Plus de trois ans après la mise en place intrigante et prometteuse de ce diptyque, Matthieu Mariolle ("De sang-froid" et "Pixie") et Benjamin Carré livre enfin la conclusion de ce casse du siècle commandité par un mystérieux personnage et exécuté par une bande de braqueurs dont le dernier coup remontait à six ans.
Si le premier volet avait encore des allures de remake de ces classiques du genre tels que Ocean's Eleven ou The Score, où une équipe hétéroclite accepte de se réunir pour une dernière mission qui devrait définitivement mettre ses membres financièrement à l'abri, cette conclusion confirme la tournure fantastique de l'intrigue, que laissaient déjà présager le début et la fin du tome précédent. Jouant habilement avec les allers-retours, Mariolle remonte aux origines de ce braquage et dévoile le véritable rôle de la précieuse momie.
Partant d'un concept classique, l'aspect démonique de l'intrigue finit par entraîner cette histoire aux frontières des genres. Si le mélange s'avère très réussi, Matthieu Mariolle parvient également à accrocher le lecteur grâce à une narration captivante, des personnages charismatiques aux interactions intéressantes et une ambiance très efficace.
Se reposant sur un précédent album de toute beauté, sur son expérience d'illustrateur de jeux vidéo et sur une maîtrise perceptible de l'outil informatique, Benjamin Carré continue d'impressionner au niveau du graphisme. Usant de cadrages ensorcelants, d'une architecture surprenante et de couleurs adéquates, il parvient à donner un côté rétro au décor et à cultiver une atmosphère prenante et sombre tout au long du récit.
Un polar fantastique en deux tomes qui vaut assurément le détour et dont on espère qu'il connaîtra une suite ...
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Le moins que l'on puisse dire, c'est que le scénario se permet tout. du fantastique au rendez-vous, le second tome envoie. Les pages se tournent à grand train, l'histoire se déroule à toute berzingue, en tout sens.
Le dessin offre toujours cette ambiance enfumée, salie, pluvieuse, reprenant les codes du cinéma polar. Les architectures de grands buildings ont la part belle, Benjamin Carré explose les cases pour régulièrement nous concocter de grandes fresques appréciables. Étrange technique, les personnages semblent photographiés puis reproduits en dessin. On pourrait même y discerner des acteurs célèbres (Michael Madsen ou Mickey Rourke en Cole Valentine, John Malkovitch en Law, Veronica Lake en Carmen).
Côté écriture, on reste malheureusement sur notre faim. Mathieu Mariolle et Benjamin Carré semblent se contenter du scénario, un dialoguiste manque à l'appel. Les tournures jubilatoires sont inexistantes, les citations à extraire rares, ça manque d'une patte d'auteur, de générosité dans la formule, de corps, d'argot, de recherche dans le vocabulaire typique au genre. Dommage. C'est le bémol de ce diptyque, qui aurait pu en faire une oeuvre indélébile. Reste un bon moment passé et une atmosphère dans laquelle l'on aime se fourvoyer.
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Mouais.
Je ne m'attendais pas du tout à cette pirouette fantastique.
Le côté jeu des gendarmes et des voleurs me convenait bien, ça restait dans le domaine du réaliste. Alors que là évidemment ce n'est pas du tout réaliste, et surtout il y a un petit détail dans la fin de l'histoire que je ne comprends pas, ou qui ne cadre pas avec ce qui a été raconté avant.
Et surtout, je ne sais pas pourquoi, j'ai l'impression que la fin est trop ouverte pour être la fin initialement prévue.
C'était distrayant pour un dimanche pluvieux
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"(...) Visiblement, Law s'était bien mieux préparé à recevoir les flics que le contraire. Pourquoi ça ne m'étonne même plus ? (...)"
Mathieu MARIOLLE & Benjamin CARRE, Smoke City, 2010, Delcourt (p. 13).
Préquel aux événements de Far Cry 6, cette bande dessinée, one-shot boosté aux amphétamines introduit Juan Cortes, l'un des personnages centraux du nouvel opus du jeu vidéo star d'Ubisoft. Quatre-vingt-huit pages qui revisitent l'univers cinématographique et l'exotisme de cette licence de fantaisie contemporaine pour un récit d'action sauvage peuplé de personnages sombres et fascinants.