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EAN : 9782914461351
141 pages
Le Bruit des Autres (01/01/2004)
4.5/5   5 notes
Résumé :
Le Dibbouk
L'entre deux mondes

Une nouvelle traduction de la plus célèbre des pièces du répertoire yiddish.

« Un jeune homme amoureux de Léa est là, qui est décédé mais qui n’est pas mort : le désir qu’il avait d’elle la brûle encore comme une présence. Tous, à leur insu, l’entendent, même si sa voix n’a plus de mots, ni ses mots de voix. Ce n’est pas exactement un fantôme (il ne connaît pas l’espace, il n’a pas lieu), ), et comm... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Léa est contrainte par son père, riche et influent dans la communauté juive, d'épouser un jeune homme qu'elle n'aime pas. Tout son corps exprime ce refus: elle ne mange plus, ne dort plus, s'affaiblit à vue d'oeil...au grand désespoir de sa nourrice et grand'mère...

Celui qu'elle aime, un hassid intelligent mais pauvre, passionné par l'étude des textes religieux les plus ésotériques, est mort brutalement en apprenant ce futur mariage, non sans avoir tenté avec succès d'empêcher à plusieurs reprises le mariage de sa bien-aimée.

C'est que le jeune amoureux n'a pas craint d'avoir recours à la Kabbale, un texte puissant mais dangereux dont ses compagnons de yeshiva ont essayé de le détourner en lui proposant l'étude, plus traditionnelle, de la Torah. Mais le jeune homme, malheureux et amer, s'obstine et meurt soudain, foudroyé sans rémission.

Le mariage va avoir lieu, sur la place du village, tout près du cimetière juif, quand soudain Leye (Léa) se tord et convulse: un dibbouk est entré dans son corps, c'est l'esprit maléfique d'un mort qui s'est emparé d'elle, à l'évidence celui de son jeune amant mort.

Exorcisme, prières, menaces, et même tribunal rabbinique, rien n'y fait: le dibbouk ne veut pas sortir et la jeune Leye ne veut pas se déprendre de celui qui- enfin -la possède...

Le tribunal rabbinique apprend la raison de cet entêtement: une promesse non tenue du père de Leye...mais rien, ni la justice , ni la réparation, ni le sens du compromis, ni l'écoute patiente de toutes les parties, mortes et vivantes, ne saura empêcher l'issue tragique d'advenir...

Pièce étrange, attachante, fascinante...

D'abord par son recours au chant : prières, "cantilations" bibliques, chants et danses folkloriques, rituel psalmodié de l'exorcisme - la musique est sans cesse présente dans le Dibbouk.

Ensuite à cause du pari audacieux du metteur en scène de faire dire bon nombre de répliques en yiddish et certains couplets en hébreu biblique - un personnage "étranger" au shtetl commente et traduit parfois, pour la compréhension du spectateur, mais c'est presque inutile: on se laisse progressivement envoûter et pénétrer par ces langues comme Leye par son dibbouk. Et le jeu fait le reste: le théâtre fait "penser en langues", tant le langage du corps et de la musique sont universels..

Enfin parce que , derrière la religiosité de ce microcosme, derrière les us et coutumes dépaysants et parfois dérangeants,derrière les rituels pleins d'ombre et de terreur - peur panique du pogrome, de la persécution, qui rend la mort toujours si proche- il y a l'incroyable liberté du refus, celui de Leye, qui se meurt d'amour et s'oppose à la toute-puissance d'un père tyrannique; il y a, pour le jeune homme, la folle liberté de la connaissance, qui ouvre ses gouffres et ses dangers à la soif transgressive des esprits rebelles; il y a, pour toute la collectivité, le recours à l'humour, à la dérision, au non-sens kafkaïen qui sont la fibre de l'humour juif, comme un pied de nez insolent au désespoir; il y a, enfin, la toute-puissance du conteur fantastique qui dynamite l'observation pourtant rigoureuse et quasi sociologique du collecteur de contes, comme si l'écrivain lui-même était la proie d'une sorte de dibbouk, pris en tenaille entre deux mondes qu'il a lui-même suscités...

Je suis sortie emballée de ce spectacle original et fort, mis en scène par Benjamin Lazar...En quelques heures, j'ai eu l'impression de faire un bond en arrière dans le temps, un autre dans l'espace et de naviguer vraiment "entre deux mondes" , charmée par le yiddish et la musique originale d'Aurélien Dumont, les voix travaillées et le jeu stylisé des quinze comédiens et musiciens de la troupe...

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En 1921, Shlomo An-Ski crée à Moscou la pièce de théâtre le Dibbouk, écrite en yiddish. Il y est question d'un jeune étudiant de yeshiva, Khonen, qui semble quelque peu illuminé (il ne mange que pour shabbat, par exemple). Il est épris d'une jeune fille, Léa, et il est persuadé qu'ils seront fiancés. le jour où il apprend que son père l'a promise à un autre, il meurt sur l'instant. Quelque temps plus tard, avant ses noces, Léa se met à parler avec la voix de Khonen.
Il va falloir chasser le dibbouk de son corps, en quelque sorte : l'exorciser.
(...)
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Le Dybbuk est un drame en 3 actes, rédigé en yiddish par Shloïme Zaïve Rappoport et créée à Vilna en 1917. Il s'inspire du folklore yiddish. C'est la tragédie de l'amour impossible. avec en substance on ne doit pas promettre ce qui n'est pas encore né.

Dybbuk (ou Dibbouk) est un terme créé par les kabbalistes à partir de l'expression «dybbuk me ruach raa» qui signifie « possession par un esprit malin».

Bientôt le dybbuk commence à fonctionner de façon autonome. Renvoyant à l'esprit lui-même. Selon les croyances : il s'agit soit d'une âme damnée, qui s'insinue dans le corps d'un vivant pour expier ses péchés, soit de l'âme d'une victime de l'injustice qui entre dans le corps d'un proche pour réclamer la réparation de l'offense.

L'âme juive est exaltée dans cette pièce très représentative de la communauté hassidique mystique et superstitieuse, qui ne vivait que dans les shetlets repliée sur elle-même, ou le tzaddik (homme saint) qui dirigeait la communauté avait tous pouvoirs
Lien : http://adighee.canalblog.com..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Bayu, bayu, kinderlekh,
On a vig on vindelekh,
Toyte nisht geboyrene,
On a tsayt farloyrene...

Bayu, Bayu, mes enfants,
Ni bercés, ni langés,
Morts avant d'être nés,
Hors du temps égarés...
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Makhmes vos, makhmes vos
Iz di neshome
Fun hekhster hoykh
Arop in tifsngrunt?
Dos faln trogt
Dem oyfkumen in zikh

Sait-on jamais, sait-on jamais
Pourquoi l'âme chute
Des hauteurs les plus élevées
Dans l'abîme le plus profond?
Cette chute porte
Une ascension en soi...
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