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EAN : 9782383261599
189 pages
Les trois colonnes (01/06/2021)
5/5   1 notes
Résumé :
« Aucune de nos enfants n'apporta autant de sens à notre existence, ne nous offrit autant d'aide, d'amour, de diversité. Intelligente, vive, douée, joyeuse et aimante, elle sut toujours créer une atmosphère de bonheur autour d'elle. Elle fut aimée par sa famille, ses amis, les étrangers, tout le monde ». C'est sur la base de ces quelques lignes de l'épouse de Tolstoï qui décrivent Tatiana, leur fille aînée, qu'est bâti ce récit qui retrace, à l'aide de lettres et de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Appartenance, publié en 2021 chez les 3 colonnes
Marta Albertini

Bon on ne va pas s'égarer, autant dire tout de suite que l'auteur de ce livre "Appartenance" publié en 2021, Marta Albertini, est l'arrière-petite fille de Léon Tolstoï et de Sonia. C'est la branche Tatiana née en 1864 à Iasnaïa Poliana, deuxième enfant, autrement dit la grand-mère, qui a filé plus tard sur L'Italie rejoindre sa fille également appelée Tatiana, donc mère de Maria Albertini, née à Iasnaïa Poliana, mariée à Soukhotine, ami de la famille, le couple ayant fui la Russie après la révolution d'octobre pour s'installer en Italie : c'est la branche italienne des Tolstoï.

Maria Albertini qui ne parle pas le russe, sa culture étant le français et donc l'italien, va connaître la Russie pour la première fois en 1979. Son bonheur est intense. Elle prend alors conscience de cette partie de ses origines qui lui ont été occultées. Pourquoi ? parce que mère et grand-mère qui échangeaient d'ailleurs en russe à la maison considéraient que c'était un passé trop lourd à raconter et qu'il ne valait mieux pas encombrer l'esprit de Maria ouverte au monde, comme de vieilles guerrières qui se taisaient sur un passé douloureux..

Alors qu'est-ce que Maria Albertini vient faire là-dedans dans ces conditions : eh ben, quand elle découvre Iasnaïa Poliana en 1979, elle y voit : "L'étendue des forêts, celle des horizons, la palette des couleurs, tout était grand, gigantesque, et je découvrais avec délice un monde nouveau.." Ce que personnellement, j'ai vu comme elle et qui m'a fait probablement le même effet". Mais l'arrière-petite fille a eu dans ses mains Enfance en édition française que lui a remis sa grand-mère Tatiana, elle avait dix ans..
On peut imaginer son émotion. Et ce n'est pas tout, ce qui motive probablement ce livre, la plus-value, comme j'ai l'habitude de dire, c'est ceci :
A la mort de sa mère en 1996, Marta Albertini, met la main sur une vieille valise ignorée jusqu'à présent. Cette valise recèle une montagne de lettres en provenance d'Union Soviétique lors des années 1925-1930, où grand-mère et mère vivaient à Paris. On y découvre que des liens émouvants unissaient des amis restés en Union Soviétique et les deux Tatiana, mère et fille, une unanimité palpable motivait ces amis russes qui souhaitaient ardemment le retour au pays de ces Tolstoï italiens, mais jamais des plaintes, -ah âme slave quand tu nous tiens .. Et Marta d'enquêter sur le passé des Tatiana, post-Léon Tolstoï et Sophia et immanquablement à travers cela, le passé de Léon et de Sophia ainsi que celui de la révolution russe et de ses naufrages ..

L'intérêt en outre pour moi de ce livre est ces yeux incrédules que porte Marta Albertini sur cette Russie qui a toujours fasciné, son récit qui va à contre-courant de pas mal d'idées reçues sur les thèmes évoqués et toujours de première main. Comme les filles Tolstoï qui ont écrit sur leurs parents illustres dans le but de témoigner et de s'ériger contre trop d'inexactitudes cèdant au plus facile, je retrouve cet élan chez Marta dans sa farouche envie de nous faire remonter des choses que nous ignorions et qui permettent d'avoir un éclairage plus lucide sur cette Russie tourmentée.

Peut-être que le clou de ce livre reste pour moi les références à Sonia Tolstoï la grande dame qui apparaît ici comme réhabilitée.

Merveilleux livre, touchant, bien écrit, bien étudié, d'un point de vue original, car il a fallu se réapproprier un monde qu'elle n'a pas connu, mais quand on lui a mis l'eau à la bouche, il était clair que la chose devînt pour Marta Albertini impérieuse. Elle est donc allée sur les traces de ses illustres ancêtres, en faisant elle-même le chemin, de ses yeux certes affectifs, mais incrédules comme je l'ai dit. Ses séjours en immersion ont été multiples, c'est cette histoire en fait à contre-courant, cette remontée du temps avec des yeux neufs qui m'a plu et cela me fait dire qu'il y a un lien toujours plus fort qui traverse le temps au dela des contingences, atavique et autre chose encore de peut-être mystérieux, épique, avec cette malette trouvée au hasard qui jette un éclairage soudain sur un monde qui se noyait un peu dans les songes ..
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