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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un roman de dark fantasy assez noir... si on pense s'approcher de Tolkien c'est raté.. et pourtant on y croise Troll, Elfes, humains et autres créatures fantastiques.

Skafloc (j'ai eu un gros problème tout le long de ma lecture avec ce nom... j'ai la fameuse chanson d'Adèle - Skyfall - qui m'a poursuivi jusqu'à la dernière page) ,un humain a été enlevé par le seigneur elfe Imric afin d'affermir sa puissance (les elfes ne peuvent toucher le fer, mais les humains oui). Pour que ce vol passe inaperçu il remplace le bébé par Valgard, un changelin.

Poul Anderson reste fidèle à l'idée de la mythologie scandinave avec sa violence, sa noirceur... le lecteur n'échappe a rien dans cette épopée : viol, inceste, sorcellerie, guerre..
Mais ce qui m'a particulièrement marquée c'est justement que pour faire passer cette noirceur, les tragédies rencontrées tout au long du récit l'auteur utilise un ton très poétique, très doux parfois. Et ce contraste donne une force incroyable au récit.

J'ai beaucoup apprécié ma lecture même si il m'a manqué juste un peu de suspens.. une lecture un chouia trop prévisible des évènements m'a empéché de donner la note maximale.
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Je vous vois venir ! Oui, je vous vois, aimable lecteur curieux qui découvre cette couverture bien étrange. « Qu'est-ce que c'est que ça ? », vous dites-vous.

Eh bien, « ça », c'est d'abord une couverture un peu bizarroïde de Nicolas Fructus, et ce n'est pas pour rien, puisqu'il colle tout à fait à l'ambiance de cette Épée brisée, d'un noir intense, pas jojo mais changeant et surtout particulièrement féérique. « Ça », ensuite, c'est « juste » de la fantasy bien dark, complètement mythologique et féérique par le fameux Poul Anderson, l'auteur de la Saga de Hrolf Kraki et Les Trois Lions, que je m'échine à découvrir patiemment avant de me lancer dans sa monumentale Patrouille du temps, lui souvent désigné comme l'antithèse du bien plus connu J. R. R. Tolkien. L'Épée brisée, éditée en français par le Bélial' en 2014, fut écrite la même année que La Communauté de l'Anneau (Le Seigneur des Anneaux, tome 1), en 1954 ! « Ça », c'est donc « juste » une des oeuvres majeures de la fantasy anglo-saxonne ayant inspiré quantité d'auteurs à sa suite, tels que Philip Pullman, China Miéville et bien sûr Michael Moorcock avec son Elric de Melniboné. Il s'agit donc de faire oeuvre de repentance éditoriale en rattrapant cet injuste retard de publication ; heureusement le Bélial' est là pour « ça ».
Pour autant, cela répond-il à votre avide demande d'informations concrètes sur le contenu de cette oeuvre ? Pas vraiment, j'en conviens. Cela dit, ce roman n'est pas une histoire qui se résume. de fait, L'Épée brisée est l'histoire d'une épée… brisée. Ah ! On ne l'avait pas vu venir, celle-là ! Arrêtez-vous là et vous aurez tout raté, car cette Épée brisée est avant tout le réceptacle avide de violence de destins dignes des meilleures tragédies grecques, mais heureusement c'est concocté la toge et les sandales en moins, la cuirasse et les incantations en plus. D'ores et déjà, attendez-vous à voir le sang couler, le destin se nouer et les âmes s'étrangler devant tant de fatalité. Comme dans La Saga de Hrolf Kraki, Poul Anderson s'inspire très fortement de la tradition scandinave pour tisser une « saga », dans le sens le plus littéraire qui soit, une geste si vous préférez. Ainsi, il colle, au fur et à mesure de son récit, aux poncifs éculés, et pourtant enivrants quand on sait les apprécier, des sagas nordiques vantant les assauts des raids vikings, reconnaissant les mystères des sorcières et des mages, pour finir par s'incliner devant la toute-puissance de la foudre de Thor, de la sagesse d'Odin et de la roublardise de Loki. Oui, l'Épée brisée amène Asgard, Midgard et Jotunheim aux portes de nos pages ! Les elfes fomentent des changelins, des « sosies maléfiques », sans vergogne, les trolls font crisser leurs armes et les sorcières esseulées n'en sont que plus dangereuses. Décidément, c'est à croire que vous n'êtes pas le bienvenu sur les côtes de la mer du Nord prête à se rougir du sang des braves comme de celui des lâches !
Saurais-je vous conter l'étrange tour de passe-passe joué à Orm le fort, le fier seigneur humain, par Imric, un duc elfe des plus ambitieux ? Envierez-vous la destinée fatale de certains descendants du grand Ragnar Lodbrok une fois confrontés à un troll en colère et aveuglé par sa puissance ? Comprendrez-vous le malheur et l'avidité accablant une sorcière poussée dans ses derniers retranchements ? Saisirez-vous la cruauté des rapports de force disproportionnés entre humains, trolls, elfes, Ases, géants et autres messagers divins ? Ne trouverez-vous pas la vie atroce en suivant les vies parallèles de Skafloc, l'humain élevé par les elfes, et Valgard, le troll changelin élevé chez les humains à leur insu ? Saurez-vous vous-mêmes, enfin, affronter des hordes violentes et destructrices de trolls en furie, des coups pendables de la part de toute divinité qui se respecte et, enfin, de l'inceste en bouquet final dans une débauche d' « immoralité » assumée ? Il en va ainsi avec L'Épée brisée. Nous pourrions également déblatérer longtemps sur la lisibilité peut-être douteuse des sagas scandinaves (comme des gestes latines médiévales, d'ailleurs), mais ça ne ferait que renforcer la difficulté stylistique que s'est imposée Poul Anderson en s'attachant à faire de chaque phrase un fait à relater, une légende à conter, tout en multipliant les odes en vers à déclamer et les chants nordiques qui s'élèvent des pages quand vous les lisez (à haute voix, c'est meilleur ! et chapeau bas à Jean-Daniel Brèque pour sa traduction). L'avantage de cet enchaînement rapide est de favoriser, ô combien, la densité du récit, et là c'est rude, c'est dense, c'est complet, tant que ça déborde.
Enfin, en forme de petit ajustement, Michael Moorcock, dans une critique de 2003 qui sert ici de préface, élabore longuement sa comparaison entre Poul Anderson et J. R. R. Tolkien au profit du premier et au détriment de celui qui se prélasse trop à son goût dans « le confort d'un pub oxfordien » ; on peut forcément jalouser le retentissement qu'a eu le Seigneur des Anneaux et qu'aurait mérité dans une autre mesure L'Épée brisée, et surtout dans un tout autre style, mais, attention, les faire s'opposer pour en réduire l'un des deux à néant est complètement exagéré. Les deux oeuvres sont juste totalement différentes, voilà tout.

L'Épée brisée me remet totalement en selle (façon canasson elfe, voyez) dans ma quête de l'énigmatique (en tout cas pour moi) Poul Anderson. L'Epée brisée est une oeuvre très puissante, il faut juste prendre conscience qu'elle est relativement à part et dans un style particulier, sans en faire, comme Michael Moorcock, le chef-d'oeuvre absolu qui remplace tous les autres. Concluons en rappelant que cette fameuse Épée, forgée dans les rocs perdus de Jotunheim par un géant, ne peut être rengainée sans avoir eu son comptant de sang à boire : avis aux amateurs, à la fin, c'est donc sûrement vous qui serez brisés !

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C'est une lecture commune, avec Srafina, et Eric76, on veut découvrir cet auteur depuis un bon moment déjà. Avec le challenge de Relax67, cela nous donne l'occasion de le lire.



Enchanteresse, Ralliement, Force Obscure

Pour un roman, écrit en 1954, je trouve qu'il est assez réussi et il nous offre un univers à la façon des Seigneurs des Anneaux. On y rencontre des héros fantastiques, un peuple féerique, ainsi que des personnages hauts en couleurs et toutes sortes de créatures qui y vivent.
Le livre «L'épée brisée» est mon premier de cet auteur, on dit qu'il est considéré comme un conte. Je ne suis pas très surprise, à cause des dessins, qu'on retrouve, à la fin des chapitres. Je remarque qu'ils sont à la fois pertinents et bien réalisés, selon le contexte.

C'est une lecture qui se lit très bien, dès le début, nous plongeons dans un univers fantaisie, qu'on explore peu par peu. L'auteur y place lentement son histoire, il démontre les lieux, puis on voit défiler les personnages, qu'on découvre également.
Le livre «L'épée brisée» nous entraîne, dans un monde à part, où on voit des chevaliers, des êtres étranges comme une sorcière avec un rat. Il existe également deux endroits : celui des humains, et celui des petits êtres. Pour cela, il faut savoir détecter la magie, ce que nos yeux voient et ce que nos sens repèrent.



C'est au fil de ma lecture, que je sens mon intérêt grandir, et mon enthousiasme s'est emballé. Je m'aperçois aussi que les personnages sont attrayants à suivre comme Freda, la guerrière, Skafolc, mi-homme et mi elfe, ainsi que Valgard, le changelin.
Je remarque également que c'est intéressant de voir comment les femmes prennent leurs places parmi les hommes dans leurs contrées. C'est là, qu'on réalise, que chaque personnage, essaie de survivre dans des conditions, qui ne sont pas faciles.



Dans l'ensemble, je peux confirmer que c'est une bonne lecture. J'affirme qu'il possède une plume qui te captive, et grâce à ça, tu poursuis ta lecture. J'avoue qu'au tout début, je n'adhère pas tout de suite mais quand Freda arrive, avec Skafolc, c'est là que ma curiosité s'est attisée et que je vais par la suite jusqu'au bout de ma lecture. Je veux savoir également comment ça va se terminer et comment ils vont se servir de l'épée.
Je crois que je n'ai pas tout de suite accroché à cause qu'il donne trop d'informations, sur les différents peuples, ainsi que sur les générations passées. C'est vrai, que les personnages sont nombreux et il faut les différencier. Il peut y avoir beaucoup de descriptions au niveau des ba-tailles. Je crois, que ma concentration s'est un peu relâchée. C'est vraiment à l'arrivée de Freda, que ma vision change et que je commence à aimer ma lecture. Elle se démarque des autres, et j'éprouve un attachement à cette guerrière.



Pour terminer, c'est pour toutes ses raisons, que ce n'est pas un coup de coeur, et je constate qu'il manque quelque chose, pour qu'il en soit un. Je ne peux pas dire exactement c'est quoi, c'est ce que je ressens. Je peux rajouter que l'auteur est parvenu à garder mon attention à cause de son talent de conteur, il y a quelque chose dans l'air d'envoûtant, et on est fasciné par les personnages et on aime les suivre dans leurs aventures.
Je constate aussi, un de ses points forts, c'est qu'il fait un travail minutieux au niveau de son histoire, ainsi sur les contes et les légendes. C'est effectivement pertinent pour le lecteur.

Il reste que c'est très plaisant à lire, et que l'auteur est capable de te faire rêver avec ses héros fantastiques, de cape et d'épée, de vers et de batailles légendaires !



Je suis quand même satisfaite de ma première excursion, dans cet univers glacial, de neige, de vent et de froid… Mais plus que ça… on entend même des fées et des mélodies. Est-ce qu'ici les méchants sont les plus forts ? Est-ce que les bons gagnent les batailles ? Est-ce que l'amour peut triompher de tout ? Est-ce que les mauvais sorts sont assez puissants contre le mal ?

Je remercie également Srafina et Eric, pour nos beaux échanges, nous sommes un beau trio. Je fais un clin d'oeil à Tatooa, à Bernacho, et à Sai ainsi qu'à mes ami(e)s pour nos discussions autour de ce livre.

P.S : Évidemment, il y a les critiques de mes deux autres ami(e)s, à lire !!!
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Ho-ho-ho! Mais qu'avons-nous ici? Un excellent cru de l'année 1954 il me semble. Ce livre a beau avoir été écrit il y a plus de 60 ans il n'a pas du tout vieilli.

Ce n'est pas le même trip qu'un Gemmell (que je préfère) - et je n'ai pas trop aimé la fin - mais Poul Anderson lui y met plus de poésie :

"Vite, vite, vaillants chevaux, vite vers le sud par le bord de la mer, faites craquer la glace sous vos sabots, faites crépiter les étincelles sur la roche, au galop, au galop! Filez avec le vent hurlant dans vos oreilles, fendez le rideau blanc de lune au grésil sifflant, traversez les terres de l'ennemi dans les ténèbres hurlantes avant qu'il ne s'éveille à votre présence. Vite, au galop, vite, vers le sud, pour aller quérir un mort dans son tumulus!"

Une chose importante : ne lisez surtout pas la préface de Michael Moorcock AVANT de lire le livre. Dans le genre je-casse-tout-le-suspense... :/

J'ai préféré le personnage de Valgard qui était plus complexe et plus profond. Il se questionne sur son existence, n'est-il que l'ombre de Skafloc? Il m'a plus émue que Skafloc.

Grand merci à Relax pour la suggestion ;-)


Challenge Anderson / Le Guin
Challenge multi-défis 2017 (61)
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Ce qu'il y a de sympa avec Babelio, c'est qu'il a un forum où l'on croise des passionnés de tous les genres. Il y en a même qui créent des challenges où je n'ai pas pu m'empêcher de fourrer mon tit nez.
Je dois humblement avouer qu'il y a encore quelques mois je n'avais jamais, mais jamais entendu parler de Poul Anderson ( ni d'ailleurs de Ursula le Guin, l'autre auteur du challenge qui porte leurs noms ).
Et donc, voila, me suis lancée dans la découverte d'un des livres écrits par Poul Anderson. J'ai été happée très rapidement par l'histoire, alléchée par le fait qu'on raconte l'histoire de descendants de Ragnar Lodbrock, mon viking préféré !!
Je me suis donc retrouvée dans une saga nordique avec tout ce qu'il faut de dieux, ( enfin d'Ases, par Odin ! ), de trolls, d'elfes etc...
Deux enfants vont être échangés à leur naissance . L'un d'eux, descendant d'une noble lignée de vikings va être élevé par des elfes. l'autre, un changelin, son double est né de l'union d'un elfe et d'une troll, va donc grandir dans une famille humaine... C'est le destin de ces deux garçons, qui bientôt vont devenir des hommes que l'on va suivre.
Et l'épée brisée dans tout cela, me direz-vous ? Ben oui, l'histoire aurait bien été trop simple si les Ases ne s'en mêlaient pas et ne destinaient pas cette mystérieuse épée à l'un des deux protagonistes de l'histoire. Dans quel but ? Pour le savoir, il va falloir lire ce bouquin au rythme trépidant.
Sur fond de guerre entre les elfes et les trolls, dans une ambiance glaciale ( c'est de saison me direz-vous ), j'ai lu avec fébrilité les aventures de Skafloc des elfes.
Un seul petit bémol, la fin qui m'a semblé un chouia expédiée...
Encore merci à Relax, car sans son challenge, je ne serais pas en train d'écrire cette critique...

Challenge Poul Anderson / Ursula le Guin
Challenge ABC 2016/2017
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Dans le cadre du challenge de l'imaginaire Poul Anderson, le challenge 14/68, mon choix s'est porté sur la lecture de « L'épée brisée » de Poul Anderson et cela en compagnie de Siabelle et d'Eric.
« L'épée brisée » est parue aux États Unis en 1954, et traduite en 2014 en France.
Écrite donc à la même époque que le seigneur des Anneaux de Tolkien, autre monde de fantasy et de faërie.
Histoire au plus haut point épique, elle est inspirée par la mythologie nordique et celtique, on y côtoie les elfes, les nains, les gobelins, les trolls, un changelin puissant mais aussi les dieux ou demi-dieux nordiques, irlandais, le petit peuple de faërie, tout ce monde invisible aux hommes mais qui comme eux est à la recherche du pouvoir et de la puissance.
Le style d'écriture sonne comme un roman du moyen-âge au ton moderne mais poétique.
« Les personnages d'Anderson appartenaient au 11ème siècle et se montraient souvent brutaux, craintifs et superstitieux. Leur vie était brève. L'idée qu'ils se faisaient de l'avenir était plutôt sombre, car ils savaient que Ragnarok était proche. Par souci de sécurité, même les prêtres chrétiens ménageaient les Ases. »

Pour moi un début un peu laborieux, sans trop de puissance dans la narration, mais qui au fur et à mesure de l'avancée de l'histoire m'a littéralement accrochée, l'amour interdit de Skaflock et Freda, le destin de Valgard, la puissance maléfique de l'épée brisée, m'ont amenée au bout du livre pratiquement d'une traite.
Bonne découverte pour moi, d'un auteur pour moi inconnu niveau lecture, je savais juste qu'il avait écrit La patrouille du temps, que je découvrirai certainement lors de ce challenge 2017...

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C'est par la lecture de «L'épée brisée» que je découvre l'auteur Poul Anderson, et c'est une heureuse découverte ! Je suis ravie de cette lecture :-)

J'ai plongé, avec plaisir, dans un univers de fantasy qui m'a fait un peu penser au «Seigneur des anneaux», que je n'ai pas lu - jamais eu le courage, vue l'épaisseur des pavés - mais dont j'ai beaucoup apprécié cependant les adaptations cinématographiques. On y retrouve en effet un certain nombre de créatures, un objet magique lié au mal absolu, des scènes de bataille et même une histoire d'amour, mais les similitudes s'arrêtent là car tout cela est traité d'une autre manière, beaucoup plus sombre, on peut le dire.

Ici, on fait la connaissance et on va suivre Skafloc et Valgard. le premier est un humain qui a été enlevé à sa naissance par l'elfe Imric et échangé avec le second, un changelin à l'image de Skafloc pour ne pas éveiller de soupçons chez les humains. Skafloc va ainsi être élevé par les Elfes tandis que Valgard va grandir parmi les humains.
Mais Valgard va découvrir un jour la vérité et vouloir se venger...

Je me suis beaucoup attachée à ces personnages.
Si Skafloc m'a paru très hautain et peu sympathique au départ, sa rencontre avec Freda va le rendre plus humain et plus touchant. Franchement, j'ai adoré les vers qu'il a déclamés pour sa belle ! :-) C'est un couple qui m'a touchée par ce qui leur arrive et ils m'ont émue à la fin.
Quant à Valgard, et bien j'ai tout du long espéré du positif pour lui. Il commet des horreurs, certes, mais il est au départ manipulé. C'est un personnage torturé entre sa nature de changelin et son humanité qu'il a acquise malgré tout auprès de sa famille.

Un autre point très positif pour moi fut l'écriture de Poul Anferson. Il se lit très facilement et j'ai trouvé ses descriptions de paysages et d'ambiance très poétiques. Et les vers qu'il introduit au texte lui donnent une ambiance lyrique et scandinave que j'ai beaucoup apprécié.

Je regrette simplement certaines longueurs dans les descriptions des scènes de bataille, mais bon, cela n'engage vraiment que mes goûts.

Il y a aussi ce paragraphe qui m'a interpellé :



Lorsque Skafloc revient du Jötunheim, l'auteur nous liste une série d'aventures que Skafloc a vécu et qu'il ne racontera pas, sous prétexte que ce serait trop long et pas en lien direct avec l'histoire. Je trouve cela vraiment dommage. Il mentionne les annales de Faërie, il est bien gentil mais cela m'a laissé un goût de trop peu...

Bref, mise à part ce petit détail, ce fut une belle lecture qui m'incite vraiment à découvrir d'autres ouvrages de Poul Anderson.


Lecture faite dans le cadre du challenge "Une année avec... Ursula Le Guin et Poul Anderson"
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L'épée brisée a été écrit en 1954, année de la parution de la communauté de l'anneau de Tolkien qui a eu le succès que l'on sait. L'épée brisée a aussi remporté un grand succès aux États-Unis mais ne fut traduit qu'en 2014, à l'excellente initiative des éditeurs du Bélial. le roman a plusieurs points communs avec le seigneur des anneaux mais il s'en éloigne aussi grandement par de nombreux points en lorgnant vers la Dark Fantasy.

L'épée brisée est inspirée des légendes scandinaves et on y trouve un objet de pouvoir très puissant, voilà pour les points communs avec la trilogie de Tolkien. Mais l'oeuvre de Tolkien est une trilogie qui prend son temps pour raconter une histoire, là où Poul Anderson lui narre une histoire sur un rythme effréné. Enfin, la trilogie de Tolkien a un côté plus lumineux en quelque sorte, avec de l'espoir, des hobbits heureux de vivre, et peu de morts dans les personnages principaux. Poul Anderson se veut plus sombre en montrant la réalité de la nature humaine avec ce qu'elle comporte de violent et de macabre. Cependant, les deux oeuvres sont d'une grande valeur et là s'arrête la comparaison.

La fameuse épée qui donne son titre au roman n'apparait qu'assez tardivement dans le roman, c'est d'ailleurs assez paradoxal par rapport au résumé du quatrième de couverture. le point de départ du récit est une vengeance, celle d'une femme un peu sorcière sur les bords contre un homme, un viking venu conquérir ses terres et tuer sa famille. Sa vengeance sera implacable, cruelle, et aura des conséquences tragiques pour beaucoup. le roman est surtout centré sur la guerre que se mènent les elfes et les trolls et à laquelle vont être mêler les principaux personnages.

Les elfes ne correspondent pas vraiment à ceux de l'univers de Tolkien, ils ont un côté moins humains. Les trolls sont les plus beaux et les meilleurs, ah non c'est pas ça, bon ce sont des trolls quoi, ils ne sont pas présentés sous leur meilleur jour. Leur conflit est le moins que l'on puisse dire épique. Les combats sont très nombreux et impressionnants, ça castagne sec et les morts se comptent par centaines.

L'univers du roman est lié aux légendes nordiques et celtiques, on trouve beaucoup de référence à celles-ci par la nature des créatures présentes surtout, mais aussi par les lieux. le monde ressemble à l'Europe du début du deuxième millénaire avec les vikings et leurs conquêtes. Cependant, il existe un autre monde, caché aux humains, où vivent des créatures un peu plus étranges comme des trolls, des nains, des géants. Les trolls vivent au Trollheim et les elfes dans l'Alfheim. Vous l'aurez compris, le surnaturel est très présent dans le roman, plus que les vikings. Par contre leurs légendes sont beaucoup exploitées dans ce livre. Cette mythologie est très riche mais a aussi un côté sombre qui transparait très bien dans le récit. La violence et la fureur sont ainsi omniprésentes. le mélange d'histoire et de mythologie fonctionne très bien pour nous offrir un univers très dense et fascinant.

Le récit a un aspect saga marqué, ce qui se ressent au niveau des personnages. Les principaux protagonistes sont ceux d'une famille danoise du Danelaw (partie du Nord et de l'Est de l'Angleterre où s'appliquait la loi des Danois et qui supplantait celle des Anglo-saxons). Cette famille est constitué d'un père viking, descendant de… Ragnar Lodbrok par une concubine et d'une mère anglaise et chrétienne. Ragnar Lodbrok est un peu le roi Arthur des vikings, il régna à une époque indéterminée entre 750 et 850. le premier enfant de ce couple fera l'objet d'un échange par les elfes et ainsi Skafloc, l'humain et véritable enfant du couple grandira chez les elfes tandis qu'il sera remplacé dans sa famille par Valgard, un changelin avec du sang troll. le couple aura d'autres enfants qui seront impactés par cet échange. Les personnages sont parfaitement ancrés dans les légendes et le côté saga, mais ils sont bien construits avec une certaine complexité.

Un autre aspect important du roman est la religion et la survie des anciennes croyances par rapport à la religion catholique en pleine expansion. Les dieux vikings conspirent dans ce but, pour continuer à exister. Les humains sous couvert de religion condamnent tout ce qu'ils estiment être contre nature. Ce conflit apparait ouvertement dans l'histoire entre Skafloc et Freda.

Le roman offre un récit d'une très grande densité et une fantasy classique qui joue sur la violence et s'inspire des légendes scandinaves. Les manipulations, vengeances, trahisons et morts sont très nombreuses pour nous offrir un récit sans temps mort. L'épée brisée est un roman épique et entrainant dont je conseille fortement la lecture. À souligner également la très bonne traduction de Jean-Daniel BRÈQUE.
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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Un livre qui aura tardé à arriver dans nos contrées et qui n'est malheureusement pas assez (re)connu. Un récit épique comme on n'en fait plus, où la magie prédomine et où les peuples de Faërie se font la guerre à l'insu des hommes. Un récit poétique et lyrique maquillé de noirceur et de sujets dérangeants qui pourront peut-être en rebuter certains. Une fin un petit peu bâclée vient légèrement ternir cette histoire emplie de puissance et surfant sur la vague des mythologies scandinaves et celtiques qui en ravira plus d'un. Un Must Have sous-estimé et peut-être fondateur de la Dark/Heroic Fantasy.
Lien : https://evasionimaginaire.wo..
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De la fantasy mythologique sur fond de tragédie grecque, tout cela mené à un rythme endiablé. On ressort de cette lecture essoufflé. Ça foisonne de partout, des humains, des elfes et des trolls surtout. Mais aussi des dieux venant de toutes les mythologies qui font ce qu'ils savent faire le mieux, interférer dans les affaires du monde dans des calculs de très long terme. Et encore beaucoup d'autres créatures. On s'y retrouve étonnamment facilement, malgré la profusion et l'urgence de ce récit. Des années passent en quelques lignes, on s'aime passionnément le temps d'une inspiration et on se massacre à l'expiration suivante. Des batailles sont à peine évoquées car elles auraient mérité à elles seules plusieurs volumes nous explique le narrateur. Nul doute que beaucoup d'autres auteurs auraient fait de ce récit une saga en 15 tomes !

Un gros temps faible au milieu du livre à mon goût, trop calme surtout en comparaison du reste de l'histoire. Et au final, notre position de lecteur omniscient (en comparaison des personnages) nous permet de deviner longtemps à l'avance de nombreux dénouements. L'intérêt n'est donc pas la surprise mais plutôt l'intensité qui nous est transmise malgré le fait que nous sachions depuis longtemps ce qu'il doit advenir.

Bref une lecture marquante, originale par les mélanges qu'elle s'autorise et plutôt plaisante dans son déroulement frénétique.
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