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EAN : 9782918799962
249 pages
Editions Anacaona (01/05/2018)
3.46/5   25 notes
Résumé :
Victoria est franco-brésilienne, métisse noire et présidente d'une multinationale. Femme brillante ayant brisé tous les plafonds de verre, elle s'est hissée au sommet par les études, le travail et une faim dévorante. En guerre contre le monde entier, et surtout contre elle-même, elle a l'exigence d'être première en tout - il lui faut être plus, avoir plus, toujours plus… Prisonnière de sa vie mondaine et incapable d'en trouver la sortie, aujourd'hui, elle suffoque e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
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Avec ce premier roman, l'éditrice Paula Anacaona signe un ouvrage extrêmement poignant et puissant. Ce dernier, à vous procurer dès le mois de mai dans vos librairies est une véritable bombe à retardement. A force d'avoir accumulé trop de non-dits et de rancoeur, l'auteure, par le biais de son héroïne, Victoria, le fait sortir et je peux vous assurer que cela fait mal.

Victoria est une jeune femme franco-brésilienne qui a gravi les échelons un à un afin de se forger une bonne place dans la société. Chef d'entreprise, vivant dans une maison spacieuse avec une belle voiture et chauffeur, Victoria est respectée de tous. Mère de deux enfants, elle a cependant divorcée de ses deux premiers maris et ne s'en porte pas plus mal. Bien que belle métisse, elle a du mal a vivre avec cette couleur de peau car les gens l'interrogent lorsqu'elle dis qu'elle est française. Sa mère l'est en effet mais elle doit sa couleur de peau à ce "fils de pute" - FDP (excusez-moi l'expression mais ce sont les termes de l'héroïne) de géniteur. Non elle ne peut même pas qualifier celui-ci de père car ce lâche les a abandonnés si bien qu'elle ne l'a jamais connu. Aussi, c'est sa mère qui s'est battue tout au long de sa vie afin que son frère et elle puissent faire des études et passent d'un petit HLM pourri à Paris dans un pavillon. Non, Victoria ne doit rien à personne : elle a monté les échelon de le vie sociale un à un, seule, grâce aux diplômes qu'elle à obtenus, et à sa volonté. Aujourd'hui, elle vit toujours au Brésil et est mère de deux enfants, divorcée cependant de ses deux premiers maris. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, là où Victoria se sent pleine et entière, ce n'est pas lorsqu'elle est au travail mais lorsqu'elle assiste à des "saraus" (sorte de "battles" littéraires où chacun, souvent les plus démunis car cela se passe dans les bar des bidonvilles, lit un texte de sa propre composition, le plus souvent étroitement lié à sa vie). Lè-bas, elle y rencontre Tatie-Sucre et bien d'autres qui vont profondément la marquer et lui donner de la force chaque jour. Ce sont eux ses vrais amis. Cependant, Victoria a comme une grosse épine dans le pied, ce qui la rend boiteuse et celle-ci est due à cette absence de père. Aussi, elle s'imagine des doubles d'elle avec chaque fois des scénarios différents lors de la rencontre tant attendue et pourtant tant évitée avec ce fameux "père". Quoi qu'il en soit et quelles que soient toutes les possibilités envisagées, Vic ne pourra jamais le considérer comme tel et ne pourra jamais l'aimer. Elle aurait peut-être pu si il avait été différent mais l'on ne peut pas revenir en arrière et elle va devoir apprendre à faire avec : voilà son véritable combat.

Dans cet ouvrage déchirant, Paula Anacaona dénonce également la mise des bidonvilles et des conditions de vie déplorables de ceux et celles qui y vivent? Elle aborde également la question du métissage et de le couleur de peau et inévitablement le regard des autres sur soi et c'est en cela que cet ouvrage est une véritable bombe car bien que le sujet du racisme ait déjà été abordé maintes et maintes fois, il ne l'a jamais été décrit comme cela, du moins à ma connaissance. Un ouvrage dérangeant, à la limite de la schizophrénie pour notre héroïne je vous le concède mais que je ne peux que vous recommander. A découvrir et à faire découvrir !
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Merci à Babélio, à Paula Anacaona, auteur et éditrice pour l'envoi de ce livre, accompagné d'un gentil petit mot.

Victoria est une femme ambitieuse, de grande entreprise, d'origine franco brésilienne. Elle est montée dans l'ascension sociale grâce à sa persévérance dans les études, le travail et une grande soif de réussite et n'envisage pas autre chose que rester première sur le podium.

Elle ne décolère pas, en veut à la terre entière et surtout très exigeante envers elle-même, se voulant toujours dans l'addition, surtout pas dans la soustraction.

Un statut difficile à assumer dans la durée qui finit pas l'essouffler.

Alors, elle entreprend l'écriture d'un premier roman. Elle n'y parviendra pas malgré toutes ses motivations mais aussi les contradictions qui l'habitent quant à son père abandonnique et ses origines métisse pour laquelle elle est sans concession.

A travers ces éléments, ses courts chapitres, de nombreuses références à la culture brésilienne et afro-américaines y sont dispersées, qui sont pour moi, au détriment de l'histoire recherchée par l'auteur.

Dans ces conditions, cette lecture a été difficile, dispersante, m'emmêlant dans la part du rêve et de la réalité employée par l'écrivain ; faisant de Victoria un personnage écorné, en pointillé dans ce roman.

J'aurais aimé trouver plus d'éléments concrets sur sa filiation, ses blessures, la place de Tatou

Tentez après tout ce n'est que mon humble avis…
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Auteure et éditrice, Paula Anacaona signe son premier roman Tatou. Poignant, celui-ci dénonce plusieurs vérités de notre société.

Tatou est l'histoire d'une jeune femme, Victoria, franco-brésilienne ambitieuse, après de la persévérance dans ses études, elle gravit avec facilité les échelons pour faire partie des dirigeants d'entreprise.
Victoria possède beaucoup de biens, une sublime voiture avec chauffeur, une maison spacieuse. Mais elle est toujours en quête de réussite et souhaite rester la meilleure.
Perfectionniste, elle souhaite toujours être à son maximum et exige beaucoup des autres mais surtout d'elle-même.

Victoria vit très mal le fait d'être métisse, les regards que les autres posent sur elle lorsqu'elle dit qu'elle est française sont désobligeants, tandis que sa peau matte affirme en hurlant qu'elle est aussi brésilienne.
Ce contraste marque au fer sa vie est le « cadeau » de son père pour lequel elle n'a pas d'estime même si elle ne le connaît pas.
Au fil du ce roman Tatou délivre le témoignage d'une femme pleine de rêve et qui investit toute sa force dans sa carrière professionnelle.

Son enfance, elle l'a passé dans un HLM délabré avec sa maman et son frère. Elle est seule responsable de sa réussite, mais elle se sent étouffé par moment de cette vie et de son exigence envers elle -même.
Elle fait la connaissance de jeunes qui font partie des favelas. Ceux-ci l'invitent à participer à des saraus, qui sont des joutes littéraires poétiques partager en groupe. Elle se sent comme un poisson dans l'eau dans ce milieu de création, cela l'inspire et lui donne envie de créer en écrivant son propre livre.

Tatou démarre lentement puis très vite, la vie de Victoria devient un combat!
Paula Anacoana dénonce avec talent le jugement que porte la société vis à vis du métissage, de tout ceux et celles qui ont deux pays pour origine. Aussi ce roman met en avant, des faits de la société brésilienne par exemple, les conditions de vie des favelas.

Tatou, un livre percutant qui nous chamboule grâce à ces dénonciations et sa liberté folle et insolente!
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Avant tout, merci à l'équipe de Babelio et à l'autrice Paula Anacaona de m'avoir envoyé Tatou à l'occasion de la sélection Mass Critique de ce mois.

Pour commencer, je ne savais pas à quoi m'attendre avant d'ouvrir le roman de Paula Anacaona, et c'est à la fois conquise et perplexe que je l'ai dévoré.
Après un début difficile, j'ai été séduite par un style inhabituel auquel je ne m'attendais pas. Tatou est un concentré de contradictions, d'oppositions, de réflexions, de doutes et de caractère. Victoria, femme, métisse et riche, en quête de pouvoir et d'abondance raconte au fil des pages des bribes de sa vie, en passant par des expériences tantôt insignifiantes tantôt pleines de sens. Chaque ligne est le témoignage d'une femme perdue dans ses différentes facettes et appartenances. le personnage nous entraine dans un tourbillon de questionnements à propos de divers sujets qui sont les acteurs principaux de sa vie quotidienne. Qu'est-ce qu'être une femme dans le monde du travail ? Comment se définir lorsqu'on est femme métisse ? Noire ou blanche ? le personnage de Victoria vivant dans la détestation la plus complète de sa moitié noire au début du roman va peu à peu prendre conscience qu'elle doit l'accepter. En commençant à fréquenter les saraus dans les favelas elle va faire diverses rencontres et découvertes qui vont chambouler toute la vision qu'elle pouvait avoir de sa propre vie, tout en restant une femme butée, perdue dans son monde de paillettes et de luxe. Elle va commencer à s'inventer différentes vies, les comparer pour se rendre compte qu'elle n'est que le mélange de tant de choses. Nous ne sommes pas seulement ce que nous aimerions être.

Le roman est rythmé par un style hors du commun, qui devient un exercice littéraire original, mais qui m'a tout de même laissée perplexe quelques fois. L'écriture démantibulée, rapide, qui se présente parfois comme un ramassis de pensées jetées sur le papier peut faire peur et rapidement repousser. Personnellement, j'ai passé un bon moment, divertissant et à la fois enrichissant. 
De nombreux passages sont véritablement touchants, d'autres plus informatifs, l'autrice ayant pris le parti de mélanger expériences humaines à la fois personnelles et collectives ainsi que des données statistiques sur les sujets abordés qui sont une base pour ses différents coups de gueule.

Je conseille ce roman un brin féministe pour passer un moment agréable, sans prétention à des lecteurs sans attente particulière, adeptes d'objets littéraires façonnés dans une grande liberté d'expression.
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Dans Tatou, un roman valorisant un seul personnage, Victoria, une femme d'âge moyen franco-brésilienne de peau mate dont elle est complexée à cause des critiques de la société visant les noirs mais surtout à cause du fait qu'elle vient de son père qu'elle ne cesse de critiquer dans le livre car elle ne lui doit rien. C'est un lâche qui a abandonné sa famille sans aucun remords aujourd'hui. Pour ainsi dire, Victoria n'aime pas trop son entourage, elle considère qu'elle réussit seule et sans personne et cela fait d'elle un personnage narcissique et désagréable qui ne cesse de se valoriser et c'est pour cela que j'ai retiré une étoile pour la note du livre car je déteste le fait qu'elle ait besoin de rabaisser les autres pour etre au dessus. Pour elle les autres n'ont d'ailleurs aucune valeur et elle n'hésite pas à le montrer en surnommant ses deux ex-maris "Premier-mari" et "Deuxième-mari" et ses enfants "l'aîné" et le "cadet". En revanche, elle a une admiration pour sa mère qu'elle considère comme une femme forte et ainsi que son frère qui l'a poussée à être ce qu'elle est aujourd'hui. Ce que j'ai le plus aimé c'est l'ambition du personnage et sa volonté de réussir, elle peut aussi nous motiver à réussir nous-mêmes des projets personnels en lisant le livre. Victoria, son projet personnel à elle, c'est d'écrire un livre dans lequel elle veut mettre en valeur une femme noire et pour s'aider à écrire son livre et s'inspirer, elle parcourt les "saraus", des lieux dans lesquels chacun peut publiquement lire et partager son oeuvre littéraire, où elle encourage certains écrivains à écrire sur des héros noirs parfois de manière agressive. Victoria est ralentie dans son projet car malgrè le personnage qu'elle est, elle manque de confiance en elle à cause de son père qu'elle va revoir à la fin du livre pour s'éclairer les idées, elle arrivera à tourner la page et elle partira loin. Je conseille particulièrement le livre aux femmes car il y a d'une part un combat féministe dans le projet personnel de Vitoria mais il y a aussi des détails sur la vie d'une femme comme par exemple les titres de son vernis à ongles qu'elle choisit spécialement pour des occasions. Je me retrouve particulièrement dans le personnage de Victoria car je ne vois plus mon père aussi, j'admire ma mère de tout coeur et je suis très ambitieuse. Je pense que si un homme lisait Tatou, il en serait moins passionné que par une femme. Autrement, il nous fait réfléchir sur la façon dont certaines personnes peuvent être, la méchanceté qu'elles ont en elles à cause d'un vécu ou d'un passé douloureux. Je ne peux que le recommander. Bonne lecture!
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
"Je voulais raconter mon histoire, avec honnêteté, sincérité, pour témoigner. Témoigner d'abord de la force de la volonté - quand on veut, on peut. Rien ne prédestinait un négrillon comme moi à faire des études, à faire le tour du monde.
Et je voulais vous dire aussi que la paix intérieure est parfois difficile à trouver, il faut u temps pour accéder au bonheur, mais il ne faut pas désespérer."
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"[...] on a beau se construire toutes les carapaces du monde, une fille a toujours besoin d'un père ; pourquoi, pourquoi, au fond du tréfonds, je rêve d'aimer un homme, vous voyez, je ne peux pas dire "je rêve d'aimer mon père", impossible, c'est pas possible et c'est faux, non, je ne rêve pas de l'aimer, je rêve d'aimer un père qui aurait été différent, là, voilà, comme ça, je peux le dire."
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"[...] j'en sortirai grandie, immense : je vais pardonner mais pas oublier ; et j'irai les voir, lui, eux, je m'assoirai en face d'eux et resterai silencieuse - rien, je ne leur dirai rien, baston de regards, ça sera à celui qui baissera les yeux le premier, et ça sera eux qui baisseront les yeux les premiers, je le sais, car j'ai la force avec moi [...]."
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"_L'important est de se connaître soi-même. Je savais que j'avais les capacités d'aller là où je voulais aller. J'avais la détermination. J'ai insisté, j'ai persisté, je n'ai jamais renoncé, confiante, absolument confiante que tout ce dont je rêvais serait un jour à ma portée."
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Le privilège est invisible pour ceux qui en disposent.
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