Une femme libre

Marie Laforêt, France Gall, Mireille Darc, sont trois artistes que j'ai suivis et qui sont mortes dans une tranche d'âge semblable à la mienne, ce qui fait réfléchir. Il y a les progrès et les limites de la médecine ou même des erreurs médicales qui peuvent être fatales.

Mireille Darc est morte d'une valvulopathie qui aurait été diagnostiqué à son enfance.

Nous avons affaire à une biographie particulière agrémentée de magnifiques photos que nous devons à un ami de Mireille, photographe professionnel. Parfois on tourne les pages uniquement sur des photos qui parlent. le texte est de Mireille Darc.

Il y a une succession de chapitres dont je cite quelques-uns pour donner une idée du contenu. L'enfance ; Premiers pas parisiens ; le cinéma et les planches ; Les années Delon ; le théâtre ; Une seconde vie ; Marrakech …

Fille de milieu modeste elle voulait devenir comédienne. Son diplôme en main, mais très timide, pour réussir elle devait passer par Paris. Elle avait une amie qui occupait le même studio qu'elle. Les deux filles furent brutalement séparées. Son amie dû brutalement rentrée chez elle souffrant de coliques néphrétiques. Mireille a beaucoup regretté de ne jamais avoir eue de ces nouvelles.

Mireille joue avec les plus grands acteurs du moment : Jean Gabin ; Christian Marin, Louis de Funès ; Maurice Biraud ; Roger Vadim, Brigitte Bardot, Francis Blanche ; Lino Ventura ; Bernard Blier et bien sûr Pierre Richard, dans le grand blond avec une chaussure noire où tout le monde se souvient de la robe décolletée par derrière que portait Mireille.

Au théâtre Mireille, joue avec Alain Delon et Philippe Noiret.

Alain Delon s'attache à certaines femmes et puis après un certain nombre d'années, il s'en détache, on ne sait trop pourquoi. Mireille Darc dit qu'il fut toujours présent à ses côtés, lorsqu'elle fut entre la vie et la mort : un grave accident de voiture et deux opérations du coeur.

Mireille c'est aussi la réalisatrice de documents centrés sur les femmes sorties de prison, les prostituées, les actrices de porno. Mireille dit que cette tranche de vie ou elle observe ce qui ne va pas dans la société, lui a beaucoup apporté.

Elle s'achète une somptueuse maison à Marrakech, un palais…

En 2006, elle décorée chevalier de la Légion d'honneur par Jacques Chirac.

Elle épouse en 2002 un architecte de Paris, père de deux enfants. Ce sera le grand amour jusqu'à la mort de Mireille en 2017. Alain Delon a toujours sa place d'ami fidèle. Mireille nous dit toute l'importance d'avoir des amis dans les moments difficiles. Apprès sa deuxième opération du coeur, elle aura eu douze amies qui se sont relayées près de son lit la nuit, occasion pour nous lecteurs de penser qu'il existe également des gens qui n'ont pas de visite en clinique et qui n'ont personne pour les accompagner, les réconforter dans le passage vers la mort. Que fait-on pour que ça change ? Ne pas se sentir concerné, c'est avoir un coeur de pierre.

Je connais assez peu la carrière de Mireille Darc, actrice certes mythique des années 60-70, mais qui n'est pas vraiment de ma génération pour que je connaisse avec attention son parcours et sa vie privée. Pour moi, Mireille Darc, si on met de coté son rôle de vamp à fameuse robe noire moulante au décoletté dorsal vertigineux porté dans "Le grand blond avec une chaussure noire", c'était surtout l'actrice des "Coeurs brulés", la saga de l'été de TF1 de ma jeunesse ou alors la réalisatrice de documentaires féministes engagés comme un étonnant sur la prostitution.

Autrement dit, ce livre, intitulé " Mireille Darc, une femme libre", paru chez Flammarion en novembre 2013 arrivait à points nommés pour que je me fasse une autre opinion sur cette actrice qui fait mine de rien partie du patrimoine du cinéma français.

Après trente ans de complicité et de photographies ensemble, Mireille Darc se confie à Richard Melloul, son ami et photographe, dans cette autobiographie exclusive en images. Née d'un père jardinier et d'une mère épicière, Mireille Darc "monte" à Paris en 1959 pour tenter sa chance en tant que comédienne. Après avoir donné la réplique à Jean Gabin dans Monsieur, elle explose au cinéma en 1963 aux côtés de Louis de Funès dans Pouic-Pouic.

Dans cette biographie en images réalisée avec le photographe et ami Richard Melloul et commentée par l'actrice, Mireille Darc se livre comme rarement. Elle y raconte bien sûr ses premiers pas au théâtre, à la télé et au cinéma, et lève le voile ce faisant sur les coulisses de sa carrière et mais aussi sur nombre de blessures intimes. Elle revient notamment sur son enfance triste et difficile (avec des doutes liés à son père, qui tentera de se suicider sous ses yeux),sur ses complexes d'adolescente, son éducation sexuelle particulière, sur sa rencontre et sa vie avec Alain Delon, ainsi que sur sa seconde et toute récente opération du coeur et les visions de cauchemar qu'elle a enduré à l'hôpital.

Icône sexy et glamour, Mireille Darc a symbolisé la femme moderne française des années soixante-dix. Depuis, elle a réalisé de nombreux documentaires sur des sujets difficiles et s'est investie dans des initiatives caritatives.

Bref, cet ouvrage illustré de plus de 200 photographies cultes, rares ou inédites, reste parfois un peu trop à la surface des choses et qui vire aussi un peu trop à l'hagiographie, mais qui permet à coup sur d'apprendre pas mal de choses pour les fans de cinéma qui comme moi, connaissait mal Mireille Darc.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..

Mireille Darc a joué les fausses timides durant des années. Un emploi qui a fait d'elle l'une des comédiennes les plus séduisantes de sa génération… Des « Barbouzes » au « Grand Blond », elle a gagné sa place dans le panthéon des films populaires devenus cultes. Mais que sait-on de ses blessures d'enfance et des nombreuses épreuves qu'elle a traversées. Georges Lautner l'a imposée à l'écran, faisant d'elle une icone, sorte d'anti-Bardot, moderne et féministe, loin du glamour alors déversé sur les écrans. Une actrice qui s'est imposée dans un d'hommes à côté de Gabin, Blier, Ventura qu'elle a su le's apprivoiser en jouant les fausses naîves. Elle a joué les fausses timides pour lentement prendre le pouvoir.

Pour beaucoup, elle reste LA grande sauterelle (titre d'un film de Georges Lautner) ou la copine larguée d'Alain Delon. Au fil des pages, on apprend que l'actrice était passionnée de photographie, qu'elle souffrait de maladie et qu'elle n'a jamais pu avoir d'enfants. Son c-décès en 2017 a affecté ses nombreux fans. On sait beaucoup moins qu'elle est passée de l'autre côté de la caméra pour mettre en scène quatre reportages et un long métrage de fiction intitulé LA BARBARE. Un ouvrage confession rempli de souvenirs et, pour moi, de nostalgie.