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Arnaud Alessandrin (Autre)
EAN : 9782490855094
132 pages
Double Ponctuat (09/02/2021)
4.67/5   3 notes
Résumé :
Personne gay, lesbienne, cisgenre, trans, non binaire, gender fluide... Le genre traditionnel est bousculé, chahuté, questionné, son évidence est remise en cause. Aujourd'hui comme jamais, le féminisme, les manifestations homosexuelles, les revendications trans ou les performances drag questionnent le genre - pour le déprivilégier, le dégénitaliser, le débinariser ou l'exarcerber. Ce questionnement, ces " déprises " ne sont-elles pas indispensables - conformes à l'i... >Voir plus
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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Faire et être

Assignation de genre. Violences de genre. Inégalités de genre. Identité de genre. Harcèlement sexuel ou de genre. Développement genré. Interactions de genre. Privilège de genre… De quoi parle-t-on, lorsque l’on parle de genre ? On parle de faire « contre » ; contre un genre qui ne dérange pas tout le monde, pas tout le temps, mais qui s’impose dans son silence comme un fantôme souverain. « Je ne dis pas qu’être une femme et en soi une contrainte pénible, il y en a qui font ça très bien, mais c’est l’obligation de l’être qui est dégradante » écrit Virginie Despentes dans King Kong Theorie.

Il n’y a pas d’extérieur au genre . Là où nous regardons, l’horizon est fait de genre. Lorsqu’on lutte contre le genre, c’est avec le genre. Sans cesse, nous sommes contre le genre. Être contre, c’est résister. Résister aux injonctions, aux inégalités. Être contre, c’est aussi se blottir. Être tout contre. Suffisamment contre pour y faire son lit et fatalement pousser, déplacer, faire glisser ce genre qui nous entoure. Être contre ou etre tout contre : même combat. Il suffit de se faire sa place dans l’univers de normes ; faire sa place pour habiter le monde...A sa façon.
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La même année des élues écologistes et des collectifs féministes obtiennent la démission du maire adjoint à la Culture, autre membre de la majorité municipale de Paris, accusé d’avoir soutenu un auteur notoirement pédophile : Gabriel Matzneff. « les féministes vont-elles trop loin ? «  se demandera le quotidien La Dépêche, en une du journal, le 27 juillet 2020. Autrement dit, y a-t-il une bascule à ne pas commettre entre la posture pédagogique et la posture contestataire, afin de ne pas « aller trop loin » ? Quand la contestation doit-elle être polie ou silencieuse, par crainte d’être taxée d’excessive ? A quelles conditions peut-elle apparaître et sous quelle forme (dont on dira qu’elle est légitime) ? Il ne nous revient pas, bien entendu, de résoudre la question de la « bonne » ou de la « mauvaise » modalité d’action féministe… D’autant plus que les logiques de l’engagement, dont on dit bien souvent qu’elles ne sont que politiques, relèvent aussi de l’émotion. L’indignation, la fureur, la déception et l’écœurement ne se balaient pas d’un revers de la main. Les émotions individuelles ne sont pas privatisables -elles débordent forcément du côté de la sphère publique. Elles sont l’affaire de tous, car elles nus fabriquent individuellement et collectivement, d’autant plus quand elles sont exprimées publiquement. Du #MeToo au #NousToutes, nous assistons à une prise de parole inédite qui tisse, de récits individuels en récits individuels, le paysage commun d’un sexisme affligeant.
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Il n'y a pas d’extérieur au genre : il est au cœur des questions d'inégalités femmes-hommes, de violences faites aux femmes, de préjugés et de stéréotypes, d'éducation, de discriminations sexistes ou homophobes, transphobes ou intersexistes. Plus encore : ni les questions de racisme, de classe sociale, d'urbanisme ou d'environnement n'échappent au genre. Le genre est amniotique. Il nous entoure, nous aborde, nous nourrit - parfois contre notre volonté.
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Les inégalités entre femmes et hommes, entre féminin et masculin, entre hétérosexualité et homosexualité, etc., ne s’incarnent pas qu’à la tête des grandes entreprises mais aussi -et peut-être même surtout- dans les replis des relations personnelles, des soins et des attentions, des intimités, de nos récits biographiques, ds pratiques quotidiennes de la vie familiale ou conjugale, des déplacements, des représentations. Ces différences-là, qui sont autant d’inégalités, sont produites dans le silence de l’ordinaire et du réitéré. « C’est une fille/ c’est un garçon » ; « Une fille, ça ne se cure pas le nez » ; « Elle sera infirmière ou vétérinaire, plus tard » ; « T’as un petit copain ? » (ou « une petite copine » mais rarement les deux suggestions qui se succèdent) ; « Ça ne me dérange pas que mon fils soit homosexuel, mais... » ; « Cette histoire de non-binarité, ça lui passera avec l’adolescence » ; « Je dis toujours à ma fille de faire attention quand elle sort » ; « C’est étrange quand même, une femme qui ne veut pas d’enfant » ; « T’as vu comment elle s’habille, aussi ? » ; « Qui fait l’homme/ qui fait la femme ? » ; « Mesdames, assumez vos formes » et (quelques pages plus tard) « Mesdames, comment perdre vos kilos ? » ; « C’est naturel, chez la femme » ; « Téléchargez aussi vite que votre femme change d’avis »
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L’administration du genre est institutionnalisée et l’école, la famille, les loisirs, l’espace public, les médias ou le travail en sont des théâtres d’expression privilégiés. Au commencement était le genre. Être une femme, un pédé, ou être un travelo es inaugural des identités meurtries. Et il n’est nullement besoin d’être la personne qualifiée par ces mots pour se savoir potentiellement victime et donc potentiellement menacée. D’ailleurs, toutes les insultes, pour peu qu’elles soient efficaces, ne sont-elles pas féminisées ? Sale pute, grosse pédale… Il existe un genre de la blessure. Ajoutez à cela un soupçon de dégoût, et vous obtiendrez une alliance parfaite pour créer l’opprobre. Mais le monde contemporain opère un entrelacement entre les pansements et les lésions, entre les joies et les souffrances genrées. Dans une même ville, une même rue, un couple peut se tenir la main et un l’autre non, en fonction de sa sexualité. Dans un même immeuble, sur un même pallier peuvent raisonner des anniversaires des couples et des violences conjugales. Le genre nous oblige à comparer. L’évolution de notre relation au genre rend insupportable -aujourd’hui peut-être plus qu’hier- les injustices, violences et inégalités. Le genre est un rappel de notre horizon égalitaire. Et il n’autorise aucun hors-champ.
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Vidéo de Arnaud Alessandrin
Comment expliquer le succès inégalé de Mylène Farmer ? Arnaud Alessandrin, sociologue, et Marielle Toulze, chercheuse en anthropologie de la communication, décryptent sa recette dans leur livre "Sociologie de Mylène Farmer".
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