Emeric de Monteynard présente ainsi son 3e recueil publié chez l'Arbre à paroles : «
Écoper la lumière » est un recueil d'une soixantaine de poèmes qui me tient particulièrement à coeur. « J'aime beaucoup "
Écoper la lumière" » écrit
Pierre Brunel, avant d'ajouter « Nous avons besoin de la lumière de votre oeuvre. Elle est nécessaire (je le souligne) et elle est nécessaire pour
moi. »
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Si dans son recueil précédent, «
Ce qui, la nuit », Jean Pirquenne définissait
Emeric de Monteynard comme un
« poète de l'ombre », [n'ayant] de cesse de chercher la clarté, de fuir la nuit, le qualifierait-il, maintenant, de
« poète de la lumière » ? Comme le mal et le bien, la vie et la mort, l'ombre et la lumière représentent deux versants opposés, mais indissociables : « La lumière se forme / Aux lisières, // Là / Où plie // L'ombre / Où / Résiste / Un silence // Mais c'est / Profond, // Si profond, // Que / Cela
/ Épuise - // Épuise / Aussi // le temps. »
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Ces poèmes d'une grande profondeur, exigeants pour le lecteur, relèvent d'une philosophie existentielle, où le temps, notamment, occupe une place importante :
« Comment dire et / Détendre // le temps // Qui nous habite // Et / Faire place // À « plus » de lumière ? »
Ils témoignent d'une recherche spirituelle de lumière intérieure qui ne peut s'atteindre que par le silence, intérieur lui aussi, ou identifié à une femme, qui en est la source cachée, le poète chantant l'amour dans toutes ses dimensions.
Ils furent légion / [...] Légion, // À goûter le temps singulier // Et l'épaisseur / de la chair // À goûter des / Parfums.
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Taos Amrouche parle, dans un de ses romans, « du mystère de la lumière plus insondable que celui de l'ombre ». Par définition, on ne peut toucher le fond, connaître la profondeur d'un mystère. Dans «
Écoper la lumière », seule « La pierre a / Ses lumières, // Au fond d'elle – // À toucher ».
Les poèmes d'Emeric de Monteynard gardent leur secret et c'est bien ainsi, on n'a jamais fini de les comprendre et de les aimer.