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Après ma découverte de l'auteur par son récit autobiographique Rassemblez-vous en mon nom, j'ai voulu poursuivre la route avec Maya Angelou. Dans le livre précédent, on suivait les premiers pas de l'auteur dans sa vie d'adulte, avec son bébé, Guy. Je l'ai retrouvée quelques années plus tard, à New York, dans le quartier de Harlem, où elle s'engage dans le milieu artistique et culturel new yorkais. On la suit de la Californie à Chicago, puis à New York, qu'elle rejoint pour l'effervescence intellectuelle, pour écrire et prendre une place au coeur des évènements et du mouvement des droits civiques.

J'ai retrouvé dans ce récit la femme que j'avais découverte au début des années 1950 : une femme dynamique et débrouillarde, qui veut vivre les évènements de l'époque, être au coeur des discussions et des combats. Comme quelques années auparavant, j'ai trouvé qu'elle bénéficiait d'une chance insolente, lui permettant de se trouver toujours au bon endroit, dans les bons réseaux, avec les bonnes personnes. Depuis que j'ai découvert cette femme, je me demande toujours comment elle a pu ainsi se trouver sur le devant de la scène. Elle n'est pas issue d'une famille aisée, elle n'a pas de relations familiales... elle est femme et noire... et pourtant, elle finit toujours par côtoyer les personnes qui comptent à son époque, celles qui font bouger le monde. Il en sera ainsi avec Martin Luther King. Pour soutenir sa cause, elle réunit des artistes et compose un spectacle, le cabaret de la liberté. Son énergie et ses compétences d'organisatrice lui permettent d'accéder à la direction de la section new-yorkaise de la Conférence du leadership chrétien du Sud (SCLC), mouvement fondé par Martin Luther King.

Au gré de ses rencontres, des déjeuners et soirées politiques, elle rencontre le militant sud-africain Vusumzi Make, dit « Vus », compagnon de lutte de Nelson Mandela. La défense de la cause des noirs en Amérique rencontre à l'époque les souhaits d'indépendance de l'Afrique. Maya Angelou et Vusumzi Make s'installent ensemble. Ce sera désormais Maya Make. de cette époque, et de celle qui suivra quand elle rejoindra son époux en Afrique, Maya Angelou nous parle des combats pour la cause des Noirs, qu'ils soient américains ou africains. Mais comme dans son premier livre, je trouve que finalement le sujet est surtout la place des femmes dans une société dominée par les hommes. Je trouve qu'elle nous montre à merveille l'injustice criante de ces femmes qui ne sont rien d'autre que les épouses de leur mari, chargées d'entretenir la maison, de faire de belles réceptions et de donner une bonne image en société. Comme dans Rassemblez-vous en mon nom, elle ne donne jamais l'impression que ce soit le sujet de son livre. Et pourtant, c'est omniprésent même si elle nous parle surtout de la place des Noirs dans les sociétés de l'époque. Elle le présente un peu en toile de fond, or, pour moi, c'est central dans son histoire et son parcours. Je la vois plus Femme, avec ce que cela induit, que Noire. Mais sans doute est-ce une question d'époque...

L'angle de vue change un peu en toute fin de récit, quand Maya Angelou quitte son époux alors qu'ils résident au Caire et part au Ghana avec l'espoir d'offrir les meilleures universités africaines à son fils Guy. C'est pourquoi je compte bien continuer à découvrir le parcours de cette figure incontournable de l'Amérique du XXème siècle. Je n'ai toujours pas perçu pourquoi elle avait une telle notoriété dans son pays, mais je sens qu'avec ce passage en Afrique et, surtout, son nouveau départ au Ghana, je vais pouvoir comprendre comment elle a pu devenir, pour Michelle Obama ou Oprah Winfrey, une référence et, pour l'Amérique, une figure nationale.

J'ai trouvé quelques longueurs dans ce récit, quand qu'il fait référence à des artistes, personnages politiques ou à des évènements que je ne connais pas. Sans doute devrais-je lire James Baldwin... Mais malgré tout, j'ai beaucoup aimé le ton simple et sincère qu'elle emploie pour raconter son histoire. J'ai hâte de découvrir les nouvelles étapes du parcours de Maya Angelou, de son combat de femme, de mère, Noire américaine.
Lien : https://itzamna-librairie.bl..
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J'ai découvert la vie de Maya Angelou toujours palpitante, digne d'un roman. Comme tout le monde, je connaissais vaguement le contexte de ces années là aux Etats-Unis avec la lutte des noirs dont Martin Luther King et Malcom X pour la fin de la ségrégation et la reconnaissance de leur droit. Là on voit ce qu'était le quotidien d'une femme noire, du surcroit mère célibataire. Femme aux multiples talents, pleine d'audace qui se laisse toujours emporter par son enthousiasme. Au fil de son histoire, on se dit waouh quelle femme! elle travaille pour Martin Luther King, rencontre Malcom X, rencontre un Africain avec lequel elle se marie sur un coup de tête... douée d'une intelligence exceptionnelle et d'une force de caractère hors du commun, elle sait toujours rebondir et assume toujours pleinement les responsabilités qui lui sont confiées. Elle est aussi très touchante en tant que femme et mère avec son fils Guy lui aussi exceptionnel.
Noire américaine, elle est certes noire dans un pays où les blancs dominent mais son mode de vie est finalement proche de celui des blancs, une fois mariée avec Vus authentique africain elle découvre une culture qui va totalement à l'encontre de sa personnalité. Seul bémol, les dernières pages se referment sur Maya en Afrique de l'Ouest et l'on a qu'une envie c'est connaître la suite de son existence palpitante. Il ne reste plus qu'à lire lun billet d'avion pour l'Afrique.
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Le titre choisi par les traducteurs du récit autobiographique de Maya Angelou me plaît tellement que je ne vois pas l'intérêt de chercher une autre formule pour intituler ce billet !
Le titre anglais est The heart of a woman, mais l'autre formule rend parfaitement compte de la barrière que la ségrégation place entre Blancs et Noirs dans l'Amérique des années 50-60, ainsi que de la force de la narratrice, de son désir de faire changer les choses.
Lorsque le récit commence, Maya Angelou est une jeune chanteuse de jazz, mère d'un fils qu'elle a eu à 17 ans et c'est avec terreur qu'elle rejoint sa mère dans un hôtel dans lequel les Noirs viennent juste d'avoir le droit de louer une chambre. Les regards des Blancs lui paraissent insistants, lui donnent envie de fuir.
La suite narre le parcours d'une femme qui peu à peu s'affirme, s'engageant aux côtés de Matin Luther King puis épousant un temps la cause de Vusumzi Make, combattant pour la liberté et les droits des Noirs d'Afrique du Sud.
Son récit nous conduit de la Californie à New York puis au Caire où Maya Angelou suit son compagnon Vusumzi Make. Si la première partie du livre nous révélait les tensions raciales en Amérique (me revient particulièrement en mémoire la méfiance de la narratrice à l'égard des Blancs même acquis à la cause Noire, ce sentiment qu'ils ne peuvent envisager la vie de la même façon, et effectivement se révèle toujours sous l'ouverture d'esprit l'empreinte des préjugés), la deuxième partie confronte assez douloureusement la narratrice afro-américaine à ses racines africaines ; l'épouse de Make n'a pas du tout la même liberté que la femme qu'elle était aux USA et Maya ne tarde pas à se sentir à l'étroit aux côtés de cet homme dont le charisme l'a d'abord fascinée. L'un des épisodes les plus marquants est cette palabre lorsqu'elle envisage de quitter l'époux infidèle qui s'oppose à ses velléités d'émancipation au nom de la dignité du mari africain : le découragement s'abat sur elle face à ce simulacre de procès. Lui revient en mémoire ce constat : tout ce qu'on attend d'elle c'est qu'elle reste noire et qu'elle meurt (voilà sans doute l'origine, finalement lugubre, du titre). Pourtant la palabre lui donne raison et lui permet de s'éloigner en lui épargnant le sentiment d'injustice et d'humiliation, la réconciliant avec sa dignité de femme.
Le récit se lit comme un roman, aventure à la fois personnelle (Maya Angelou raconte aussi les bouleversements de sa vie amoureuse, la complicité avec son fils Guy remise en cause par l'adolescence, ses aspirations littéraires) et collective (c'est un formidable document sur la vie artistique et politique du New York des années 60).
On entend presque grâce à la traduction cette voix singulière, porteuse des récits et des chants de sa communauté, empruntant aussi un temps les mots de Jean Genet (« Les Nègres », elle joue la reine blanche) pour parodier le mépris de ceux dont les siens ont étudié les gestes depuis toujours et montrer leur arrogance.

Lien : http://rosealu.canalblog.com..
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Pour celles et ceux qui ne connaissent pas l'autrice, elle a eu divers métiers : romancière, comédienne, chanteuse… Elle est une représentante de la communauté noire américaine. Tant que je serai noire est l'une de ses autobiographies qui débute en 1957 où femme célibataire élevant seule son fils, elle rejoint New-York. Là, elle va vivre dans l'effervescence du mouvement des droits civiques. Elle y rencontre Malcom X et travaille pour Martin Luther King. Puis, elle quitte les Etats-Unis pour suivre Vusumzi Make un combattant pour la liberté et les droits des noirs d'Afrique du Sud. Son récit s'arrête en 1964.

J'ai adoré lire ce fragment de vie de l'autrice. Dès le début, j'ai été emballée par son style, simple et aérien. Je me suis plongée dans sa vie, dans son regard d'une jeune femme noire vivant dans l'Amérique de la fin des années 50 et du retour du regard des blancs. La partie de sa vie avec Vusumzi Make m'a chagrinée car de jeune femme libre, vivant seule avec un enfant, travaillant pour le mouvement des droits civiques, je retrouve l'autrice dans le rôle d'une femme soumise (quoique), bonne ménagère s'éloignant un peu mais pas beaucoup du combat pour les droits civiques des noirs américains et africains.

Une autobiographie qui se lit comme un roman que je recommande.
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Dans cette autobiographie, Maya Angelou, revient sur sa vie pendant les années 60. le moment où elle affirme sa place dans la lutte pour les droits civiques. Alors qu'elle est chanteuse et qu'elle évolue dans le monde du spectacle, sa force de caractère et ses convictions, la poussent à changer de voie. Les rencontres avec des hommes et des femmes emblématiques qui ont fait l'histoire de cette époque l'emmènent sur les routes, depuis les Etats-Unis jusqu'au Ghana, en passant par l'Angleterre et l'Egypte. C'est une femme de caractère qui affronte le racisme ambiant de la société et le machisme dans sa vie de femme. C'est le premier livre que je lis de cette autrice et cette lecture m'a donné envie d'en découvrir un peu plus, notamment ses poèmes.
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Tant que je serai noire est le récit autobiographique des années où Maya Angelou a commencé la lutte pour les droits civiques.

C'est un récit passionnant d'une vie passionnante. Maya et son fils Guy quitte la Californie pour New York afin que Maya développe sa vie d'artiste, elle y fera des rencontres déterminantes pour sa vie professionnelle mais également pour sa vie personnelle et transformera son destin en celui d'une femme combative, combattante et qui veut que la communauté noire soit respecter et sur le même pied d'égalité que les Blancs.

Tant que je serai noire, nous montre à quel point il n'y a pas si longtemps que ça les Noirs étaient encore considérés comme des sous hommes dans le pays de la Liberté. D'ailleurs à la fin du récit, au vu de l'actualité je me suis demandée si les choses avaient vraiment évolués....

Par le biais de rencontres avec des personnages emblématiques du mouvement, Malcolm X, MLK, Vusumzi Make pour ne citer qu'eux, le lecteur est immergé dans la lutte.

Dans cette tranche de vie de quelques années, il est également question de la place de la femme. Maya Angelou en plus de devoir se battre à cause de la couleur de sa peau, doit également composer avec une société machiste, particulièrement durant son séjour de 4 ans en Afrique.

Maya Angelou est également une mère et une femme en quête de stabilité et d'amour.

Tous ces aspects font de Tant que je serai noire, le récit d'un combat pour la liberté d'une communauté mais également celui d'une femme qui veut se faire une place dans un monde hostile.
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Ma GNI FIQUE - what else !!!!
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Voilà une autobiographie qui se lit comme un roman !

Par l'intermédiaire de la narratrice, témoin à son échelle d'un pan de l'histoire de la communauté noire, nous sommes projetés dans une époque et un contexte tendus, au sujet desquels Maya Angelou relate certaines anecdotes intéressantes car emblématiques. Mais l'auteur est aussi une mère dont la situation matérielle n'est jamais stable : elle lutte pour joindre les deux bouts et subvenir à ses besoins ainsi qu'à ceux de son fils. Il s'ensuit toute une série de piquantes tribulations professionnelles qui contribuent à animer ce récit. Par ailleurs, elle fait preuve d'une constante volonté de donner des repères à un fils sans père et noir, et les difficultés qu'elle rencontre dans cette entreprise donnent à l'ouvrage une dimension psychologique supplémentaire. Enfin, Maya Angelou est une femme qui ne cache pas sa volonté de vivre pleinement, physiquement s'entend, en tant que telle.

La plume de Maya Angelou est vive et agréable. Elle a l'art de camper les situations et les gens et de nous transporter ainsi immédiatement à ses côtés comme lorsque, au début du livre, elle est amenée à accueillir chez elle la célèbre chanteuse de jazz Billie Holliday, au caractère redoutable. Par la suite, j'ai donc eu l'impression de partager la vie d'une femme à la fois "normale" (elle n'est pas célèbre comme elle a pu le devenir par la suite) mais déjà hors du commun, pas seulement du fait de sa taille (1,83 m quand même ! ) mais en raison de sa modernité, car si elle aspire à une union durable avec un homme, elle n'est pas prête à n'importe quel compromis pour y parvenir et refuse, en particulier, de renoncer à son autonomie.

"Tant que je serai noire" s'est ainsi avéré une rencontre passionnante avec une femme de caractère dont j'ai apprécié à la fois la farouche détermination à avancer dans la vie malgré les obstacles qu'elle peut rencontrer et l'honnêteté : elle ne cherche pas à se donner le beau rôle mais se livre telle qu'elle a été, ce qui la rend très proche et attachante.

Un ouvrage pour lequel j'ai eu un coup de coeur !
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Maya Angelou, chanteuse noire américaine, nous fait partager l'histoire de sa vie à travers les lignes de ce formidable livre. Femme libre, blessée, elle lutte pour la liberté des Noirs américains revendiquant à la fois ses racines mais aussi sa citoyenneté d'américaine, ce pays par lequel elle se reconnaît. Histoire également de ses amours difficiles, de sa relation avec son fils, où Maya cherche sa place, son rôle à une époque où le monde change.

J'ai cotoyé avec beaucoup de plaisir et d'admiration cette femme à un moment où tout s'effondrait autour de moi et la force qui se dégage de ce livre m'a beaucoup touchée.

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Je retrouve avec plaisir Maya Angelou ; son fils Guy a 15 ans, ils vivent à New York. Touche à tout, Maya rencontre beaucoup de gens et croise de nombreuses personnalités qui luttent pour plus de justice de libertés pour les noirs. Sa vie est intéressante et bouillonnante mais elle ne décrit pas vraiment les luttes de ces personnes. Même avec son mari Vus, on ne sait pas exactement ce qu'il fait au delà de ses rencontres et de ses voyages. J'aurai apprécié en savoir plus sur ce sujet. Même si j'ai apprécié cette opus, je suis un peu déçu de n'avoir plus lu sur Martin Luther king ou Malcolm X.
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