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EAN : 9791042406165
Ophélie Courtain (25/11/2023)
4.9/5   21 notes
Résumé :
Ghislaine, Farah, Mathilde et Antoine travaillent dans une association venant en aide aux femmes victimes de violences conjugales, des femmes dont la vie alterne entre phases idylliques et enfer à huis clos.
Lorsque l’une d’entre elles meurt sous les coups de son mari, ce drame ébranle leur quotidien. Derrière les portes closes, certaines attitudes éveillent des soupçons, et questionnent d’autant plus les couples en pleine crise.
Alors qu’ils côtoient ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Dans ce livre percutant qui aborde la complexité des violences conjugales et des relations toxiques, l'autrice décortique avec justesse et sensibilité les contradictions de l'amour face à l'emprise. Elle lève le voile sur les mécanismes de manipulation et les préjugés relatifs à ces problématiques.

A la frontière du thriller psychologique, le suspense tient le lecteur en haleine. Je vais donc devoir vous cacher certains éléments de l'intrigue afin de préserver votre expérience de lecture. A ce propos, j'ai beaucoup apprécié l'originalité de l'angle choisi par l'autrice.

Si la construction du roman peut paraître déroutante de prime abord, elle est tout à fait limpide à la lecture. La mise en page est au service du propos : sept parties rythmées par des fragments de scènes de la vie des personnages comme des pièces d'un puzzle que le lecteur assemblerait tout au long du récit. On ressent ici la passion d'Ophélie Courtain pour les enquêtes.

L'autrice met en scène un jeu de dupes où les apparences sont reines. L'image de la porte comme fil conducteur de l'histoire prend ainsi tout son sens (devant la porte, derrière la porte, la main sur la poignée, l'entrebâillement, par la grande porte). Les points de vue se multiplient et nous poussent à nous demander ce qui relève de la réalité et ce qui relève de l'interprétation.

Deux éléments m'ont bluffée en lisant ce roman : la finesse de la psychologie des personnages et le travail phénoménal de recherches entrepris par l'autrice : ouvrages, podcasts, témoignages (thérapeutes, policiers, victimes, associations...).

Plusieurs personnages m'ont touchée mais mon préféré reste Louis. Petite anecdote : il s'est appelé X pendant 10 mois, le pauvre, mais c'est tout à fait logique quand on pense à son insaisissabilité.
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Antoine travaille dans une association dédiée à soutenir les femmes victimes de violences conjugales. Lorsque l'une de ces femmes trouve la mort sous les coups de son mari, l'ensemble de l'équipe est ébranlé. Ce tragique événement remet en question leur compréhension de la violence. Malgré leur engagement quotidien, ils découvrent que cette dernière peut se manifester là où on ne l'attend pas.

Ce livre m'a chamboulée de la première à la dernière page. Ophélie Courtain aborde ce sujet difficile avec une justesse et une finesse remarquables, dévoilant la complexité des relations humaines et la cruauté insidieuse de toutes formes de violence conjugale. J'ai ressenti une palette d'émotions allant de la colère impuissante à l'espoir fragile. L'auteure mélange habilement intrigue captivante et profondeur émotionnelle.

Chaque personnage que nous rencontrons au fil de ces pages est habilement présenté. Quel que soit son rôle et sa place dans l'histoire, chacun est développé avec soin rendant leur humanité, leur douleur et leur résilience palpables. On ne peut que s'attacher à certains d'entre eux.

Ce livre est, pour moi, bien plus qu'un simple roman. C'est un cri silencieux contre l'injustice, un plaidoyer pour la reconnaissance des victimes, et une exploration courageuse de la face sombre des relations humaines. Ophélie Courtain nous offre une oeuvre d'une profondeur inouïe, qui résonnera longtemps après avoir refermé le livre.
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Dans ce roman, il est question des violences conjugales. Elles existent depuis la nuit des temps mais sont particulièrement (et heureusement!) mises sur le devant de la scène ces dernières années. On tente de les comprendre, de les cerner, de les apprivoiser pour mieux y répondre.

Quelle personne ne s'est pas un jour dit : "Moi, jamais ça ne m'arrivera!" en se pensant plus malin(e) que ces " pauvres" femmes ou hommes qui subissent cela? Qui?

Qui n'a pas pensé que cela arrivait surtout aux personnes un peu soumises, manquant de caractère, d'une "basse sphère sociale", qui?

Qui encore n' a pas déjà pensé que la violence, c'est surtout avant tout la femme ou l'homme qui se fait rouer de coups et tuer comme relayée parfois à la une des journaux pour se donner un semblant de bonne conscience et de compassion en en parlant?

Qui encore n'a pas pensé sévèrement, jugeant "Mais pourquoi elle/il ne part pas , c'est pas compliqué quand même avec toutes les aides en France, elle/il est maso? ! ". Qui?

La vérité, crue et amère, c'est que tant que l'on n'a pas côtoyé de près l'enfer de la violence et le gouffre dans lequel elle nous entraîne, on ne peut  juger. Jamais.

Être présent(e), toujours, écouter, et donner des pistes SI elles sont sollicitées. Être très observateur(rice). Parce que la violence a mille visages tout comme son "bourreau".

Comment dès lors la détecter et donc venir en aide quand la personne qui fait subir dans l'intimité est jovial(e), sociable, loin de tous soupçons?
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Gros coup de coeur pour « Tu n'iras pas fleurir la mienne » d'Ophélie Courtain !

Ghislaine, Farah, Mathilde et Antoine travaillent dans une association venant en aide aux femmes victimes de violences conjugales, des femmes dont la vie alterne entre phases idylliques et enfer à huis clos.
Lorsque l'une d'entre elles meurt sous les coups de son mari, ce drame ébranle leur quotidien. Derrière les portes closes, certaines attitudes éveillent des soupçons, et questionnent d'autant plus les couples en pleine crise.
Alors qu'ils côtoient la violence sous toutes ses formes et pensent savoir la reconnaître, ils découvrent qu'elle se manifeste parfois là où on ne l'attend pas.
(4e de couverture)

Si vous ne deviez acheter qu'un livre cette année, que ce soit celui-là.

« Tu n'iras pas fleurir la mienne » peut sauver des vies.

Ophélie Courtain a fait un travail considérable avant de se lancer dans l'écriture de ce roman. de documentation, de compilation de témoignages. Puis elle a digéré ces mines d'informations, souvent insoutenables très certainement. Ensuite elle a réfléchi aux personnages de son roman, à l'histoire. Elle a imaginé une construction imparable pour offrir une compréhension optimale des sujets sensibles abordés. Elle n'a rien laissé au hasard. C'est mon ressenti en tout cas. le résultat est précis, poignant, percutant.

« Tu n'iras pas fleurir la mienne » aborde cinq thèmes : les violences conjugales et l'emprise amoureuse au sein du couple en premier lieu, mais aussi la différence, le deuil et les relations parents/enfants.

Ce livre est d'une grande justesse. Sur chaque sujet. du début à la fin. Par sa rigueur et sa précision dans le verbe, et dans une thématique tout à fait différente, il m'a fait penser à « La décision » de Karine Tuil. Une claque.

Ophélie Courtain n'élude rien en nous parlant des violences conjugales d'une part, de la toxicité des manipulateurs d'autre part. Elle évite avec brio les pièges et clichés du genre. Elle ne fait ni dans le spectaculaire, ni dans le larmoyant. Elle décortique avec le scalpel et nous présente la gangrène et la beauté humaine, sans exagération et sans faux-semblant.

Elle se montre délicate dans le traitement de la différence, pudique dans celui du deuil. Elle nous parle de la famille, de ses non-dits, ses conflits, ses erreurs, son amour, la transmission, des suppositions, des vérités et des secrets emportés à jamais.

Elle traite ces sujets en 284 pages, en approfondissant avec une rare clairvoyance les deux premiers et en intégrant les autres avec une habilité remarquable.

J'ai dévoré ce roman captivant. J'en suis ressorti bouleversé.

Gros coup de coeur donc pour ce magistral « Tu n'iras pas fleurir la mienne ».

Un livre d'utilité publique. Merci Ophélie Courtain !

Un sérieux candidat au Goncourt ou au Femina.

Lien : https://claudegriesmar.fr/op..
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Difficile pour moi de trouver les mots justes pour décrire ce roman psychologique.
Tout d'abord je voulais vous dire que je ne sors pas indemne de cette lecture même après plusieurs jours,mon empathie a pris le dessus et beaucoup de sentiments se mélangent.
Je vais essayer d'y mettre de l'ordre...
Alors oui j'ai adoré ce roman,la façon originale choisie par l'auteure pour nous amener dans le vif du sujet les violences conjugales.
Et c'est là que je culpabilise, comment aimer un roman autant alors qu'il traite d'un sujet si difficile et qui m'est presque insupportable à lire.
L'intrigue est on ne peut plus travaillée et l'auteure traite du sujet avec beaucoup de minutie de finesse et de justesse.
L'intrigue monte crescendo au fur et à mesure que l'on découvre les personnages et leur psychologie.
Inutile de vous dire que j'ai détesté un personnage principal et ai eu une immense empathie pour l'autre.
L'auteure met en évidence les contradictions qu'il peut y avoir dans les relations amoureuses face à l'emprise.
Une relation toxique qui met mal à l'aise,cruelle mais bien réelle et qui amène un personnage dans une détresse et souffrance incommensurable, terrifiante.
Un bémol, j'aurai aimé de la culpabilité pour l'autre et oui j'espère et je crois que l'Homme peut devenir meilleur ! Une condamnation peut-être,mais est-ce utile ?
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
La violence des parents, la violence des séparations entre frères et sœurs pour intégrer une famille d'accueil, la violence de l'échec scolaire, la violence de la solitude, la violence de la société qui vous crache à la gueule que votre place n'est pas sur les bancs des grandes écoles car vous n'avez pas les moyens. Il a côtoyé la violence pendant des années. L'espoir aussi. L'espoir de jours meilleurs, l'espoir de s'en sortir. C'est cet espoir pour ces jeunes qu'il n'a jamais lâché. Quand eux-mêmes n'y croyaient plus, il y croyait pour eux.
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C'est cette fois-là que les choses ont vraiment déraillé. On ne sait jamais vraiment à l'avance quand les choses vont partir en vrille. Bien sûr, il y a toujours des signes. Quelques cailloux sur le chemin et ça dérape. Cette fois-là, elle pensait qu'il avait trébuché. Mais elle s'est rendu compte quelques années plus tard qu'il était tombé dans le vide et qu'il l'avait entraînée avec lui. Que la chute ne finissait pas. Elle est venue ici pour y mettre fin. Quitte à s'écraser...
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Elle aimerait pouvoir prendre son courage à deux mains et le déposer sur ses genoux, pour que tout le monde le voie. Pouvoir le caresser tout doucement comme un petit chien apeuré qu'on rassure. Mais elle est tétanisée. Elle se répète en boucle la phrase qu'elle aimerait pouvoir jeter au milieu de la pièce. Elle sait qu'une fois qu'elle sera sortie, toutes les autres voudront suivre, comme un fleuve contenu depuis bien trop longtemps par un barrage qui déborderait.
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Les premières fois qu'il a remis un livret aux femmes victimes de violences notamment. Le fascicule n'épargne pas les hommes, et c'est bien normal après tout. Mais au début, ça lui donnait presque envie de s'excuser d'en être un. Sa formation n'a pas été très longue, on manquait de temps, l'association croulait sous les demandes et les femmes croulaient sous la violence.
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Elle désigne une bougie et dit simplement : offrez-la à une femme qui sera plus en détresse que moi et dites-lui que si elle n'a plus de courage, je lui donne une partie du mien.
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