Nos richesses

On suit l'évolution d'Edmond Charlot, un passionné de livres, qui va ouvrir sa propre librairie pour mettre en valeur les talents de la région. A travers ce destin, le lecteur entre le monde très difficile de l'édition de livres à cette époque de l'Histoire. On croise dans les ruelles d'Alger et de Paris des auteurs qui vont marquer la littérature : Albert Camus, Jean Giono…

L'auteur tente surtout de nous raconter le rapport entre l'Algérie et la France. En naviguant entre 1935 et 2017, le récit nous met en présence de tous les évènements qui ont construit cette relation si particulière. de l'Algérie française, en passant par la seconde guerre mondiale, jusqu'à la libération du pays, on mesure toute l'étendue des conséquences. On comprend alors mieux la méfiance dont font preuve les indigènes envers leurs cousins de l'autre côté de la méditerranée.

Kaouther Adimi a le mérite de nous offrir une histoire sur son pays d'origine mais sans faire de nombrilisme. le texte est une exofiction basée sur des faits et des personnages réels et jamais l'auteur ne parle d'elle. C'est assez rare dans la production française pour être souligné et ça permet au lecteur d'aborder les situations avec une certaine subjectivité.

La plume de Kaouther Adimi est très agréable et de belle qualité. le propos développé est intéressant, j'ai eu l'impression de découvrir une opinion sur les évènements, un peu différente de ce que j'imaginais. Seulement, je ne saurais pas dire si c'est la brièveté du roman ou les changements de points de vue ou la neutralité du narrateur qui est en cause, mais à aucun moment, je ne suis entré dans le livre. le récit s'est déroulé sous mes yeux sans déclencher la moindre empathie, la moindre émotion. Je l'ai donc appréhendé comme un ouvrage d'Histoire, enrichissant, essentiel pour tout comprendre, mais pas assez personnifié pour vraiment me toucher.
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Kaouther Adimi ne cherche pas ici à faire un livre politique et/ou polémique. Elle veut juste emmener au plus proche le lecteur dans une aventure pleine d'espoir et de tendresse. Progressivement les mots vont vous toucher, vous aurez l'impression de voir cette librairie, de sentir les vieux livres, de toucher ceux tout chaud qui sorte de la presse, vous écoutez ces échanges sur les marches du lieu, vous entendrez le poids du silence… Vous aimeriez vous y rendre et ne plus regarder le temps passer. Alors les pages se tournent avec lenteur, le temps de savourer ces rencontres et l'oublie d'un lieu qui changeait la donne à un moment. La librairie reste dans la mémoire de chacun même si le nom a disparu. le temps n'a pas oublié la force et la volonté des êtres à vouloir partager.
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En quelques mots c'est toute l'histoire et la douleur de l'Algérie que décrit cet auteur à la plume pleine de douceur. C'est l'histoire d'un homme passionné par les livres, les auteurs et son pays, un homme pour qui il n'y a qu'une nation celle de la littérature. Edmond Charlot méritait qu'un si bel hommage lui soit rendu. La finesse de cette plume ne lui aurait pas déplu pas plus que l'histoire en filigrane de ce jeune Ryad venu vider ce qui fut sa librairie puis la bibliothèque d'un homme qui n'aimait pas lire mais qui aimait les livres.

Kaouther Adimi nous livre ici un beau roman, documenté, sensible, sur le destin d'un homme, Edmond Charlot, passionné de littérature.
C'est dans la ville d'Alger que cet homme ouvre d'abord une librairie, puis rapidement se lance dans l'édition d'auteurs de la méditerranée.

C'est aussi une immersion haute en couleur dans l'Algérie en pleine période de la décolonisation.

J'ai beaucoup aimé le ton du texte, l'originalité du sujet, la façon dont l'auteure navigue entre passé et présent pour reconstituer le parcours de cet éditeur qui révéla Camus, Vercors, Bosco, et bien d'autres.

Un roman raffiné, sur lequel souffle un doux parfum de nostalgie, et qui parvient à enchanter avec ses thèmes entremêlés : littérature, engagement, culture Algérienne,..

Algérienne, née en 1986, Kaouther Adimi est diplômée en lettres et en management des ressources humaines. Elle a obtenu le prix du jeune écrivain francophone de Muret en 2006 et 2008 pour ses nouvelles. Elle publie son premier roman, "Des ballerines de Papicha", aux éditions Barzakh en Algérie en 2010, repris sous le titre "L'Envers des Autres"  aux éditions Actes Sud en 2011. Elle obtient le prix de la vocation, et son second roman, "Des pierres dans ma poche", paraît au Seuil en 2016. 
Avec "Nos richesses", publié aussi en Algérie par les éditions Barzakh, elle a été en lice pour le Renaudot et le Goncourt. 
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A travers cet ouvrage, Kaouther Adimi nous raconte la vie d'Edmond Charlot qui, à vingt ans rentre à Alger avec une seule idée en tête : créer une grande librairie à l'image d'Adrienne Monnier et sa librairie parisienne. Dans son établissement qu'il baptisera « Les Vraies Richesses », il veut aider de jeunes écrivains à se faire connaître, sans distinction de langue ou de religion. Des années plus tard, en 2017, Ryad lui n'éprouve qu'indifférence pour la littérature. de passage à Alger, il va pourtant devoir repeindre la librairie poussiéreuse où les livres céderont bientôt la place à des beignets.
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Envoûtée par l'écriture élégante de Kaouther Adimi, titulaire du prix Renaudot lycéen, j'ai plongé dans les rues baignées de soleil d'Alger. la lecture de ce livre m'a immergé dans le monde de l'édition, entre hommage à l'univers des livres, des libraires et nostalgie.
Quel plaisir de pousser la porte de ce lieu plein de promesses qui est librairie, bibliothèque de prêt, mais aussi maison d'édition, imprimerie, et salle d'exposition ! Un véritable régal en perspective pour les amoureux des livres….Alléchée par ce sujet en or, "Nos richesses" est un roman d'aventures, un hymne à la littérature et une plongée très concrète dans l'Algérie d'hier et d'aujourd'hui. Une perle

Pour ce roman Kaouther Adimi s'est inspirée de la vie d'Edmond Charlot.
Deux histoires se déroulent en parallèle :
Celle d'Edmond, à Alger, de 1935 (il a 20 ans quand il ouvre sa libraire - appelée « Les vraies richesses » en hommage à Giono) - jusqu'en 1961 quand il est contraint de quitter l'Algérie suite à la guerre d'Indépendance.
La deuxième histoire se passe en 2017 : un jeune homme, Ryad, d'origine algérienne, vit en France. Il vient de finir sa première année d'étude en école d'ingénieur et doit effectuer un stage ouvrier. Une des connaissances de son père lui demande de vider la librairie d'Edmond. Après le départ d'Alger en 61, l'ancienne librairie est devenue bibliothèque mais doit est vendue faute d'adhérents.
J'ai trouvé les deux histoires parallèles captivantes : celle avec le journal de Charlot est plus « historique » et m'a appris énormément d'événements (sur l'Algérie mais pas seulement), on y croise Camus, Jules Roy, Saint Exupéry....) ; celle avec Ryad est contemporaine (mais non moins intéressante), ce jeune homme lit peu et n'a qu'une envie : que ce stage finisse pour pouvoir rentrer en France : l'Algérie est pour lui un pays inconnu et absurde (clin d'oeil à Camus ?) . Au contact d'Abdallah , dernier salarié de « Nos richesses » il va évoluer et revoir son opinion sur les livres...
Le parcours, à 80 ans d'écart de ces deux jeunes gens (Edmond et Ryad), entre en résonance autour des livres et s'est révélée passionnante.

Enthousiaste pour ce petit ouvrage qui relate l'histoire d'Edmond Charlot,homme d'édition proche de Camus,engagé dans l'Algérie du milieu du 20 ème siècle.
On est immergé dans la grande Histoire au travers de la situation de l'Algérie des années 30 à 60 et ses liens avec la France.Et on apprend beaucoup du travail de l'éditeur à cette époque,ses intuitions pour repérer les plumes,son rôle central pour fédérer des projets,ses nécessaires capacités d'organisation et de gestion (complexes dans le contexte de l'époque),la pression face à la concurrence des grandes maisons d'édition. C'est aussi un bel hommage au pouvoir des livres et au lien qu'il tisse au travers des générations avec le jeune Ryad étudiant parisien envoyé à l'improviste à Alger en 2017 pour un stage .
Avec la voix chaleureuse de Jean-Paul BORDES ,le CD lu nous rappelle par ailleurs le charme des carnets ou des journaux intimes.

C'est l'histoire d'un homme qui a été guidé toute sa vie par son amour de la littérature et des livres. Edmond Charlot était libraire, éditeur, bibliothécaire. Dans les années 1930, alors qu'il n'a qu'une vingtaine d'années, il fonde « Les vraies richesses », une minuscule librairie à Alger. Un lieu d'effervescence culturelle, de rencontres et d'échanges.

Durant les décennies suivantes, il éditera notamment Camus, Vercors, Giono ou encore Gide. Des hommes illustres qui ressuscitent ici sous la plume délicate de la romancière.

Face aux aléas de l'Histoire et aux tourments que va endurer l'Algérie, la passion d'Edmond Charlot pour les mots sera sa seule arme. Il publiera sans relâche, malgré le manque de papier et d'argent.

Autour de son journal intime, vestige fictif du passé, s'articule le présent avec le jeune Ryad chargé de vider le local qui a définitivement fermé ses portes.

Dans ce roman habilement construit, Kaouther Adimi retrace l'existence de cet homme, l'une des figures majeures de la littérature méditerranéenne au XXème siècle. On entre ainsi dans le quotidien de cet éditeur courageux, résistant, à l'énergie inépuisable.

On achève cette lecture avec une seule envie, se rendre nous aussi au 2 bis de la rue Hamani à Alger.

Un magnifique hommage rendu à Edmond Charlot, un homme qui a dédié sa vie à la littérature et qui, malgré le tumulte de l'Histoire, n'a jamais cessé son combat. Un roman passionnant qui nous offre une formidable épopée littéraire, d'Alger à Paris, tout au long du XXème siècle.
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C'est la première fois que j'écoute un livre: étrange et inhabituelle sensation.
Et c'est la première fois que je rencontre Kaouther Adimi, jeune auteure.

J'ai eu la chance de recevoir cet audiolivre dans le cadre d'une masse critique. Je remercie Babelio et les éditions Audiolib pour cet envoi et cette nouvelle expérience de lecture.
J'ai beaucoup aimé ce roman qui célèbre les livres et leur transmission. Pour celles et ceux qui affectionnent les livres et leur univers (librairies, bibliothèques, écrivains...) ce roman est parfait, le tout dans le cadre d'une Algérie colonisée en chemin vers l'indépendance.
L'auteur nous embarque dans le vie d'Édouard Charlot dans les années 1930 à Alger principalement, qui rêve d'ouvrir une librairie pour rapprocher les hommes autour de la Méditerranée. Sa librairie est le témoin et le théâtre de ses péripéties personnelles, intellectuelles et politiques.
Ce roman est très riche d'un point de vue historique et culturel, l'auteure retrace une trentaine d'années de la vie d'Édouard Charlot.

Le récit est touchant car il prend la forme d'un journal lu, jour après jour par Jean-Paul Bordes acteur complet, qui tour à tour, joue le personnage principal et tous les autres. C'est très vivant, parfois captivant. Il y a aussi de la musique entre les chapitres.
J'ai découvert le texte autrement, certaines fois j'avais envie de relire le livre pour savourer certains passages.

Un texte d'une grande limpidité nous faisant découvrir Edmond Charlot, un "passeur littéraire », à la fois libraire et éditeur, pendant les heures troubles de la seconde guerre mondiale puis de l'indépendance algéroise. Un bel hommage d'une simplicité ni affectée ni feinte. Nos "vraies richesses » sont bel et bien là.