Les thèmes évoqués dans cette petite brochure sont passionnants : l'art peut-il tout se permettre ? l'art peut-il être apprécié en dehors de ce (de ceux) qu'il sert ? l'art existe-t-il encore quand il est marchandisé voire même quand l'artiste est reconnu ? les biotechnologies autoriseront-elles l'apparition d'oeuvres vivantes crées ex nihilo ?
L'auteur, critique d'art, n'y va pas avec le dos de la cuillère pour clouer au pilori ceux qu'il considèrent comme des escrocs cupides et ceux qu'ils soupçonnent de nous préparer à toujours plus d'horreurs sous le prétexte de dénoncer ces horreurs.
Je n'ai malheureusement pas la culture artistique nécessaire pour apprécier le bien fondé des attaques sur telle ou telle oeuvre (y compris littéraire) citée dans l'ouvrage mais, hélas, à force de véhémence, l'auteur a tendance à embrouiller ses lecteurs·trices au point de ne plus distinguer parfois les réalisations il bombarde des oeuvres il encense. Résultat,
Alain Leduc s'adresse finalement à un microcosme d'experts où les émotions suscitées par l'art ne semblent plus avoir leur place.
Je retiens une citation
Theodor Adorno qui rappelle que la finalité de l'art n'est pas de divertir mais de résister contre le cours du monde. Garder ses émotions est effectivement une bonne façon de résister contre le cours du monde.