Un homme, sa petite fille de cinq ans dans les bras, s'apprête à quitter le continent pour rejoindre sa femme, sur une île toute proche que l'on voit au loin par beau temps. Une tempête retarde le départ du bateau et contraint l'homme et son enfant à se réfugier dans l'hôtel le plus proche. D'abord, jouer des coudes pour y parvenir. Ensuite, l'hôtel étant plein, utiliser la belle petite frimousse de sa fille pour faire fondre le coeur de la patronne, Pamela, qui leur ouvrira les portes.
La tempête semble s'être éloignée, pourtant aucun bateau ne réapparaît et quitter l'hôtel est devenu interdit en raison d'une épidémie… L'homme fera tout pour que sa fille ne soit pas éloignée plus longtemps de sa mère.
Julien Decoin se sert du confinement pour nous conter une magnifique histoire d'amour entre un père et son enfant. Si le mot « confinement » avait été repris sur la quatrième de couverture, je peux vous assurer que je n'aurais certainement pas acquis ce livre. Basta ! Et bien, je serais passée à côté d'un très bon roman. Comme quoi...
L'auteur est parvenu à décrire un huis-clos angoissant, dans une atmosphère kafkaïenne. Attention, ce n'est pas un thriller non plus ! Mais le trouble est bien réel.
Et puis, l'homme travaillant dans le cinéma a une imagination débordante dont il tirera profit pour calmer sa fille dans les moments difficiles, en lui racontant de belles histoires d'arbres. C'est amusant, je venais récemment de visionner un document sur les arbres qui parlent « Le murmure de la forêt ».
Et puis, il y a un peu d'humour parsemé de-ci de-là avec les mots d'enfants.
Temps calme, pleine tempête est un beau roman qui, dans une situation difficile, met l'accent sur la relation père-fille et où l'on sent, à chaque page, un amour entier, fort, doux, un amour empli de doutes et de peurs, un amour qui aide à grandir le père et l'enfant.