet, accessible et qui est équilibré. C'est une vraie référence, en somme.

Jérôme Ducor m'a contacté et envoyé deux de ses principaux ouvrages de vulgarisation, dont l'autre est le Tannishô, afin d'en parler, ce qui est dans la ligne éditoriale, dans la mission de mon site. J'en suis très honoré. Nous n'allons donc pas bouder notre plaisir, avec cette biographie de Shinran (1173 – 1263), fondateur japonais de la tradition de « l'école véritable de la Terre pure », ou Jodo-shinshû en japonais. C'est une branche du plus vaste et grand Bouddhisme de la Terre Pure, parfois appelé Amidisme ou Jôdoïsme, qui lui même est compris dans le Mâhayâna.
Shinran eut pour maître Hônen – fondateur du Bouddhisme de la Terre Pure au Japon : la Jodo-shû – dont il se séparera afin de fonder sa propre école, l'école véritable de la Terre pure, ou Jodo-shinshû. C'était une sécession.
Les deux écoles – dont la seconde de Shinran prend racine dans, et épure la première d'Hônen – sont très pratiquées au Japon; elles sont également très proches l'une de l'autre et d'infimes détails les séparent, sauf au niveau conceptuel, et c'est pourquoi il y eut scission. « Il suffit d'un cheveu et les opposés sont comme la terre et le ciel ».
le Bouddhisme de la Terre Pure, courant du Mahâyâna, domine les autres bouddhismes dans tout l'Extrême-Orient, contrairement à ce que l'on pourrait imaginer – notre vision est déformée : les minorités bouddhiques asiatiques sont devenus majoritaires en Europe !

Dans cet ouvrage, déjà complet sur le sujet, Jérôme Ducor nous dévoile, progressivement, telles des poupées russes, le Bouddhisme de la Terre Pure au sein des bouddhismes. Les Terres Pures, ce sont des Terres spirituelles que le boddhisattva, devenu un Bouddha, rejoint à sa mort et que les fidèles peuvent rejoindre également : il existe donc une quantité de Terres Pures… illimitée.
Puis l'auteur aborde les sutras fondateurs et ses personnages et patriarches (on est surpris quand on voit comme les maîtres de cette tradition l'ont intimement liée à la pratique de l'assise silencieuse, zazen !), puis la doctrine de Shinran et l'histoire de celui-ci et de son école.

Quant à la doctrine commune à Hônen et Shinran, voici que nous en dit Jérôme Ducor :
« Analysant la doctrine de Shandao, Hônen en retint les trois points fondamentaux, dont Shinran hérita également :
1. La naissance dans la Terre Pure d'Amida est une réalisation d'ordre supérieure, parce qu'il s'agit d'une terre « de rétribution ».
2. Les êtres ordinaires, qui ne maîtrisent pas les mêmes méthodes menant à la sainteté, peuvent cependant y aller naître au moment de la mort.
3. A cette fin, il faut donc un moyen qui, pour être efficace, doit réunir deux qualités apparemment contradictoires : l'excellence et la facilité. La solution réside dans la seule pratique du nembutsu jaculatoire, soit la prononciation du nom Budha Amida [« Révérence au Budha Amida! »], facile à pratiquer, et excellente en vertu des mérites de ce Buddha synthétisés dans son nom, conformément à ses voeux« .

Mais ne croyez pas que tout se fini avec le Nembutsu : Jérôme Ducor nous explique dans les détails, les doctrines subtiles établiées par Shinran, et les détails, justement, des cérémonies et rituels. Tout est minimaliste, mais tout n'est pas simpliste – jusqu'à écrire un chapitre « Comment ça marche ? », qui est très pratique et scelle en moi l'idée que ce bouquin est vraiment génial et est un véritable ouvrage de référence !

Nous lisons plus loin comment Shinran tri le bon grain de l'ivraie : attention ! pas de quartiers ! :
« Enfin, Shinran conclut que les disciples véritables de Shâkyamuni et de tous les autres Buddha sont ceux qui suivent la doctrine véritable de la Terre Pure.
Ceux qui préfèrent une méthode bouddhique différente en sont les disciples provisoires.
Quant aux adeptes de tous les enseignements autres que bouddhiques, ils sont dits faux disciples. « Faux disciples », mais disciples quand même !«

L'enseignement de Shinran, compilé dans son traité central, le Kyôgyôshinshô, s'articule en 4 pôles : l'enseignement (kyô), la pratique (gyô), la foi (shin) et la réalisation (shô).
Par ailleurs, dans l'Avant-propos, on lit que Shinran « n'a jamais prétendu réformer quoi que ce soit », mais Jérôme Ducor en fait un réformateur malgré lui, comme indiqué dans le sous-titre de sa biographie.
Et page 129, il ceci en ouverture de la partie « Dogmatique » : « Or, si Shinran ne se posa jamais ni en fondateur ni en réformateur, il ne pouvait ne pas être lui-même conscient de sa nouveauté, car il a bel et bien élaboré un système original complet, qui respecte même les critères les plus formels de la définition d'une école bouddhique doctrinalement indépendante ».
Donc, Shinran désirait faire école à part, mais ne pas porter la responsabilité de quoi que ce soit. A moins qu'il fut très humble et modeste. Néanmoins il fit tout ce qu'il faut, comme le détaille l'auteur, pour créer son école.

Toutefois, c'est la partie de « la dimension spirituelle de Shinran » qui m'a le plus plu et séduit, où j'ai eu le plus à méditer (et cela montre comme ce livre est exhaustif, et réfléchi !).
En effet, il est abordé ici tous les points de son éthique, sa transparence (il joua l'anonyme), et sa spiritualité. C'est savoureux, d'autant que l'auteur lance un clin d'oeil à Luther ! Mais les parties précédentes sont également délectables… j'ai vraiment apprécié ce livre sur Shinran, de Jérôme Ducor. Je le met dans le TOP « 20 ».
Un livre fabuleux, que j'ai pris le temps de goûter comme il se doit.
Je vous le recommande fortement !

Bonne et agréable lecture !

Zuihô
Lien : https://livresbouddhistes.co..
Commenter  J’apprécie          10


autres livres classés : bouddhismeVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus

Autres livres de Jérôme Ducor (1) Voir plus

Lecteurs (4) Voir plus



Quiz Voir plus

Jésus qui est-il ?

Jésus était-il vraiment Juif ?

Oui
Non
Plutôt Zen
Catholique

10 questions
1833 lecteurs ont répondu
Thèmes : christianisme , religion , bibleCréer un quiz sur ce livre

{* *}