Comme le titre le laisse présager, la narratrice va nous parler de son père tout au long du roman. Ce père qu'elle adore, qu'elle admire. Rien n'est plus beau et surtout trop beau pour ce père. Elle sera une enfant, une fille présente.
Dès les premières pages, on ressent une force entre le père et la fille, ils semblent indissociables. Parfois même, ils sont comme un couple. L'un ne pouvant se passer de l'autre et inversement.
Malheureusement ce père va mourir et quelques années après, un événement va remuer tout un passé et surtout dévoiler une vérité douloureuse.
Héléna, la narratrice va un jour, recevoir un mot dans sa boîte aux lettres. Ce mot vient d'un homme qu'elle ne connaît pas et qui lui demande si elle connaît Georges B. Elle est surprise mais pourtant, elle répond à cet homme. Georges B. est son père, mort il y a déjà deux ans. Quelques jours, cet homme lui renvoie un message en lui disant qu'il s'appelle Paul M. et qu'il est le fils de Georges.
A ce moment-là, c'est un coup de massue qui tombe sur Héléna. Elle, la fille unique, la chérie de son père. Elle aurait pu haïr Paul de lui avoir appris cette nouvelle, pourtant elle décide de le rencontrer. Et dès leur rencontre, elle est partagée entre le plaisir de pouvoir parler de son père avec quelqu'un d'autre et l'envie égoïste de ne le garder que pour elle. Cependant, elle parlera et ensemble ils tenteront découvrir la vérité sur ce mensonge, sur cette vie cachée.
La vérité sera douloureuse. Inattendue et destructrice. C'est souvent comme ça que cela se passe. On veut savoir à tout prix et lorsque l'on connaît la vérité, on aurait parfois préféré ne rien connaître.
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Un matin, je me suis éloignée de mon père.C'était la veille du jour de mes vingt ans, le premier anniversaire que je passais sans lui. Le lendemain, mon père me téléphona tôt dans la journée pour me dire combien il était heureux du jour de ma naissance.
- Tu es le premier, dis je .
Et le soir tard, à nouveau, mon père appelait.
- je suis le premier et le dernier.
Mon père était l'alpha et l'omega. Il commençait et finissait la journée; pourquoi sa mort n'aurait-elle pas été la fin de ma vie?
Mon père disait: l'extase, c'est l'art qui peut la procurer, et l'amour aussi. Mon père disait: on ne peut pas être heureux, on peut être joyeux.
Il y a deux types d'hommes : ceux qui cherchent leur père, et ceux qui cherchent à tuer leur père.
Aujourd'hui, mon père est mort, et mon cœur aussi.
Aujourd'hui, mon père est mort. Il est trop tard pour commencer à vivre.
Mon père m'a interdit de sourire, et surtout aux hommes. Mon père m'a interdit d'élever la voix. Mon père m'a interdit de me regarder dans le miroir. Mon père m'a interdit de dire des gros mots. Mon père m'a interdit de lui répondre lorsqu'il m'invectivait. Mon père m'a interdit de faire quoi que ce soit d'autre que de travailler, et de ne pas grandir. J'aurais bien aimé me suicider, mais mon père m'a aussi interdit de le faire.
La romancière Eliette Abécassis se penche sur le réseau social le plus populaire du moment, Instagram. Comment modèle-t-il nos imaginaires, simplifie-t-il nos émotions, s'insinue-t-il même dans nos amours ? Dans un roman qui colle à son sujet, c'est à un vrai pari que se livre l'autrice : si Choderlos de Laclos vivait dans les années 2020, que s'écriraient le Valmont et la Merteuil d'aujourd'hui, pour rimer avec leurs photos et leurs stories ?
Une rencontre diffusée dans le cadre de la Foire du Livre de Bruxelles 2021.