Melinda Metz a été scénariste et cela se ressent dans la manière dont est orchestré ce récit qui ferait sans aucun doute des merveilles s'il était porté sur grand écran. Il faut dire qu'avec un personnage aussi truculent et haut en couleur que MacGyver, les spectateurs n'auraient pas d'autre choix que d'avaler leur pop-corn les yeux rivés à l'écran !
Dès les premières lignes, j'ai ainsi été séduite par le ton de l'histoire qui n'est pas dénuée d'humour et de légèreté. S'inspirant d'un fait réel qui m'avait d'ailleurs beaucoup amusée, l'autrice nous narre l'histoire d'un chat prénommé MacGyver qui est aussi débrouillard que son homonyme. Mac adore sa maîtresse Jane et s'est donné comme mission de la rendre heureuse en lui trouvant un compagnon de route afin de chasser ce sentiment de solitude qui l'anime. Et pour ce faire, vous verrez qu'il a plus d'un tour dans son sac ! Il n'hésitera pas, la nuit tombée, à quitter sa peau de chat d'appartement pour se muer en petit chapardeur, au plus grand désarroi de Jane…
Mais Mac a un grand coeur, et très vite, aider son humaine ne lui suffit plus. Il va se mettre en tête d'apporter du bonheur à tous ces humains qui sont bien incapables de deviner par eux-mêmes ce dont ils ont véritablement besoin. Usant et abusant de sa malice, de son flair hors pair, d'un certain culot, d'un sens aigu de la discrétion et de son intelligence à toute épreuve, il apportera ainsi, petit à petit, bonheur et lien social dans son quartier. Il met tellement de coeur et d'enthousiasme à rendre les gens heureux qu'on ne pourra que lui pardonner la méthode peu orthodoxe qu'il met en oeuvre pour y arriver. Et puis comment résister à ce chat qui joue les gros durs, mais qui a un coeur en or ? Ne lui répétez pas, mais je le soupçonne même de ne pas autant détester ce « crétin » de chien qu'il s'amuse à provoquer et à embêter à la moindre occasion.
Aux côtés de ce chat qu'on ne peut qu'adorer et rêver d'adopter, l'autrice nous propose également une galerie de personnages attachants et tout aussi hauts en couleur. Parmi ceux-ci, il y a la voisine bohème que l'on apprécie pour la pointe d'excentricité et l'amitié qu'elle apporte à Jane, le couple de voisins âgés avec la femme autoritaire qui se révèle attentionnée bien que plutôt intrusive tout comme peut l'être son amie Helen, le voisin agaçant, mais pas méchant, qui sous prétexte d'avoir joué un détective à l'écran, se lance sur la piste du voleur qui sévit dans le voisinage…
Il n'y a pas à dire, Jane a bien fait de poser ses valises à Storybook Court, un lotissement plein de charme que ce soit grâce à ses habitants et à ses habitations atypiques ou l'atmosphère qui imprègne les rues. Et puis être domiciliée au 185 rue de la Pantoufle-de-Vair, ça en jette ! À l'inverse de Cendrillon, il n'y a pas de marâtre ni de soeurs détestables dans la vie de Jane, mais il se pourrait qu'un prince charmant, du nom de David, fasse son apparition… Touchant, sensible, gentil et drôle, cet homme plein de charme ne devrait pas laisser les lectrices et lecteurs indifférents d'autant qu'il y a une vraie alchimie entre lui et Jane. Mais la jeune femme est-elle prête à lui faire une place dans son « Année à moi » ? Cette année sabbatique durant laquelle elle est bien décidée à trouver sa voie, ce travail qui la rendrait heureuse et qui lui permettrait de s'épanouir. de la même manière, David, toujours affecté par le décès de sa femme, est-il prêt à laisser la place à une autre personne dans son coeur ?
Je vous laisserai bien sûr le plaisir de découvrir la réponse à ces questions par vous-mêmes, mais je peux vous dire que j'ai beaucoup aimé la manière dont l'autrice a construit et développé la relation entre les deux personnages. C'est fait avec réalisme, bienveillance, douceur, et humour. J'ai, en outre, apprécié que Jane et David ne soient pas obnubilés par la recherche de l'âme soeur, mais que ce soient les caprices du destin, et peut-être un peu ceux d'un certain chat, qui vont les pousser à s'interroger sur leurs sentiments… La seule chose qui m'a parfois légèrement exaspérée est l'insistance avec laquelle l'entourage plus ou moins proche de Jane et David va essayer de les caser. Ce n'est pas juste, mais quand c'est Mac qui joue les cupidons, on trouve tout de suite ça très mignon, mais quand ce sont deux voisines intrusives ou des amis qui semblent incapables de comprendre qu'il faille du temps pour surmonter un deuil, ça finit par exaspérer. Mais les personnages sont tellement attachants qu'on leur pardonne très vite…
L'histoire, construite avec intelligence et une certaine légèreté, a indéniablement des airs de feel-good, du genre à vous donner le sourire pour la journée, et l'envie de croire en la capacité de chacun à reprendre sa vie en main. Se dessine également une jolie réflexion sur la notion de bonheur, et de cette force qui vous pousse, matin après matin, à vous lever et à avancer dans la vie.
En conclusion,
Un amour de chat est un joli roman qui met en scène des personnages attachants, réalistes et proches des lecteurs. Même MacGyver, ce super chat qu'on rêverait tous d'adopter, finit par sembler aussi réaliste que tous ces humains qu'il s'échine à rendre heureux malgré leur manque évident de bon sens et de flair. Romance ou feel-good, voire un peu des deux, voici un livre que je vais garder précautionneusement dans ma bibliothèque afin de le relire quand j'aurais besoin d'une bonne dose de soleil et de bonne humeur dans ma vie. Merci à toi MacGyver, chat du bonheur !
Lien :
https://lightandsmell.wordpr..