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EAN : 9782021519136
192 pages
Seuil (06/01/2023)
3.19/5   24 notes
Résumé :
Un père veut rejoindre sa femme sur une île, il est en compagnie de sa petite fille de 5 ans à laquelle il n’a pas pu consacrer autant de temps qu’il aurait voulu lors de ces premières années de paternité.
Arrivés au port d’embarquement pour le dernier tronçon en ferry, tout se complique. Une foule attend. Des menaces planent. C’est la cohue. In extremis, le père et sa fille trouvent refuge dans un hôtel où tous les clients sont bientôt confinés.
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Dés les premières pages, le malaise est perceptible. Est-ce la crainte de rater le dernier ferry pour rejoindre sa femme et de rester sur le continent qui provoque ce sentiment diffus ? Ou le fait d'être assigné dans une chambre d'hôtel et d'avoir à assumer seul le rôle de parent auprès de sa fille de cinq ans ?
Malgré une quatrième de couverture trop bavarde, la réponse n'est pas évidente : en ce temps de séparation forcée et d'attente, le récit introspectif nous ouvre un hublot sur l'âme du narrateur, parfois ballottée par idées folles. On devine qu'il tâtonne au terme de ce qui lui a échu sur la tête. Et, à la manière dont sa voix nous agrippe avec des phrases courtes et immédiates, on ressent un homme inquiet, démuni, qui ne cesse de scruter son propre reflet dans le regard de sa fille qui n'a pas encore atteint l'âge où la figure paternelle de héros est abolie.
La paternité mise à l'épreuve, on se dit que, guidé par l'amour qu'il voue à sa fille, il ne peut sortir que vainqueur de cette situation.

Mais en levant un coin du voile sur la vie du narrateur, et à l'occasion sur sa part d'ombre, il n'est pas facile de se défaire d'un sentiment étrange vis-à-vis de ce père bousculé. Ou plutôt de ce roman qui peine à dire les tremblements intimes qui assaillent le narrateur. L'écriture est trop fuyante pour explorer les ressorts psychiques de cette relation filiale longtemps défaillante. On se retrouve avec un style convenu, des formules schématisées, et des phrases lancées en l'air qui retombent très vite. Rien ne se fixe, rien n'a véritablement retenu mon attention.
Quand bien même on serait ému par la tendresse qui unit ce père à sa fille, le pousse à prendre des décisions inattendues, le récit reste trop souvent en surface des émotions qu'il suggère.
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Le temps est calme, au début. Un départ. Pour combien de temps, vers quelle destination ? Cela reste flou, mais conserve une apparence de banalité, de voyage ordinaire. le dialogue entre le père et la fillette ressemble à tous les échanges impromptus qui font paraître plus courts les trajets en voiture. « le jeu des devinettes, le jeu du premier, le jeu du trouvé » …Qui n'a jamais fait le décompte des voitures rouges ?
La première inquiétude survient lorsque la panne sèche menace. La station service est barricadée. Soubresauts de revendications sociales ?

Une ambiance plus angoissante se dessine aux abords du ferry convoité : une foule compacte se presse à la gare maritime …

Sand rien nommer, par de simples évocations des raisons possibles, Julien Decoin nous entraîne dans un voyage étrange, sous-tendu par un malaise qui affecte le déroulement des vies quotidiennes, pour nous convier à un huis-clos dans un hôtel dont les règles de fonctionnement sont ici bousculées.

Le roman est court mais très addictif, par la curiosité qu'il éveille sur l'issue d'une aventure hasardeuse. Mais il nous propose aussi d'assister à cette touchante communion d'un père et de sa fille.

Bien entendu, on pense à la pandémie et aux périodes de confinement qui ont fait voler en éclats les repères habituels de nos déplacements et de nos habitudes de consommation ordinaires. Mais ce décorum n'est qu'une toile de fond qui met en valeur des sentiments complexes et l'importance des liens familiaux et sociaux.

Une sorte de fable moderne qui a su intégrer les événements récents sans pour autant en faire le sujet central.

Premier roman très réussi, assorti d'une très belle couverture.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Un homme, sa petite fille de cinq ans dans les bras, s'apprête à quitter le continent pour rejoindre sa femme, sur une île toute proche que l'on voit au loin par beau temps. Une tempête retarde le départ du bateau et contraint l'homme et son enfant à se réfugier dans l'hôtel le plus proche. D'abord, jouer des coudes pour y parvenir. Ensuite, l'hôtel étant plein, utiliser la belle petite frimousse de sa fille pour faire fondre le coeur de la patronne, Pamela, qui leur ouvrira les portes.
La tempête semble s'être éloignée, pourtant aucun bateau ne réapparaît et quitter l'hôtel est devenu interdit en raison d'une épidémie… L'homme fera tout pour que sa fille ne soit pas éloignée plus longtemps de sa mère.

Julien Decoin se sert du confinement pour nous conter une magnifique histoire d'amour entre un père et son enfant. Si le mot « confinement » avait été repris sur la quatrième de couverture, je peux vous assurer que je n'aurais certainement pas acquis ce livre. Basta ! Et bien, je serais passée à côté d'un très bon roman. Comme quoi...
L'auteur est parvenu à décrire un huis-clos angoissant, dans une atmosphère kafkaïenne. Attention, ce n'est pas un thriller non plus ! Mais le trouble est bien réel.
Et puis, l'homme travaillant dans le cinéma a une imagination débordante dont il tirera profit pour calmer sa fille dans les moments difficiles, en lui racontant de belles histoires d'arbres. C'est amusant, je venais récemment de visionner un document sur les arbres qui parlent « Le murmure de la forêt ».
Et puis, il y a un peu d'humour parsemé de-ci de-là avec les mots d'enfants.

Temps calme, pleine tempête est un beau roman qui, dans une situation difficile, met l'accent sur la relation père-fille et où l'on sent, à chaque page, un amour entier, fort, doux, un amour empli de doutes et de peurs, un amour qui aide à grandir le père et l'enfant.

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Quand un homme quitte Paris avec sa fille de 5 ans afin de rejoindre sa femme sur une île en Bretagne, cela donne l'impression d'une catastrophe imminente, apocalypse ou guerre ! L'ambiance est pesante. Qui s'avère être le confinement, fort probablement du Covid !

Arrivés en retard sur le port, il y a une foule angoissée et le dernier bateau ne part pas. Ils doivent loger au seul hôtel encore ouvert et le séjour va se prolonger, les liaisons maritimes étant supprimées.

Ce séjour forcé avec sa fille qu'il va devoir écouter, amuser, occuper, devient l'occasion pour lui de revenir sur ce qu'était sa vie de père avant la pandémie. Très souvent absent, relativement indifférent à son éducation, cette prise conscience lui donne un sentiment de culpabilité.

L'écriture est agréable mais j'attendais un peu plus de cette cogitation et des rares événements du séjour. L'unique décision prise amène un peu de vivacité à la fin de ce récit dont je n'aurais pas grand souvenir.

#Tempscalmepleinetempête #NetGalleyFrance

Challenge Multi-Défis 2023
Challenge Riquiquis 2023
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Je remercie toute l'équipe de Babelio pour m'avoir sélectionnée lors de la dernière Masse critique, ainsi que les Editions Seuil qui m'ont envoyé ce livre qui fût une belle découverte littéraire.
Le narrateur, un homme de trente-cinq ans fuit Paris avec sa fille de cinq ans, afin de rejoindre sa femme sur une île proche de la côte. Suite à d'énormes embouteillages, ils ratent le dernier ferry et se retrouvent confinés dans une petite chambre d'hôtel. C'est au hasard d'une conversation avec Pamela, la gérante de l'hôtel, que nous apprenons qu'ils se protègent d'un virus. Est-ce le COVID ? Nous n'en aurons jamais la certitude.
Ce confinement dans l'espace réduit de cette chambre d'hôtel va donner l'occasion à ce père de se rapprocher de cette enfant qu'il connait si peu, de la rendre heureuse et de la protéger de la situation extérieure anxiogène .
Durant la totalité du récit, les personnages du père, de la fillette ainsi que l'île qui leur apporterait le salut ne sont jamais nommés. le personnage du père n'a rien d'héroïque, il est pétri d'imperfections et a de sérieux problèmes personnels : alcool, sorties nocturnes. Il évoque à de nombreuses reprises la pression qu'il ressent de ne pas être à la hauteur, mais aussi la sensation d'être idéalisé par la fillette, ce qui est normal vu son jeune âge. C'est l'amour qu'il ressent pour elle qui nous le rend sympathique. Ce récit est entrecoupé de moments d'introspection durant lesquels il nous ouvre les portes de son esprit quitte à se mettre à nu et à affronter ses peurs et ses erreurs. le père nous livre ses pensées en s'adressant directement à sa fille. Ainsi, l'usage de la deuxième personne du singulier pour raconter cette histoire est à la fois étonnant et très prenant car nous sommes au plus près de ses préoccupations et de sa vérité, vérité qu'il ne peut lui révéler faute de l'effrayer, ou pire, de la décevoir.
Ce livre est une parenthèse pleine d'amour d'un homme qui n'est ni un époux, ni un père modèle mais qui va tout faire pour prouver qu'il sera toujours là pour protéger et aimer sa fille.
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critiques presse (2)
Actualitte
27 février 2023
Julien Decoin propose une histoire surprenante, qui donne l’impression de voyager sur une bicoque malmenée par le courant. Parfois, l’eau est tranquille, le trajet calme et agréable. Et, parfois, l’écume et les remous inquiètent, et le ciel se couvre, se charge de sombres nuages.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LeMonde
23 janvier 2023
Dans ce quatrième roman aux airs de fable contemporaine, Julien Decoin interroge sans pesanteur les ressorts quasi métaphysiques de l’amour paternel.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Mais il ne fait pas que marcher, tranquillement dans son coin, tel un promeneur solitaire dans la forêt. Non. Pour aller plus vite et plus loin, cet arbre fait comme nous : il conquiert et colonise. Il profite des arbres, arbustes et buissons qui sont autour de lui, immobiles et impuissant pour avancer. Il pose sa branche comme on pose sa main sur l'épaule d'un copain. Puis il enlace comme on embrasse. Il sertrecomme on aime.
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Videos de Julien Decoin (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Julien Decoin
Jean, un écrivain âgé, vit retiré dans un ancien couvent, pas très loin de Paris. Un soir, revenu par le train, il s'arrête dans le bar PMU du village. Pour boire un verre. Pour être seul au milieu des autres. La vision d'une jeune femme blonde, chanteuse d'un groupe amateur, va réveiller le passé.
C'était en 1976. le jeune romancier est alors en résidence d'écriture aux États-Unis et cherche à s'encanailler. Dans le couloir d'un bar, il croise Platine, rock star déjantée du New York underground. de cette furtive rencontre, il tire un livre qui paraît en 1978 et remporte le prix Goncourt. Quelques mois plus tard, elle accepte, contre toute attente, de jouer son propre rôle dans l'adaptation du roman qu'il doit réaliser lui-même. C'est le début de leur aventure, mais il demeure le petit « Frenchie » dans les vertiges de Manhattan. Et les histoires d'amour ont souvent une fin. Celle-ci le fracassera.
Accepter de voir Marie, la jeune chanteuse sans grand talent, à la même blondeur platinée, c'est courir le risque de remuer des souvenirs douloureux dont l'isolement est censé le protéger. C'est aussi s'ouvrir une chance : celle d'écrire à nouveau.
Sur un rythme soutenu, et inspiré par le personnage extravagant de Debbie Harry, du groupe Blondie, Julien Decoin signe un roman à la fois nostalgique et extrêmement contemporain, dans un esprit punk et romantique.
Julien Decoin travaille dans le cinéma comme assistant réalisateur. En 2018, il a réalisé son premier court-métrage, L'autostoppeuse. Platines est son troisième roman, après Un truc sauvage (2014) et Soudain le large (2017).
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