Une semaine de vacances.
Une heure de lecture, une heure insoutenable.
Ni tenants, ni aboutissants, pas de présentations, pas de mise en place, ou de mise en garde. Pas d'analyse psychologique, pas de commentaire scandalisé, apitoyé, moral, graveleux, égrillard , ou cynique.
Rien.
On est balancé dans l'horreur du purement factuel.
Pour le récit, une langue classique, ni tenue, ni relâchée. Une langue courante, correcte. La froide objectivité, le recul de la troisième personne. Il. Elle. Peu ou pas de dialogue, du discours rapporté.
Au fil des pages, on comprend qu'"Elle" est une enfant qui lit Cesbron, Ivanhoe.
Qu'"Il " est son père .
Que ces scènes de sexe, imposé, contraint, extorqué , répété, humiliant, sont le programme d'
Une semaine de vacances entre un père et sa fille de moins de seize ans.
Je n'aime pas le personnage public, médiatique, de
Christine Angot, son agressivité maladroite, son exhibitionnisme pathétique.
Mais là, mais là, je reste sans voix devant son courage. Devant la radicalité de son choix d'écrivain, de femme rompue, de fille bafouée.
On ne pouvait mieux parler de
l'inceste qu'elle ne l'a fait.
On ne pouvait le faire autrement.
L'inceste n'est pas un sujet romanesque. C'est un constat. C'est un crime.
Une semaine de vacances , c'est un constat criminel.