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3,81

sur 753 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Nos Richesses est un roman engagé et porté par une très belle plume. Il m'a manqué un peu d'empathie envers les personnages pour être pleinement embarquée, mais l'histoire en elle-même est primordiale.

Nous suivons principalement deux époques.
Deux chapitres sur trois sont consacrés à l'époque où a vécu Edmond Charlot, éditeur et libraire, à Alger et Paris. Des années 30 à 60, son journal de bord nous décrit les aléas de son métier, associé aux vicissitudes de l'histoire : d'abord la Seconde Guerre Mondiale, l'Occupation ; puis les « évènements » d'Algérie, comme l'on disait hypocritement. Ces derniers sont beaucoup plus décrits par une narration au « nous » ou « vous », un chapitre sur trois : vers la fin du roman, ceux-ci, avec une économie de mots qui n'épargne pas grand-chose de l'horreur, nous racontent les massacrent de 45, la révolte de 54 et la guerre qui s'ensuivit.
En parallèle des rencontres de Charlot avec les grands auteurs de son temps (Camus, Saint-Exupéry, Gide…) et des évènements historiques, on suit Ryad en 2017, chargé de vider le local de la librairie algéroise de Charlot.

Dans ce roman, on sent tout l'amour de l'autrice pour l'Algérie et sa volonté de rendre justice tant à son pays qu'à un grand personnage de la littérature française (je cite Wikipédia) oublié. Cela m'a beaucoup touchée, tout comme la tendresse que l'on ressent dans la description des personnages.
J'ai énormément apprécié les passages historiques, tant ceux évoquant les évènements politiques que le journal de bord de Charlot, qui nous plonge dans le petit monde littéraire des années 40. C'était très agréable de côtoyer ces auteurs connus !
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Je feuillette à nouveau ce livre lu en 2017. En parallèle à la fiction - un jeune parisien vide une ancienne librairie- on lit les carnets d'Edmond Charlot. Alger 1935 : comment il a fondé Les vrais Richesses, titre emprunté à Giono , pour éditer et promouvoir les écrivains de la Méditerranée et le 1er d'entre eux Camus. On découvre avec lui les actualités historiques et littéraires de 36 à 61.
Très intéressant.
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Un roman entre hier et aujourd'hui, d'une part du temps ou à Alger naissait la librairie qui vit s'épanouir Albert Camus et tant d'autres... D'autre part on suit Ryad, chargé de vider la librairie pour laisser la place à un commerce de beignets. Une belle histoire d'amour des livres et une ode à l'amitié
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Kaouther Adimi nous raconte la vie d'une librairie à Alger et plus précisément la vie d'Edmond Charlot, libraire, éditeur qui naviguera entre Paris et Alger pour vivre de sa passion entre les années 40 et 60. En alternance nous avons également le récit de Ryad venu vider la librairie en 2017, qui découvre la vie à Alger et ses difficultés mais également sa solidarité.

J'ai beaucoup aimé ce petit roman (165 pages), l'alternance entre le passé et le présent est bien fichu, le récit sous forme de journal d'Edmond Charlot est dynamique et fait défiler les pages sans que l'on s'en rende compte.
On apprend plein de chose sur le métier d'éditeur dans les années 40/60, les difficultés à trouvé du papier durant la guerre, les manigances entre maisons d'éditions pour se voler les auteurs. Ce qui m'a surtout marqué dans Nos Richesses c'est les détails sur l'Algérie, l'après seconde guerre mondiale, le traitement des indigènes, la répression en France des années 60. Ca m'a donné envie d'approfondir le sujet.

On parle pas mal d'auteurs dans ce roman, Camus, Gide, Roblès, beaucoup d'oublié, mais il donne envie de se plonger dans leur oeuvre.

Un petit livre pour les amoureux des livres.
Lien : https://www.facebook.com/des..
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Un roman très intéressant où l'auteure a fait de nombreuses recherches pour aboutir à un roman si détaillée.
On y découvre l'histoire d'un éditeur et de sa librairie de son début à sa fin avec toutes les difficultés que cela engendre, mais aussi les bons moments.
On y croise des auteurs de l'époque...
Et il y a aussi le côté attachant et émouvant du roman par cet homme qui a travaillé pendant des années dans cette librairie et qui voit celle-ci fermer définitivement...

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Nos richesses de Kaouther Adimi relatent l'histoire d'un libraire éditeur qui a ouvert une librairie à Alger en 1935 On y croise alors plein d'auteurs français - Albert Camus - Jean Giono - et comment Edmond Charlot a évolué dans ce monde littéraire pendant la 2ème guerre mondiale et ensuite la guerre d'Algérie.
Très brièvement, puisque le livre ne fait que 177 pages, les événements clés liés à la guerre d'Algérie sont relatés que ce soit les manifestations du 8 mai 1945 par le peuple algérien à Sétif ou Constantinois ou les massacres du 17 Octobre 1961 qui ont eu lieu en France.
L'auteure décrit admirablement les rues d'Alger, avec le soleil plongeant, la Casbah ou les livres. Faute de succès, la librairie devient petit à petit une bibliothèque car "un homme qui lit en vaut deux".
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L'auteur nous raconte avec ce récit la naissance, la croissance et la fin malheureuse d'une perle de culture, de savoir et d'humanité au bord de la Méditerranée : “Les vraies richesses” est une petite librairie perdue au coeur d'un quartier commerçant d'Alger, qui fut le refuge de Camus et le tremplin de nombreux grands auteurs. Nous découvrons un condensé de la vie, des adversités et des engagements de son créateur et animateur, Edmond CHARLOT dont l'existence fut un miroir de l'Histoire de France et de sa colonie entre 1930 et 1970.
Le nettoyage ultime de ce petit local sans prétention, qui vit passer parmi les plus grands auteurs francophones du XXème siècle, par un jeune algérien déraciné devient ainsi le prétexte d'un flashback très émouvant depuis les interrogations d'un jeune passionné de littérature de l'entre-deux-guerres sur son avenir jusqu'aux drames personnels et collectifs que généreront la fin de l'Algérie coloniale. Un beau témoignage sur les moteurs et problématiques de l'édition et avant tout l'amour de la littérature et l'engagement derrière les écrivains.
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En 1936 Edmond Charlot a 21 ans lorsqu'il ouvre la librairie " Les vraies richesses" à Alger. Sa devise "Un homme qui lit en vaut deux" est inscrite en français et en arabe sur la vitrine. Avec très peu de moyens financiers, il crée un établissement de sept mètres sur quatre qui est à la fois une librairie et une maison d'édition. Ce lieu conçu pour les amis de la littérature et de la Méditerranée est aussi un lieu de rencontres et de lecture où sont exposées des oeuvres d'art. D'illustres écrivains dont Albert Camus, ont fréquenté assidûment le lieu. " C'est pour l'essentiel une affaire de circonstances, d'amitiés et de rencontres."
Edmond Charlot a publié les premiers livres de Camus, Kessel, Emmanuel Robles, Gide, Garcia Lorca, Max-Pol Fouchet... et a bénéficié du soutien de Giono qui l'a autorisé à utiliser le titre d'un de ses livres pour nommer sa librairie. Camus restera toute sa vie d'une fidélité exemplaire envers son ami. Certains des auteurs édités par Edmond Charlot seront récompensés par des prix prestigieux (Henri Bosco et Jules Roy recevront le prix Renaudot en 1945 et 1946)

Kaouther Adimi relate la vie d'Edmond Charlot au travers de faux carnets qu'elle imagine avoir dénichés, sorte de journal intime dans lequel Edmond Charlot raconte son histoire de 1935 à 1961. Elle fait alterner ces carnets avec des points historiques qui font défiler l'histoire de l'Algérie avec la colonisation de 1830 où les algériens se sentent perçus comme des indigènes pittoresques, la mobilisation en 1940, le débarquement américain en 1942, les massacres de 1945 puis l'organisation et la montée de l'insurrection et la révolution armée de 1954. Pour le troisième volet du récit l'auteur imagine la fermeture de la librairie et raconte l'histoire de Ryad, un jeune homme à qui est confiée en 2016 la mission de vider et repeindre la librairie car le local a été vendu, un marchand de beignets doit s'y installé. Ryad vide le local sous les yeux d'Abdallah qui l'observe du trottoir d'en face qu'il ne quitte pas. Ce vieil homme solitaire qui n'a jamais pu aller à l'école s'est occupé de la librairie durant les dernières années. Kaouther Adimi fait alterner, chapitre après chapitre, le récit contenu dans les carnets, les éléments historiques et la mission de Ryad.

Mobilisé de 39 à 40, Edmond Charlot connaitra les difficultés de publication en temps de guerre dûes aux problèmes d'approvisionnement en papier et en encre et à la censure. Lors de l'ouverture d'une succursale des éditions Charcot à Paris, il se retrouvera en prise avec les grands éditeurs. Ce roman illustre parfaitement le combat des petites librairies indépendantes et des petites maisons d'édition face aux géants de l'édition.

J'ai aimé découvrir l'histoire d'Edmond Charlot dont Kaouther Adimi dresse un très beau portrait, on découvre un homme passionné, généreux et idéaliste qui "aime publier, collectionner, faire découvrir, créer du lien par les arts " et refuse de croire aux trahisons de certains de ses amis "Nous étions tous des amis et c'était cela, les éditions Charlot". J'ai aimé la jolie vision de la vie quotidienne dans le quartier, de la solidarité des commerçants qui refusent tous de fournir de la peinture à Ryad pour rénover le local qu'ils n'admettent pas de voir fermer même s'il est très peu fréquenté depuis plusieurs années.
Ce roman est un bel hommage aux livres, aux libraires et aux éditeurs. Par contre, en ce qui concerne l'évocation de l'Algérie, il est loin pour moi d'avoir la même envergure que le roman d'Alice Zeniter qui situe également son récit pour partie en Algérie.
Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
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Au milieu des années 1930, un jeune Algérois (Français d'Algérie) tout juste majeur, amoureux fou de littérature, décide de créer dans sa ville une librairie qui aura la possibilité de proposer des livres en prêt aux jeunes lecteurs désargentés, d'exposer des oeuvres d'artistes locaux et d'éditer des textes relatifs à la Méditerranée au sens le plus large. Il s'agit d'Edmond Charlot.
Ce petit livre adopte trois biais, entremêlés, pour narrer la vie relativement mouvementée – pour un intellectuel – de ce contemporain et ami d'Albert Camus : un "carnet" qu'il aurait laissé, relatant à la première personne les dates principales de son existence ; le point de vue d'un Algérois (ou de l'autrice elle-même) sur les péripéties connues par son pays et ses ressortissants puis par les Algériens stricto sensu après l'indépendance ; enfin, les deux semaines passées à Alger par Ryad, un étudiant français aux origines algériennes, chargé en 2017 de débarrasser de ses livres et de tout son mobilier le local occupé par la librairie (converti définitivement en bibliothèque de quartier dans les dernières années et après la mort de Charlot) pour que son récent acquéreur puisse y installer son commerce de beignets.
Mobilisé en 1940, Charlot dut "s'exiler" à Paris où sa maison d'édition connut la gloire avant de péricliter à la fin de la décennie. Retourné en Algérie il fut contraint de quitter à jamais le pays après les accords d'Évian (et après deux plasticages de la nouvelle librairie qu'il avait créée). Mais toute sa vie il resta un passeur de culture entre les peuples de toutes les rives de la Méditerranée. Quant à Ryad, il reviendra sans doute en France mais en quinze jours son opinion sur les livres, sur l'Algérie, sur les jeunes Algéroises aura évolué...
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Quel bel hommage à la littérature que voici, qui ne se limite pas à l'évocation des livres, mais embrasse L Histoire et ses cahots, les esprits engagés, originaux, fous, les paysages d'ici et de là-bas, les parfums, les regards, l'humanité avec ses trahisons et ses amitiés indéfectibles qui sont la littérature, qui sont les pages de notre histoire à tous, en somme. Où un lieu de passion, dans un petit quartier qui prend des allures de rendez-vous historique, devient un espace mythique méditerranéen ... Une écriture bondissante et humble à la fois. La vie, quoi !
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