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Une enquête de l'inspecteur Canardo tome 25 sur 26
EAN : 9782203160286
48 pages
Casterman (21/02/2018)
3.37/5   15 notes
Résumé :
Nouvelle enquête pour le privé palmé ! Le père de la duchesse de Belgambourg, a ouvert le parc de son manoir à de jeunes gens à la recherche d'un terrain d'entraînement, sans se douter qu'il a accueilli un groupe de djihadistes.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Contre toute attente, je suis tombé hier par hasard sur un nouveau tome de la série des Canardo, en déambulant dans les allées de ma librairie préférée, et bien sûr, j'ai aussitôt contracté la fièvre acheteuse, étant depuis l'origine aficiocanardo des albums du célèbre détective palmipède.

Car il avait fallu beaucoup attendre entre les publications des deux derniers opus de la série, et cette suite m'encourageait à penser que la machine était enfin relancée. La pensée sokalienne, même si d'aucuns prétendront qu'elle n'est plus tout à fait ce qu'elle avait été, continuait de tracer sa route sans peur et sans reproche, même si on est chez Casterman et pas chez Bayard, dans le paysage éditorial de la bédé francobelge.

Alors quoi, Canardo ne serait plus ce qu'il était, le privé alcoolo et dépressif au gros bec aurait quitté la nonchalance désabusée et les affaires intimistes et glauques de ses débuts pour endosser au fil des albums une dégaine plus dynamique, bien que toujours aussi dépenaillée en raison d'un noeud de cravate immanquablement desserré, alliant un goût certain pour la distribution de pruneaux et un savoir-faire avéré pour les conquêtes féminines sans lendemain et la résolution d'embrouilles diplomatiques d'envergure internationale ? Serait-on passé insidieusement de Simenon à Ian Fleming ?

Oui, et c'est tant mieux pour le renouvellement des scénarios et des personnages de la série. Fort heureusement, l'humour caustique est resté intact, de même que la dénonciation des turpitudes et de l'hypocrisie de nos sociétés modernes. Mais attention, il s'agit ici d'arrimer le récit à un sujet d'inquiétude puisé au coeur de l'actualité, pour s'en moquer, et non de faire la démonstration d'une thèse sociale ou politique élaborée.

« Dans la bande dessinée, on délivre des princesses, pas des messages » disait Sokal lors d'une interview (cf. vidéo postée sur Babelio vers 15:10). Donc, prenons un plaisir simple en lisant et en relisant Sokal et gardons-nous bien de trop vouloir intellectualiser. L'humour provient des situations, toujours aussi loufoques, et des dialogues, toujours aussi savoureux. Et, comme tout le monde en prend pour son grade, la dénonciation à défaut d'être consensuelle n'épargne personne.

Après s'être inspiré de l'affaire DSK (« Piège de miel ») de la pollution industrielle (« le vieux canard et la mer ») et de la crise des migrants (dans le diptyque « Mort sur le lac » et « La Mort aux yeux vert »), les Sokal père et fils abordent à nouveau un thème sensible. L'islamisme radical.

Pour le coup, on pourra regretter ou s'étonner de l'absence de noirceur – pourtant propre à la série, et faisant partie de son patrimoine génétique – dans le traitement de ce thème. Tout le monde sait que la menace terroriste a été extrême ces dernières années et personne n'a oublié les attentats de masse et les hécatombes de victimes innocentes tombées sous les balles et autres instruments de mort des « radicalisés ». Dans cet album, les radicalisés en question sont des amateurs à la petite semaine, pâles copies des vrais soldats de l'islam radical, dont il est inutile de rappeler ici les exactions.

Le but proclamé de ce groupe amateur de « mahométans dévoyés » est de détruire le château de Bouillon considéré comme le lieu emblématique de leur lutte contre les « croisés » et les « chiens infidèles ». Ce château existe bien, c'est un petit château fort du dixième siècle situé en Belgique, dont Godefroy de Bouillon fut le propriétaire. Leur mode opératoire est l'enlèvement (ici, la victime est presque consentante, Alzheimer et syndrome de Stockholm obligent) et la demande de rançon (que personne ne veut verser). Leur méfait le plus cruel est un doigt coupé comme preuve de leur détermination. Chez Canardo, on ne peut faire plus édulcoré.

Sans doute est-il encore très difficile d'aborder le thème du terrorisme en général et de l'islam radical en particulier dans une bande dessinée humoristique qui se veut grand public. La menace terroriste n'est toujours pas levée, les blessures ne sont toujours pas refermées, et le thème est sensible. On peut même craindre des représailles, on sait aujourd'hui que les dessinateurs et les caricaturistes peuvent être la cible des assassins. La plupart du temps, l'humoriste pourra être suspecté de se moquer de la religion (dont il ne se moque pas), ou de faire des amalgames (qu'il ne fait pas), ou de faire de la récupération pour son fonds de commerce et sur le dos des victimes (dont il ne récupère rien). La susceptibilité est à fleur de peau.

Donc, et c'est finalement habile, les soi-disant terroristes ne sont que des terroristes d'opérette. Les véritables terroristes sont des individus trop dangereux pour figurer en bonne place dans une bande dessinée d'humour. Un peu comme les frères Dalton, qui dans Lucky Luke, ont remplacé par dérision leurs cousins réels, les redoutables frères Dalton qui terrorisèrent l'Ouest américain à leur époque. Comme dit Sokal, dans la bande dessinée, on délivre des princesses, pas des messages.

Je me suis interrogé sur le choix du titre. Bien sûr on pense à Un singe en hiver, le film de Verneuil, ou au livre éponyme d'Antoine Blondin. On sait que les titres des derniers albums de la série font tous référence à des films et à des romans. A priori, il n'existe pas ici de liens apparents avec le scénario du film. le con est forcément en couverture, si on se réfère au modus operandi des albums précédents. C'est donc Léon de Belgambourg, à l'hiver de sa vie. Ce personnage semble certes un peu sénile et complaisant avec ses ravisseurs, mais il peut aussi se montrer rusé et moins bête qu'il en a l'air (page 41). le mystère reste donc entier. Dans la bande dessinée, on délivre des princesses, un duc en l'occurrence, pas des messages.

Cet album est jouissif et tient ses promesses. J'apprécie de plus en plus la ligne claire du dessin, adoptée par Pascal Regnauld, qui rajeunit et modernise le style de la série et excelle dans le découpage des plans et la mise en image nerveuse des scènes d'action. Les dialogues sont comme toujours parsemés de morceaux d'anthologie, dès la première réplique de la première case. La caricature des personnages archétypaux fait mouche à tous les coups. On retrouve avec plaisir la Duchesse du Belgambourg, Tante Betty et l'agent SSWOO12 des services secrets de Wallonie et l'ancien syndicaliste Boulenchon devenu ministre. Peu de nouveaux personnages ici, il va falloir penser à renouveler le stock en raison de l'hécatombe des albums précédents. Les retournements de situation, dont je n'ai pas parlé ici, sont inattendus, et le dernier (page 47) offre un boulevard pour la suite des aventures de nos héros belgambourgeois. Vivement la suite !
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Canardo s'est fait serrer par les poulets.
Ironie de cette situation des plus inconfortables, il reçoit justement la visite de sa bienfaitrice - si, si, s'empresser d'accueillir quelqu'un à grands coups de "saloperie et d'immonde truie vérolée" est souvent le signe d'une franche camaraderie - la duchesse de Belgambourg visiblement à l'origine de ce quiproquo désobligeant (cf épisode précédent).
Son papounet semble avoir disparu des écrans radars.
De plus, une vidéo fort compromettante pourrait mettre à mal les fondations monétaires de ce pittoresque petit état souverain autrefois dirigé par un duc commençant dangereusement à déféquer dans le ventilo.

Excellent cru que ce Canardo !
Le ton est enlevé, tiens, comme le duc, y a pas de hasard. L'écriture particulièrement soignée et caustique, est portée par des personnages hauts en couleurs. Mention spéciale à notre duchesse, le cigare immanquablement vissé au bec et la saillie verbale, calibre 12, régulièrement de sortie.
Mais sous des dehors badin se révèle une problématique bien ancrée dans notre quotidien, le terrorisme islamiste.
Traité par le biais de l'humour, certes, mais sous-jacent d'un fléau que rien, à ce jour et nonobstant un Gégé Collomb au summum de sa plénitude intérieure, ne semble pouvoir endiguer. A noter, cependant, que la multiplication de telles billes dans le domaine du crime désorganisé devrait participer durablement à quelques longues nuits sereines.

Très bon moment !
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La duchesse du Belgambourg fait libérer de prison Canardo, qu'elle avait fait emprisonner dans un épisode précédent. Carnardo, après l'avoir accueillie d'un « Vieille grosse saloperie et d'immonde truie vérolée », accepte de la suivre en échange de quoi il doit faire libérer son père Léon des mains d'un groupe terroriste qui fait penser immanquablement à Daesh, et ce n'est pas un hasard, costumé en scouts qui ne rendra le Léon que contre 150 000 000 d'euros.
Canardo recevra l'aide de la Wallonie plus que celui du Belgambourg.
C'est plein d'humour, ce qui manquait dans les précédents dernier albums.
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critiques presse (2)
Auracan
27 août 2018
Plus qu'une enquête, cette nouvelle aventure de Canardo est bien menée, et s'avère souvent hilarante. En effet, les auteurs s'en donnent à cœur joie côté dialogues, et on se régale des réparties des personnages principaux...et secondaires comme, par exemple, des "totems" de cette étrange patrouille des dromadaires.
Lire la critique sur le site : Auracan
ActuaBD
04 avril 2018
Canardo est de retour dans une enquête qui nous mène une fois de plus au Belgambourg, un petit royaume imaginaire au cœur d’une Europe bien réelle. Entre sarcasmes et réflexions acides, Sokal aborde des sujets bien contemporains.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Je vous conjure de ne pas jeter votre jeunesse aux orties contre la promesse d'une improbable gynécée céleste... Croyez-moi, après la mort, on croise plus sûrement un bon million d'asticots que 40 pucelles lubriques !
(p.38)
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