Souvenirs de nos jours à venir

Souvenirs de nos jours à venir est un Ovni bien dans son temps. C'est aussi une fiction qui raconte ce qui aurait pu, peut, et pourrait encore, nous arriver. C'est une fable morale où le lecteur pleure de rire (et parfois pleure tout court.) C'est l'humanité vue à travers le prisme de son ego universel et transcendantal. C'est aussi un livre qui se mérite : 396 pages dans l'édition que j'ai reçue, où il faut se farcir des prénoms comme 76-80-E44 et/ou 88-10 V06 (d'ailleurs, je ne garantis pas d'avoir toujours identifié immédiatement qui était l'une et qui était l'autre). Dans ce nouvel environnement, il faut aussi intégrer d'autres règles cadastrales, comme Zone de cloisonnement B27, trois hectares zéro soixante-quinze. Et même admettre que la Corrèze soit devenue la Bolivie, si l'on veut comprendre certaines réactions violentes des protagonistes ! Pourtant nous voyageons dans un univers très très proche, parfaitement identifiable, et pourtant situé dans un avenir très très lointain, voire inimaginable. Cette situation donne un léger tournis et procure une réflexion très métaphysique.
Pour conclure, je recommande le dernier avatar de l'Anthropocène, qui mérite bien son polar dystopique mitonné aux petits oignons par Yvan Bernaer.
Je remercie Babelio et Masse Critique, ainsi que les Editions La Bouinotte pour l'envoi de ce livre.

Je dois avouer que, tout d'abord, j'ai été attirée par la couverture. Et en lisant le synopsis, j'ai été encore plus intriguée. Résultat : je suis ravie de ma lecture.

Parfois déjantée, parfois amère, parfois cynique, cette histoire ne m'a pas laissée indifférente. D'autant qu'elle nous pousse à réfléchir à toutes ces petites choses ridicules que l'on fait ou que l'on croit. L'auteur, avec une écriture percutante, ne ménage pas ses contemporains. Il met en exergue tout le ridicule de certaines situations.

Cette dystopie nous montre un monde toujours confiné dix ans après le début d'une pandémie mondiale, qui ressemble à s'y méprendre à ce que l'on a vécu. Les gens n'ont plus de véritable contact, l'écologie a pris des proportions grotesques, à tel point que toutes les choses auxquelles nous sommes habitués dans notre quotidien sont totalement prohibées.

La bêtise humaine va parfois très loin et les médias ne font que l'alimenter. Les personnages sont englués dans une situation dont ils ne peuvent plus s'échapper. Mais l'auteur ne les ménage pas forcément non plus, car, comme dans la vie réelle, il n'y a pas de logique dans la vie et dans la mort.

J'avoue avoir été parfois déstabilisée, parfois amusée, d'autres fois atterrée. Car, même si l'auteur va loin, je ne suis pas certaine que certaines situations, même si elles sont grotesques, soient si éloignées que cela de la réalité. Une lecture qui amuse, qui met mal à l'aise et qui ne donne pas une très haute opinion de la race humaine.
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