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EAN : 9782021291155
190 pages
Seuil (01/09/2016)
2.64/5   7 notes
Résumé :
Début septembre 1938, dans la station balnéaire de Margate, une narratrice anonyme enlève un bébé. Elle a méthodiquement préparé son geste et le justifie par un désir de fonder une famille et un mal d'amour et d'enfant. Elle fuit à bord de sa voiture tout en suivant l'enquête, et s'occupe du bébé qu'elle a prénommé Albert. Mais elle est de plus en plus désemparée par sa relation avec lui.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Une Famille passagère est l'histoire d'une femme jamais nommée, qui enlève un bébé. Début septembre 1938 sur la côte anglaise, dans la petite station balnéaire de Margate au parfum suranné. Un landau est laissé sans surveillance, elle s'en empare. Au début on pense à un acte impulsif, mais l'on découvre à mesure de la lecture que cet enlèvement a été prémédité de longue date et d'une manière quasi obsessionnelle. Tandis que les recherches s'organisent, elle s'enfuit dans son Austin Ruby. Cet enfant est dorénavant le sien, il s'appellera Albert. « Je m'occuperai de lui. Il n'y avait aucune différence entre mon amour et leur amour pour lui. L'amour est l'amour. Un enfant prospère, du moment qu'on prend correctement soin de lui. Tout comme l'herbe croît sous n'importe quelle pluie. »

Contemplative et analytique, parfois touchante, « Je l'avais emmené avec moi pour donner quelque chose à aimer à l'amour qui était en moi. », la narratrice est en fait un personnage vraiment déroutant. Elle est étonnamment lisse, comme désincarnée. Il lui manque les aspérités qui pourraient accrocher l'affection. Mais du coup, on n'arrive pas non plus à la détester, même lorsqu'elle est terrifiante de froideur et d'égoïsme clinique. Ce roman en clair-obscur peut être lu à différents niveaux. Derrière le premier degré de fait divers d'un enlèvement par une personnalité dérangée, il y a le conte. Une quête universelle d'avenir, de soi, l'expérience de la maternité, pour exister. Même ancré dans le quotidien, ce texte questionne sans cesse l'être et le sens de la vie. Une Famille passagère est d'une lecture très agréable, sublimée de poésie. « L'aurore courait sur les champs et piégeait la nuit dans les ombres des poteaux télégraphiques et sous les abris au bord de la route. » « En présence d'Albert, toutes les tâches, toutes les ombres en moi disparaissaient. Telle une éponge, il effaçait toutes mes erreurs. ». Ce roman (mon deuxième irlandais de la rentrée littéraire) n'est pas commun. Une découverte intéressante.
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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Septembre 1938, dans la station balnéaire de Margate, la narratrice profite qu'un landau soit resté sans surveillance à une fête foraine pour le prendre avec le bébé à l'intérieur. Elle laisse le landau et part avec l'enfant dans sa voiture une Austin Ruby (une voiture très courante à l'époque).

Au fil des pages, des éléments apparaissent : l'acte a été soigneusement prémédité et on apprend quelques informations sur la narratrice. Elle vit pour ainsi dire dans sa voiture et possède avec elle tout ce qu'elle a. Après une première nuit passée dans un hôtel avec l'enfant, le lendemain et les jours suivants la voiture sert pour dormir, manger alors qu'elle va d'une station balnéaire à une autre. Elle a décidé que l'enfant était à elle et qu'il s'appelait Albert.
Si la narratrice fait preuve par moments de lucidité, elle nous livre aussi ses réflexions, ses pensées sur la famille où une certaine folie apparaît, ses rêves illusoires. Elle veut tenter d'être une mère, elle pense et qu'elle est apte à le faire. le personnage de cette femme est froid et inquiétant. Et quand l'enfant tombe malade, elle semble prendre conscience que l'élever va la priver de ses plaisirs égoïstes peu nombreux.

Gerard Donovan installe une ambiance très particulière, très troublante. On a vraiment l'impression d'être dans ses stations balnéaires d'avant-guerre de l'Angleterre qui se vident des touristes avec un côté désuet et on ne peut s'empêcher d'éprouver une angoisse grandissante. L'écriture est très précise mais aussi empreinte d'une poésie et permet d'accentuer l'ambiance. J'ai tout aimé !
Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
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Profitant d'un moment d'inattention des parents, une femme, la narratrice, enlève un bébé dans la station balnéaire de Margate en septembre 1938. L'acte ,qui paraît d'abord impulsif, s'avère en fait clairement préparé.
De la voleuse d'enfants, nous ne connaîtrons jamais l'identité, tout au plus glanerons-nous au fil du texte quelques informations , très lacunaires, sur son passé.
Visiblement perturbée, alternant périodes de lucidité, réflexions pragmatiques et obsession délirante, cette femme nous entraîne dans une vison très dérangeante de la famille et de la maternité. On frémit de la voir observer calmement la mère de l'enfant, éplorée, on a le coeur qui bat quand elle abandonne le petit qui l'encombre pour aller au cinéma, son seul plaisir apparemment.
Dans une prose à la fois poétique et précise, Gerard Donovan nous emporte dans un univers troublé et fascinant. du grand art.
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Gerard Donovan je le connaissais déjà, j'avais lu le fabuleux Julius Winsome, un ovni ce bouquin, pourquoi je te parle de Julius Winsome plutôt que Une famille passagère, c'est tout simplement que je n'ai pas apprécié cette lecture... Je n'ai pas retrouvé la magie, la poésie, l'étincelle de la plume de Donovan ....
Un bébé a été enlevé, la narratrice est la ravisseuse, de ce point de vue cela aurait pu être intéressant, je n'ai pas cerné le personnage qu se livre trop peu, aucunes émotions n'est véhiculées, je n'ai été que spectateur, jamais l'auteur Nous permet d'être acteur , de nous projeter dans cette histoire.
Beaucoup trop de description, le manque de profondeur et de dynamisme de la narration a fait que je suis passé complètement à côté du livre.
J'attendais beaucoup de ce livre, peut-être trop !!!
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critiques presse (2)
Telerama
07 décembre 2016
Au coeur d'un paysage changeant, entre pluie de septembre et rayons de soleil estival, Gerard Donovan déploie une écriture où chaque mot est mesuré pour mieux suggérer le délire.
Lire la critique sur le site : Telerama
LeFigaro
28 novembre 2016
Gerard Donovan retrace l'escapade, le long des côtes britanniques, d'une femme en mal d'affection et du nourrisson qu'elle a enlevé.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Mais il paraît que les yeux restent identiques durant toute la vie : les yeux qui sont témoins de l'enfance le sont également de la vieillesse. Le même cœur bat comme avant la naissance. Je n'avais rien manqué. En fait, lorsque j'y pensais, seules quelques années et quelques expériences nous séparaient, cet enfant et moi, voire la même expérience répétée au cours de nombreuses années. Albert ne devait pas se faire du souci à propos du degré d'intimité que nous allions atteindre avec le temps.
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Je m'occuperai de lui. Il n'y avait aucune différence entre mon amour et leur amour pour lui. L'amour est l'amour. Un enfant prospère, du moment qu'on prend correctement soin de lui. Tout comme l'herbe croît sous n'importe quelle pluie.
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En présence d'Albert, toutes les tâches, toutes les ombres en moi disparaissaient. Telle une éponge, il effaçait toutes mes erreurs.
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L'aurore courait sur les champs et piègeait la nuit danl les ombres des poteaux télégraphiques et sous les abris au bord de la route.
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Je l'avais emmené avec moi pour donner quelque chose à aimer à l’amour qui était en moi.
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Le pays de cocagne - Gerard Donovan Marque Page 15-03-2011
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