Le choix de présenter ce manga comme une adaptation d'un ouvrage d'Albert Einstein ne trompera personne. La même collection avait déjà osé présenter ainsi sa version du Capital de Karl Marx.
Le récit cadre se déroule sur la scène du music-hall d'un grand paquebot où un magicien nommé Couleur présente à un public tout ébaubi l'histoire des idées en physique (notions de matière, atomisme, héliocentrisme etc.)
Dans une première partie du spectacle, à l'aide d'une machine à remonter le temps défilent sur scène tous les penseurs qui ont jalonné l'histoire de la physique et des idées sur l'univers depuis les philosophes présocratiques jusqu'à Isaac Newton.
Enfin dans les deux parties suivantes Einstein entre en scène pour exposer les théories de la Relativité restreinte et générales.
On se demande d'abord si un tel barnum rend service à l'histoire des sciences et à la vulgarisation des idées d'Einstein. On s'inquiète de voir confondues (dans la seule traduction?) les notions de poids et de masse. Mais l'exposé retombe finalement sur ses pieds en introduisant correctement les notions de masse pesantes et de masse inertielle avec des dessins qui explicitent bien la différence entre ces deux sortes de masse (quantité de matière versus résistance au mouvement). L'exposé du professeur Einstein semble bien dériver du petit livre de vulgarisation paru pour la première fois en France en 1921 et dont la traduction la plus connue en France est celle de son ami Maurice Solovine ( on en trouve plusieurs éditions chez Payot et Dunod). On y reconnaît les célèbres expériences de pensée avec les trains (pour la vitesse de la lumière et la relativité de simultanéité) et celle de l'ascenseur et de la cage accélérée dans l'espace (pour la théorie de la gravité d'Einstein).
Mais cela constitue-t'il bien de la vulgarisation? Quand on a déjà lu sur le sujet on y retrouve un peu trop facilement ses petits. Découvrir le sujet avec ce livre va t'il inciter à approfondir le sujet à sa source? ou laisser le souvenir d'un moment épatant avec un génie dont le badaud moyen se sentira trop éloigné pour oser s'intéresser aux questions de l'espace et du temps?
L'épilogue me suggère que la seconde hypothèse sera la bonne pour de nombreux lecteurs. En effet il y est habilement suggéré que le truchement de la machine à remonter le temps utilisé par le magicien Couleur est une mise en abîme du manga dans le manga lui-même qui serait une machine à manipuler le temps du spectateur (lecteur).
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Un manga qui tente d'expliquer de façon simplifier la théorie de l relativité d'Einstein en retraçant les grands courants de pensée qui l'ont précédés. Pour rendre tout cela plus accessible on nous propose un guide sous la forme d'un magicien capable de faire revivre les scientifiques et penseurs du passé. Ce manga ne manque pas d'intérêt pour une découverte rapide de l'histoire des sciences physiques et astronomiques mais peut être qu'on aurait préféré plus de développement sur la vie d'Einstein lui même.
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Je suis très déçue de ce livre. J'adore les mangas et je suis passionnée de sciences mais là je ne comprends pas le principe du livre : tout est beaucoup beaucoup trop vulgarisé à mon goût (alors que je suis au collège)
Et pour un livre qui parle d'Einstein je le trouve étrangement... Quasi absent ! Bien sûr il arrive à un moment et on nous parle de ses théories mais la majorité du livre reste sans lui
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Il faudra un minimum de concentration pour suivre les débats mais la relative (ha ha) simplicité du texte et le support image permettent une lecture abordable.
Lire la critique sur le site : BulledEncre
La science porte les grands rêves et les espoirs de l'humanité ...
Dans le cadre de la Semaine PhiloMonaco 2023
Présenté par Raphael Zagury-Orly
Avec
Mara Goyet, écrivaine
Cécile Ladjali, enseignante
Judith Revel, philosophe
«Apprendre est une expérience: tout le reste n'est qu'information», disait Albert Einstein. Expérience complexe, en vérité, au sens où elle met en jeu les facultés de chacun(e), les savoirs et la volonté, les besoins et les désirs, les émotions, tantôt propulsives (curiosité, satisfaction, joie de la découverte) tantôt répulsives (fatigue, ennui, désintérêt, sentiment d'échec), sinon la personnalité entière de ceux et celles qui sont là pour apprendre, et qui d'une manière ou d'une autre transmettront à d'autres les connaissances dont ils acquièrent la maîtrise, et ceux et celles qui sont là pour enseigner, et qui d'une manière certaine continuent, en le faisant, à apprendre. Ce qui est certain, c'est qu'apprendre ne s'accomplit jamais sous la contrainte, la peine ou la punition, et ne peut être que «philosophie», amour du savoir – car on n'apprend rien s'il n'est aucune appétence, aucun goût pour savoir, si l'on n'éprouve aucune joie à élargir le champ de ce qu'on sait. Arriverait-on à inculquer de force quelques connaissances chez l'enfant ou l'élève, qu'elles disparaitraient progressivement si elles n'étaient alimentées, ensuite, et toute la vie durant, par le goût, l'envie, le désir, le plaisir, la volonté de continuer à apprendre. Mais comment créer cette faste «prédisposition» si elle n'existe pas, si elle est enterrée sous l'ennui, la distraction, la démotivation, des sollicitations autres, sources d'inattention? de quels atouts disposent parents et éducateurs pour faire naître l'envie d'apprendre?
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