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Gabrielle Danoux (Traducteur)
EAN : 9782322506491
94 pages
Books on Demand (10/11/2023)
5/5   1 notes
Résumé :
„Les mots ne sont pas de ce monde, ils sont un monde pour soi”
Hugo von Hofmannsthal

Le style de cet auteur dépasse les limites de la rhétorique, issu des canons des genres littéraires, il a un caractère impétueux, aventureux.
Une inspiration prophétique, entre désirs, peurs, visions livresques et purificatrices. Une élévation, un balancement entre de nouvelles expériences, une croyance au pouv... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Lenteur, mais véhémence poétique. Tels seraient les mots clés du présent recueil.
Une belle profusion d'images déstructurées, décomposées, disséquées qui s'enchaînent néanmoins comme des perles sur un collier. Une poésie qui invite à la lenteur de la lecture, car une poésie exigeante, aux allures souvent hermétiques, mais abordant toute la gravité du moment, de nos moments les plus actuels.
Angela Mamier Nache a écrit, non sans une certaine affection, une très juste quatrième de couverture pour cette amie commune.
Je signale, pour ceux me connaissant mieux, que c'est ma 37e traduction publiée. Mon objectif étant 50 pour mes 50 ans, je vous laisse et file donner un nouveau BAT.
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L'univers de Daniela Toma est surprenant, déroutant, déstabilisant. Ce surréalisme direct, dans lequel "je" et "tu" ne laissent peu de place à "il", invoque des images parfaitement inattendues. C'est le propre de l'acte poétique, certes, mais ici le mélange des registres détonne. Lorsque l'on va à "la pêche avec une grippe en mohair téléchargée sur internet," tout devient possible ! le travail de traduction a dû être colossal. Bravo à Gabrielle Danoux d'avoir relevé le défi. Entre chroniques quotidiennes, réflexions profondes, autoportraits en mouvement et promenade improbable, rien n'échappe à l'univers totalement mouvant, décalé, sublimé, transcendé par une langue qui n'en fait qu'à sa tête et c'est tant mieux.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
l’offre du jour est la théorie de base des pleurs
qui est éveillée, liée à moi
je pourrais lui briser une aile,
mais je risque de trouver à sa place un pommier en fleurs,
et que mon œil soupèse le report pendant encore dix secondes

je pourrais traverser une vaste étendue d’eau
si je ne craignais de l’entendre crier : qu’est-ce qui te
hante ?
la flamme, le linceul, la pièce vide,
tout cela a connu le pire des sentiments qui soient
mais aussi le meilleur…

assurons-nous donc de pouvoir arracher au sang
les obsessions,
les bras levés, presque beaux, douloureusement défaits
car, vois-tu, homme…
quand il porte nos valises à travers le raccourci, le passé,
une matriochka déteinte, fait des exercices de rapprochement avec nous,
et si nous l’observons plus attentivement, nous remarquons qu’il n’a pas de lunettes pour conduire
et il s’agit là soit d’une embuscade, soit d’une grande chance…
et c’est ainsi que suspendus au bord du miroir
nous laissons le refrain avancer,
nous construisons le silence plus aisément qu’un mur,
tout est un rêve auquel adhèrent les nuits peu nombreuses dans notre propre être,
les flashs ne sont plus uniquement sépia, mais aussi à l’intérieur et en profondeur,
là où on ressent l’étendue du vide feuilleté, apprivoisé et choisi
pour vous tenir loin des coupures
comment reconnaître celui qui bloque le chemin
si son visage incertain est collé à son dos, se couche entre les rideaux
et au premier rang ?

par conséquent, la philosophie de la juste impuissance est si proche du retrait,
tu as beau t’agiter, 21 bouches, pendant 21 instants, font simultanément des vocalises,
crie de toutes tes forces : « pardon, ici il fait toujours froid, la nuit est la seule maîtresse,
j’ai asséché l’obscurité et je l’ai pesée tout entière dans une seule lune ! »

les paroles restent incrustées dans la maison, dans les fêtes
seul le poète cultive toujours vaillantes les couleurs

du reste, tout va bien, il divise en parts égales le bleu,
et il a déposé deux pierres sur l’âme, il vérifie les prix

(pp. 51-52)
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j’ai séché l’obscurité et je l’ai entièrement mesurée dans un seul hiver
(bonne nouvelle pour la paix de Iulia)

sache que les papillons laiteux habitent illégalement dans le chaos de la chair, ramassent la lumière sous leurs ailes quand personne ne les observe et transforment les petits mots de remerciements en couleurs qui leur vont bien dans l’insectarium tout l’hiver

quand ils se démarquent, ils ont besoin de beaucoup d’attention, car leur seul œil de lune se débat derrière chacun d’entre eux,
déménageant ensuite avec moi

pas étonnant que toute cette obscurité,
que tu connais à peine,
mélange les jours avec démence
et oublie l’endroit de la fête – en fait, je crois qu’il doit être ainsi

eau et feu, rangées d’os trop mous,
les saisons interrogées obligatoirement, mal de gorge
et la proie de ton courage dans la rue,
des poupées sans cœur, le contour d’êtres de lumière
précisément au milieu du miroir,
ensuite fête généralisée

mais toi, tu iras bien,
tu portes depuis toujours le solitaire en diamant invisible de mère, tu as appris à embellir les ailes des papillons,
tu les transformes tous en apparences
et tu les emmures !

ça y est, je commande des glaces,
« l’enfer c’est les autres »…

(pp. 41-42)
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je traversais la lumière et la dentelle de ma robe s’allumait
et dansait avec moi autour du lit amoureux
personne ne savait qu’elle portait des habits de calicot bon marché avant,
elle restait toujours en retrait, dans une sorte de cercle sans yeux,

moi, cependant, j’ai refusé le cœur des grenades dans lequel j’ai bourré de la lumière
pour que la deuxième journée également soit passionnée, scintillante et ivre d’amour

bientôt, soumise à l’extérieur et à l’intérieur,
elle prit l’habitude de faire fleurir des réservations entières de grâces
qu’elle enfilait le long des ans, bien entendu,
après leur avoir fouetté chaque jour les épaules dénudées

jusqu’au lever du jour, la passion gémissait dans ma robe de dentelle gloutonne,
sous l’ourlet une invasion de papillons insolents

bientôt je ne porterai plus qu’un bout de toile munie d’ailes
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[…]

l’espoir d’un fou en haillons
rédigeait sur le front des lettres terriblement tristes et longues aux chardons,
des invitations à son mariage pour la famille entrée en décomposition

(les horreurs de la guerre mois d’août imaginaire,
c’est rare de converser d’abord avec soi-même par
correspondance
et ensuite se replier)

bien que la position favorable au tir ne fût jamais à mon avantage,
elle se comporta alors en amie,
en m’autorisant à cueillir des champignons jusqu’à un âge avancé
et je me suis emmenée une couverture pour bien recouvrir le
Musée du Village
avec de l’air nouveau

– tiens ! ceci est la panse pleine de plâtre de la planète,
rentre toi aussi avec ton rang entier dedans,
certaines personnes sont des portes d’accès pour d’autres !
on m’a dit

et j’eus l’impression que m’avaient déjà quittée mille rangées et moi incluse…

(p. 14)
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