Le premier opus de la série Steampunk Chronicles était sympathique et avait le mérite de se lire aisément, je m'étais donc promis de laisser une chance au second tome, en espérant que l'auteure gommerait les défauts que j'avais pu relever, le principal consistant en une profusion d'amour et de bons sentiments qui avait tendance à diluer le propos et à stéréotyper les protagonistes. Encore une fois j'ai adhéré à l'enquête que mènent nos jeunes acolytes à New York, cette fois, pour sauver leur ami américain, Jasper, qui leur avait prêté main-forte dans le tome 1, avant de se faire passer les menottes et rapatrier aux States pour d'obscures raisons.
Kady Cross change de décor pour nous faire découvrir le New York des années 1900, bien esquissé avec des quartiers clefs comme Five Points où les gangs irlandais faisaient la loi. Elle en profite également pour faire des clins d'oeil, en utilisant des noms d'hommes d'affaires ou d'inventeurs connus de cette époque. On apprécie toujours autant l'univers à la fois technologique et magique qui donne une double utilité aux pouvoirs de nos héros. Mon affinité avec les talents de Griffin se confirme, c'est de loin celui qui tire son épingle du jeu par sa puissance et par l'originalité dont l'auteure fait preuve pour décrire les manifestations éthériques afférentes.
Si je n'ai rien à dire sur l'enquête qui permet de revenir sur le passé de Jasper, un personnage intéressant, car il est de loin le plus nuancé de tous, je dois avouer que l'alternance entre les nombreux points de vue m'a pesée. En effet, mon intérêt était en dents de scie en fonction du personnage sur lequel on se concentrait. Je n'éprouve qu'une empathie toute relative pour Finley dont on nous dit que ses deux personnalités sont à présent combinées, chose qui ne change pas d'un poil son caractère plutôt cliché de jeune fille bagarreuse, qui est très confuse à propos de ses sentiments. Griffin se révèle trop volontaire et gentil, c'est le brave petit héros par excellence, c'est dommage que
Kady Cross ait autant grossi le trait le concernant. Finalement, le point de vue de Jasper est celui qui m'a le plus plu, il a un réel vécu et il a fait des choix dangereux. Concernant le méchant, Dalton, il m'a fait l'effet d'être une pâle copie de Jack Dandy, le mauvais garçon resté à Londres.
J'ai la désagréable impression que cette série me laissera toujours insatisfaite à cause du mauvais dosage de débats intérieurs qui n'ont rien de novateur et qui, de surcroît, se répètent. On parle sans cesse d'amours contrariés, d'amitiés extraordinaires, cela confère un côté mielleux, voire niais, au récit, alors qu'il y avait matière à le rendre plus sombre et addictif.
Une bonne série jeunesse, donc, qui présente un univers agréable, mais qui pèche à cause du manque de profondeur des personnages trop lisses et prévisibles, pour nous les faire apprécier réellement.
3,5/5
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