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EAN : 9782743623524
443 pages
Payot et Rivages (02/05/2012)
3.24/5   25 notes
Résumé :
Vérité a reçu le Miles Franklin Award, la plus importante distinction littéraire australienne.
Pour la 1ère fois, cet équivalent de notre prix Goncourt est remis à un roman noir.
Vu l’ampleur de la fresque brossée ici par Temple qui capte superbement le désarroi de nos sociétés en crise, ce livre pourrait s’appeler « la vérité sur notre époque ».
Alors que Melbourne vit un été caniculaire, que des incendies se sont déclarés et que le feu est aux... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Un roman noir, sombre, sans espérance. Un auteur, Peter Temple, pour une première rencontre, et un pays continent, l'Australie, chaud et brûlant pour décors d'une histoire qui le sera tout autant.

Peter Temple, pour les amateurs de romans noirs, n'est pas un inconnu. Auteur de plusieurs ouvrages, il avait attiré le regard de la critique avec «séquelles » et plus récemment avec « Un monde sous surveillance » qui vient d'ailleurs de sortir en format poche, toujours aux éditions Rivages.

« Vérité », son dernier roman publié en France, vient d'obtenir le Miles Franklin Award, la plus importante distinction littéraire australienne, l'équivalent de notre prix Goncourt .

Vous ne connaissez pas l'Australie sans doute, moi non plus. Mais vous avez comme un tout un chacun des images d'Epinal plein la tête de cette contrée que l'on sait immense, sauvage et belle. Une terre nouvelle, une terre des possibles où tout peut s'inventer, libérée des carcans de la vieille culture européenne et de ses travers.

Pourtant la peinture que nous fait Peter Temple de ce pays est loin d'être au format carte postale. Plonger dans ce roman, c'est accepter de faire un circuit qui ne vous mènera pas vers ce que l'Australie à de plus beau à vous offrir, mais plutôt de l'autre côté du décor pour découvrir ses affres et ses turpitudes. Celle de ces hommes qui, ici comme ailleurs, se shootent au pouvoir et au fric, et où la vie d'un être humain n'est qu'une variable d'ajustement dans des desseins que rien ne doit venir contrarier.

Dans cette Australie qui brûle, au sens propre comme au figuré, au milieu de cette société en mouvement prise d'étourdissement, un homme, un flic, lui se consume de l'intérieur. Un homme rongé par l'absence de l'amour de son paternel, vétéran du Vietnam, peut être valeureux au combat mais en total désertion pour élever ses gosses, et qui considéra son aîné comme son supplétif à cette tâche sans jamais avoir exprimé la moindre reconnaissance à son garçon.

fUn flic qui a donc grandi de manière bancale, amputé de cet amour dans son enfance, et qui ne sait pas du coup exprimer le sien envers ses propres gosses, à commencer par sa fille Lizzie aujourd'hui en fugue. Un homme toujours en attente de son père à qui il rend visite de temps en temps, avec pour préoccupation constante de protéger des flammes qui approchent cette parcelle de forêt qu'ils ont planté ensemble derrière la maison familiale, seul acte partagé de toute une vie, unique témoin d'un lien qu'il ne veut pas voir partir en fumée.

Alors Villani, c'est son nom, est parcouru d'interrogations. Sur son enfance, sa relation au père, sa famille, ses collègues, son boulot, sur ce qu'est devenue sa vie. Une mise en perspective de son existence pour essayer de comprendre ce qui ne fonctionne pas, un questionnement qui n'aura de cesse d'interférer avec ses enquêtes en cours.

Chef de la brigade des homicides, il est en effet sur deux affaires qui vont rapidement s'entrecroiser.

Celle d'une jeune femme tout d'abord, qui ressemble étrangement à Lizzie, sa fille rebelle.La victime a été retrouvée morte dans un appartement luxueux à peine inauguré par le consortium propriétaire de l'immeuble, et qui avait réuni pour l'occasion tout le gotha politique et financier de la ville.

Celle ensuite de ces trois corps retrouvés atrocement mutilés dans une banlieue sordide de la ville.

Rapidement, à l'atmosphère étouffante due aux incendies tout proche se rajoutera pour Villani la pression de plus en plus forte de ses supérieurs et de certains membres du gouvernement à mesure qu'il avance dans son enquête.

Peter Temple nous dresse un tableau sans concession de l'Australie, rongée elle aussi par la connivence du politique et du monde des affaires, par l'interconnexion d'intérêts communs estompant les frontières entre mafia, édiles locaux ou nationaux, et gradés de la police. Un entre-lac de compromissions, de manipulations politiques et de luttes d'influences que la radio, omni présente tout au long du roman relate dans une litanie perpétuelle.

Ce n'est pas tant l'intrigue policière qui retiendra l'attention du lecteur que les portraits de ces personnages qui habitent cette histoire. Et en particulier de cet homme, Villani, qui avance sans trop savoir pourquoi, dépassé par la vie qu'il observe comme un spectateur, au point de ne pas avoir la force de chercher lui-même son enfant disparu, et qui semble attendre , comme une certitude, la confirmation de son drame personnel.

Un roman dense, avec quelques longueurs, mais avec une vraie force narrative qui fait de Peter Temple un témoin privilégié et attentif de cette société australienne en pleine évolution, pour le meilleur et pour le pire.
Lien : http://passion-polar.over-bl..
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Je tente régulièrement de me frotter aux romans hard-boiled et ai profité des critiques dithyrambiques sur Peter Temple pour faire un nouvel essai.
Mais las ! Ce genre et mes goût ne sont décidément pas en adéquation !
Je me suis ennuyée de la première à la dernière ligne - oui… je l'ai quand même fini… très, très lentement.
L'auteur brosse un décor classique : un arrière-fond de canicule et d'incendies sur lequel un commissaire caricatural lutte contre vents et marées, contre les corrompus, contre les menteurs, contre les manipulateurs, contre les apparences et la facilité, pour sauver les veuves, les orphelins et leur dignité… C'est sombre et linéaire, plein de poncifs.
Les personnages, nombreux, n'ont attiré ni mon attention ni mon empathie et le fil narratif m'a semblé manqué cruellement d'originalité.
Seul point à relever : nous sommes dans « vérité » au coeur de Melbourne, en Australie, et non à New York… Encore que je ne suis pas convaincue que cela ait changé grand chose…
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J'ai eu un peu de mal à accrocher pendant les 50 premières pages: beaucoup de personnages, scènes peu claires...mais finalement, la qualité narrative de l'auteur nous entraine dans son univers et décrit très bien cette Australie caniculaire.
Les liens entre politiciens et officiers de police sont sombres et glauques, j'ai bien aimé le personnage de Villani qui essaie malgré ses propres erreurs et failles de rester intègre et qui possède un humour assez cinglant.
J'ai passé un bon moment, je le recommande.
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Melbourne Confidential!

Après le L.A. Confidential de James Ellroy, voici sa version australienne, plus précisément celle de Melbourne, deuxième agglomération australienne après Sydney, presque cinq millions d'habitants. Si vous allez surfer sur Wikipedia, vous pourrez y lire que le journal The Economist considère Melbourne comme étant la ville la plus agréable à vivre au monde!
Et bien, visiblement, ce n'est pas l'avis du commissaire Villani, chef de la brigade des Homicides; A Melbourne, il fait très très chaud l'été, l'air fortement pollué y est irrespirable, de violents incendies ravagent les collines autour de la ville, des adolescents défoncés errent dans les rues et agressent les citoyens, et les meurtres se multiplient. Bref on est bien loin du paradis australien, avec plages paradisiaques, beaux surfeurs et belles blondes en bikini!

Plombé par des problèmes familiaux insolubles et soumis à des pressions politiques de plus en plus fortes à l'approche d'élections cruciales pour la ville, le pauvre commissaire Villani se retrouve à devoir résoudre deux enquêtes complètement différentes: d'un côté, le meurtre d'une jeune femme retrouvée dans un appartement de luxe, et de l'autre l'exécution de trois hommes atrocement torturés et retrouvés dans un hangar sordide d'une banlieue pauvre de la ville. Et oui, le meurtre ne fait pas dans la discrimination sociale, on tue aussi bien chez les riches que chez les pauvres!

Vérité séduit par la complexité de son personnage central totalement désabusé mais non dénué d'humour, et par son intrigue dense, touffue, taillée au couteau; Une intrigue haletante, très noire, qui prend le lecteur à la gorge et dévoile les coulisses peu reluisantes d'une ville gangrenée par la drogue et les magouilles politiques.
Et un dénouement à suspense qui vaut le détour, signé Peter Temple, actuellement le plus grand auteur australien de romans noirs.

Lien : http://www.conseilspolarsdep..
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La quantité de personnages (non présentés) donne l'impression de prendre un roman en cours de route ... le héros du roman, un policier ambigu, et les autres personnages secondaires sont intéressants mais entre passé et présent et la foultitude de personnages on a un peu de mal à se retrouver ... Pour une fois qu'un roman se passe en Australie.
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critiques presse (1)
Lexpress
18 juin 2012
Une écriture en mouvement perpétuel qui, dans un même élan, mêle la description, le commentaire et la voix intérieure. Avec, à la fois, le souci de la fluidité et de la rupture. Si le schéma dramatique est classique, tout ce qui le met en action ne l'est pas.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Et puis il y a l’énorme problème de l’ordre public. La sécurité publique. Le droit des citoyens respectueux des lois à vivre leur vie sans peur. La ville a un très, très sérieux problème d’ordre public, le gouvernement – je parle de notre petit génie de ministre de la Police, Martin Orong – n’a rien fait pour le résoudre et donc c’est à juste titre une question qui pèse terriblement lourd au cœur de cette élection. Ajoutez à ça le chaos des transports publics, les embouteillages qui paralysent la ville deux fois par jour…
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La perspective, c’est important. Quand on veut s’élever, il faut avoir une vue d’ensemble… Pour être franc, ajouta-t-il avec un clin d’œil, je dis ça à toutes les filles.
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Les Homicides vous bouffaient, votre famille héritait d’un os marqué par les traces des dents qui l’avaient rongé. Singo leur disait de ne pas sombrer dans l’obsession, mais il les jugeait à leur degré d’obsession, au peu de temps qu’ils passaient à la maison. Seuls survivaient ceux qui réussissaient le test HEP : Homicides En Premier.
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La police n’en a rien à cirer qu’ils s’entre-tuent, les gangs, on voit pas un visage australien, que des étrangers, des Noirs, des Asiatiques.
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Video de Peter Temple (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Peter Temple
Prix du roman noir 2011 .Dans un roulement de tambour fort bien imité par Minette Walters, le jury de lecteurs et de professionnels rassemblés par le Nouvel Obs et BibliObs.com a rendu, ce lundi 28 mars, son double verdict: le prix du Roman noir 2011 a récompensé Elsa Marpeau pour «Les yeux des morts» (Gallimard) et Peter Temple pour «Un monde sous surveillance» (Payot/Rivages). Ambiance.=> Découvrez les lauréats et les premières pages de leurs romans sur BibliObs.com=> Retrouvez toutes les vidéos du Nouvelobs
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