AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782742795345
168 pages
Actes Sud (05/01/2011)
4.22/5   20 notes
Résumé :

Qui transforme aujourd'hui l'atmosphère au point d'en dérégler le climat ? L'homme. Qui charrie plus de terre que tous les fleuves réunis ? L'homme. Qui acidifie les océans ? L'homme. Qui est en train de détruire les espèces vivantes qui constituent notre biosphère ? L'homme. C'est en cherchant à percer les mystères du réchauffement planétaire que les climatologues ont découvert une informat... >Voir plus
Que lire après Voyage dans l'Anthropocène : Cette nouvelle ère dont nous sommes les hérosVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Livre extrêmement intéressant et très bien écrit qui m'a fait découvrir que ces problèmes environnementaux, le réchauffement climatique et au-delà la problématique de la croissance infini dans un monde fini ont été évoqué depuis bien longtemps par des philosophes, des sociologues et des scientifiques sans qu'à l'époque le monde s'en émeuvent. Aujourd'hui la catastrophe approche, chacun a réalisé la situation sans encore vraiment avoir intégré les enjeux et les conséquences. Les découvertes sur le climat jusqu'en -400.000 ans, réalisées dans les carottages de glace à partir 1958 en Antarctique ont permis de corréler de manière évidente la teneur de CO2 dans l'air, la température de l'atmosphère et le niveau des eaux. Dans le même temps, ces analyses ont permis de démontrer l'influence de l'homme dans la pollution atmosphérique. La moindre expérience nucléaire ou accident nucléaire apparaît dans les poussières emprisonnées dans les glaces de l'Antarctique.
"Bien avant la mondialisation des échanges la mondialisation de notre environnement fut une réalité" (pge 13)
Au fil des pages, on comprend sans peine que notre terre est un système ou tout interagit et est interconnecté. Aujourd'hui les scientifiques réalisent que l'homme est le premier facteur de changement géologique : il interfère sur l'atmosphère, sur l'hydrosphère, sur la lithosphère et sur la biosphère. La théorie défendue par les auteurs est qu'il y a lieu de parler d'une nouvelle ère géologique : l'Anthropocène qui a débuté au milieu du XIX° siècle, symboliquement en 1784, année de l'invention de la machine à vapeur par James Watt.
Au cours de l'histoire de notre planète il a été recensé 5 grandes extinctions des espèces vivantes, notre mode de vie, nos modes de consommation nous entraîne directement vers une sixième extinction.
Les auteurs n'apportent pas de solution miracle, ils posent le problème fondamental de la croissance dans un monde fini en constatant aujourd'hui l'impact sur notre environnement de cette course en avant .
"..jamais sans doute, il n'a été plus nécessaire de dire, comme font les mythes, qu'un humanisme bien ordonné ne commence pas par soi-même, mais place le monde avant la vie, la vie avant l'homme, le respect d'autrui avant l'amour-propre..." (pge72- Claude Lévi-Strauss 1968)
"L'Anthropocène c'est l'ère de la fabrique. Mais pour continuer de produire, il faut que les hommes consomment; pour que le grand mécanisme de l'offre et la demande, noria économique de base, ne s'arrête pas, il faut l'alimenter de désirs. Aussi absurdes soient-ils. Créer le désir pour créer le besoin." (pge103)
"Nous avons vendu un modèle de développement à toutes les autres cultures qui peuplaient la Terre, et nous voulons maintenant leur vendre un addendum : l'interdiction d'en goûter les fruits mais le devoir d'en nettoyer les traces..." (pge 154)
"Le probable est la désintégration. L'improbable mais possible est la métamorphose" (pge154 - Edgar Morin)
Livre à lire pour comprendre et avancer dans sa réflexion pour ceux qui ont encore l'espérance de changer le monde.
Commenter  J’apprécie          60
« Bien avant la mondialisation des échanges, la mondialisation de notre environnement fut une réalité dont nous ignorions tout. » Ainsi s'expriment dès l'introduction le glaciologue français Claude Lorius et le journaliste spécialiste des questions environnementales Laurent Carpentier. Avec l'humilité d'un discours scientifique ancré dans la réalité, le propos postule que l'impact des activités humaines est visible dans les glaces des pôles. Les courbes corrélées des températures et des gaz à effet de serre se lisent dans les carottes de glace. Depuis deux cents ans, la Terre se réchauffe et atteindra à la fin du vingt-et-unième siècle le « maximum thermique du Paléocène Eocène » il y a 56 millions d'années. Nuisances brèves mais effets à longs termes, l'homme modifie durablement la vie sur terre et devient une « force géologique… la principale agissant aujourd'hui sur Terre ». On quitte l'Holocène pour entrer dans l'Anthropocène où l'homme est le vecteur du dérèglement généralisé : « sols détruits, acidification des océans, destruction d'espèces animales ou végétales, ressources pillées, déchets éparpillés ». Les auteurs vont passer brièvement en revue l'impact humain et les atteintes à tous les strates de la planète, atmosphère, hydrosphère, lithosphère et biosphère. Les chiffres et les témoignages s'accumulent, étonnamment évocateurs. Les rapports de causes à effets sont établis et surtout les événements sont contextualisés et relativisés. Les informations deviennent cohérentes, actuelles et les prospectives font froid dans le dos.
Cet excellent ouvrage de vulgarisation scientifique relate précisément, avec clarté et sans parti pris défaitiste, les aléas liés à la découverte fondamentale du réchauffement climatique à partir des relevés anormaux de gaz carbonique effectués par le chercheur américain Charles David Keeling en 1958 à l'observatoire de Mauna Loa, à Hawaï, situé à 3 400 mètres d'altitude en plein Pacifique. Keeling ne trace pas uniquement une courbe qui porte aujourd'hui son nom. Il a l'intuition que le phénomène observé provient de l'activité humaine : « déforestation et consommation des énergies fossiles ». Claude Lorius va narrer, grâce à une simplification intelligente, la reconstruction des climats passés à travers la composition des glaces de l'Antarctique. A mesure que le forage se fera plus en profondeur, l'échelle du temps s'étendra. Plus précisément, l'analyse des bulles d'air emprisonnées dans la glace va permettre de rendre compte de l'atmosphère du passé, il y a plus de cent soixante mille ans. L'aventure commence à la fin des années cinquante pour les climatologues dont Claude Lorius fait partie. Les conditions sont extrêmes. L'entente entre les pays engagés dans le programme d'étude dépasse les clivages politiques. Russes, Américains, Australiens et Français coopèrent et fraternisent. L'auteur fait oeuvre de sa vie professionnelle en rendant émouvante la grandeur des hommes dans un monde complexe qui les englobe, les dépasse et les questionne. Il parle de son vécu dans les conditions extrêmes du pôle sud et son propos factuel a des accents visionnaires révélés par flashs entre les creux et les bosses d'un discours honnête et sans détour : « Disons-le clairement : nous ne croyons pas, nous ne croyons plus à la suprématie quasi mystique de la science, ce bras neuronal de l'homme, sur le destin ».
Commenter  J’apprécie          50
Le livre est agréable : Les bleus de sa couverture invitent à la sérénité, la vue de l'Antarctique au voyage. de belles illustrations ponctuent les chapitres, cette terre si froide est paradoxalement belle ! le récit de Claude Lorius, l'un de nos plus célèbres glaciologue, raconte ses premiers pas à la fin des années cinquante sur ce continent presqu'encore inconnu. Et peu à peu, à travers ses recherches apparaît l'homme, ses activités, qui perturbent le bel équilibre jusqu'alors préservé. C'est d'ailleurs pourquoi certains scientifiques proposent d'appeler l'époque géologique dans laquelle nous sommes (Holocène) l'Anthropocène, ce qui pourrait signifier la fin de la période Quaternaire. Notre présence bouleverse la Terre, ce peut être dans le bons sens, si notre évolution, avec nos connaissances, la préservent. Si nous ne changeons pas, que se passera-t-il ?
Commenter  J’apprécie          30
Après des siècles d'avancées technologiques l'homme possède aujourd'hui la maitrise quasi-totale de la gestion de la planète. Nous sommes entrés dans l'ère de l'Anthropocène. La question est donc de savoir si ce pouvoir servira à préserver ou à détruire notre planète.
Un début de réponse nous est magistralement offert dans le bel essai "Voyage dans l'anthropocène" sorti chez Actes Sud en 2011 dans lequel le célèbre glaciologue Claude Lorius et le journaliste Laurent Carpentier échangent leurs expériences, leurs savoirs et leurs points de vue pour repenser la place de l'homme dans son environnement.
Commenter  J’apprécie          30
Du métier de glaciologue aux différents sommets pour la terre, le chemin d'une prise de conscience poussive de l'humanité sur les changements climatiques et l'émergence d'une nouvelle ère géologique marquée par l'Homme et la transformation généralisée de tous les habitats terrestres.
Très agréable à lire, très riche en sources bibliographiques, et l'envie d'en savoir plus et de changer en refermant le livre.
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Quand une civilisation arrive à relever un défi, explique l'historien britannique Arnold Toynbee, elle croit. Dans le cas contraire, elle décline et disparait.
Jared Diamond, dans son livre "Effondrement" ne dit pas autre chose et l'on est en droit aujourd'hui de se demander ce qu'il en est de la nôtre : car si nous avons désormais une idée assez précise de ce qui est notre défi, ce que nous ne savons pas, en revanche, c'est quelle sera notre réponse... "Les civilisations meurent par suicide, écrivait Arnold Toynbee, non par meutre."
Commenter  J’apprécie          21
La science moderne s'est formée à partir de quelques esprits déviants dispersés, Galilée, Bacon, Descartes, puis créa ses réseaux et ses associations, s'introduisit dans les universités au XIXème siècle, ouis au XXème siècle dans les économies et les Etats pour devenir l'un des quatre puissants moteurs du vaisseau spatial Terre.
Le socialisme est né dans quelques esprits autodidactes et marginalisés au XIXème siècle pour devenir une formidable force historique au XXème siècle. Aujourd'hui, tout est à repenser. Tout est à recommencer,
Tout en fait a recommencé, mais sans qu'on le sache. Nous en sommes au stade de commencements, modestes, invisibles, marginaux, dispersés. car il existe déjà, sur tous les continents, un bouillonnement créatif, une multitude d'initiatives locales, dans le sens de la régénération économique, ou sociale, ou politique, ou cognitive, ou éducationnelle, ou de la réforme de la vie...
Citation d'Edgar Morin. p153
Commenter  J’apprécie          00
Le progrès, cette idéologie dans laquelle nous avons grandi et qui fait de la science la mère de toute chose - la garantie d'un grand ordre planétaire, d'une organisation rationnelle des rapports sociaux -, est aujourd'hui taillé en pièces par cela même pour quoi elle a failli : les lendemains qui chantent. La science qui nous garantissait contre la peur est devenue source de peur. Elle se révèle ni si humaine, ni si bienfaisante, qu'on la pensait. Et cette fée fétichisée à laquelle l'humanité demandait hier des réponses à toutes ses questions se voit aujourd'hui réclamer des comptes. S'il est une démarche qui doit anticiper toutes les autres, c'est bien pour elle de réapprendre l'humilité. p143
Commenter  J’apprécie          00
Nous passons en ce moment même à un changement d’âge. Age de l’industrie. Age du pétrole, de l’électricité et de l’atome. Age de la machine. Age des grandes collectivités et de la science… L’avenir décidera du meilleur non pour qualifier cette nouvelle ère où nous entrons
Commenter  J’apprécie          10
un humanisme bien ordonné ne commence pas par soi-même, mais place le monde avant la vie, la vie avant l'homme, le respect des autres avant l'amour-propre (citant Levy-Strauss, Mythologies)(p.86)
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Laurent Carpentier (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Laurent Carpentier
Laurent Carpentier, Les bannis - le livre sur la place. Nancy 2015 .Laurent Carpentier présente "Les bannis" aux éditions Stock à l'occasion du salon le Livre sur la place à Nancy. Lauréate du prix du Monde 2015 Musique © Mollat - http://www.mollat.com/ Retrouvez le livre : http://www.mollat.com/livres/carpentier-laurent-les-bannis-9782234079212.html http://www.lelivresurlaplace.fr/ Retrouvez la librairie Mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat You Tube : https://www.youtube.com/user/LibrairieMollat Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/1 Vimeo : https://vimeo.com/mollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/
+ Lire la suite
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus
Livres les plus populaires de la semaine Voir plus

Autres livres de Laurent Carpentier (1) Voir plus

Lecteurs (52) Voir plus



Quiz Voir plus

L'écologiste mystère

Quel mot concerne à la fois le métro, le papier, les arbres et les galères ?

voile
branche
rame
bois

11 questions
255 lecteurs ont répondu
Thèmes : écologie , developpement durable , Consommation durable , protection de la nature , protection animale , protection de l'environnement , pédagogie , mers et océansCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..