AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782845978164
160 pages
Textuel (02/09/2020)
3.75/5   6 notes
Résumé :
Alors que nous sommes écrasés par le rouleau compresseur du capitalisme néolibéral, Un désir de communisme ravive une lumière qui ne s’est jamais éteinte. Après des décennies d’autocensure, tant le mot « communisme » avait été sali par le régime soviétique, Bernard Friot revendique la poursuite du mouvement réel de sortie du capitalisme. Avec Judith Bernard, ils explorent les voies ouvertes par de nouveaux droits économiques pour sortir le travail de l’i... >Voir plus
Que lire après Un désir de communismeVoir plus

critiques presse (1)
NonFiction
23 avril 2021
Frédéric Lordon s’inspire des propositions de Bernard Friot sans pour autant répondre à toutes les questions posées par ces dernières.
Lire la critique sur le site : NonFiction
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Judith Bernard : Non seulement il y a de plus en plus de vieux, mais le discours qu’on tient sur les vieux c’est un discours qui en fait, non pas des parasites sociaux, mais des braves gens inutiles, ou bien utiles mais évidemment improductifs, et surtout pressés de se reposer. Connaissant bien votre travail, je me doute que cette représentation-là…
Bernard Friot : Elle m’excède ! J’ai dix ans de retraite à mon actif, et je suis vent debout contre cette représentation de la retraite comme un temps de libération du travail où enfin on fait ce qu’on veut, et où on est loué pour son utilité sociale tout en étant nié comme productif. Les femmes connaissent bien cela, et de même qu’on fait une chanson pour la fête des mères, on va, pour les retraités aussi, organiser des petites gâteries. Ce qui m’insupporte, c’est l’injonction à l’activité : pour conserver leur capital cognitif, pour rester en bonne santé, il faut que les retraités multiplient les activités bénévoles, les activités qui assurent le lien social, etc. Cette injonction à l’activité, pour moi, est obscène : il y a toute une industrie de l’activation des retraités qui s’est construite autour de la multiplication d’ersatz à la place de l’essentiel refusé : le travail dans sa dimension productive. Les chômeurs font eux aussi l’expérience amère de cette activation : il faut beaucoup de cynisme, et d’ingénuité, pour inviter quelqu’un à qui on refuse le statut de producteur à multiplier les activités prouvant qu’il peut le devenir. L’irresponsabilité économique des retraités entraîne nécessairement leur vieillissement social, et il faut être con, ou salaud, pour les inciter à lutter contre ce vieillissement à coups de bénévolat et de randonnées à vélo. Qu’est-ce que ça veut dire de faire du soutien scolaire quand on n’a plus aucune responsabilité sur ce que devient l’école ? Qu’est-ce que ça veut dire de faire un jardin de simples lorsqu’on a perdu toute capacité de modifier l’agrobusiness ? Il y en a vraiment marre ! L’enjeu anthropologique du travail, ce n’est pas simplement que je suis utile par mon travail concret, c’est aussi le fait que je suis contributeur dans la production de valeur. C’est les deux ! Le féminisme s’est construit autour de : « Nous en avons assez d’être utiles sans être reconnues comme productrices ». (p.64)
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Bernard Friot (II) (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Bernard Friot (II)
Olivier Berruyer interroge Bernard Friot sur la notion de "Salaire à vie" .
autres livres classés : communismeVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (37) Voir plus




{* *}