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sur 330 notes
Contrairement à ce que ce nom indique, Une semaine de vacances n'est pas un livre à lire sur la plage. C'est l'anti-livre de l'été.

Que fait-on d'un livre qui vous dégoute autant qu'il vous intrigue ? Il est du ressort de chacun de se faire sa propre opinion. Quand on touche à l'intime et qu'on y confère, ce qu'on appelle, le dégueulasse, il y a malaise.

Une semaine de vacances n'est sûrement pas le livre qu'on laisse traîner sur la table basse de son salon. Impossible de crâner en en racontant le sujet. Ce n'est pas un livre qui nous rend fier. C'est comme serrer la main d'un sidatique et se la laver après.

Qui sont vraiment les gens ? Pour le savoir, il faut les connaître dans leur lit. Est-ce qu'ils baisent ou font-ils l'amour ? Aiment-ils les choses salasses ou restent-ils classiques et réservés comme on les voit à la machine à café ? Quelle tête ont-ils quand ils jouissent ? Et surtout, qu'est-ce qui les fait jouir ? le personnage masculin du livre est un homme brillant. Il aime la cuisine raffinée, donne des cours de linguistique, lit le Monde, commente les endroits qu'il visite en vacances. Pourtant, cet homme que vous croisez sans doute tous les jours, au détour d'une rue, d'un métro, d'un bureau etc., abuse sexuellement de sa fille, qui n'a même pas quatorze ans.

Pour tous ceux qui ne l'ont pas lue, la première phrase du livre est cul(te) : "Il est assis sur la lunette en bois des toilettes, la porte est restée entrouverte, il bande."

Et c'est parti pour une descente aux enfers de 138 pages, 15 ans après L'Inceste qui lui avait fait connaître la gloire et le scandale. Ce qu'il y a de surprenant et d'irritant avec ce livre, c'est qu'on est obligé de le finir. Ce n'est pas un choix. Lisez-le et vous verrez. Mais pourquoi commencer ce récit infecte ? Parce que la grande force de Christine Angot, c'est l'image. Chaque mot est scrupuleusement choisi pour que le lecteur décerne immédiatement la scène.

Angot a la qualité des grands écrivains, capables de transformer le lecteur en spectateur.

Spectateur de l'horreur, certes. Deuxième condition sine qua non d'une bonne lecture : la fin. L'auteure nous rappelle que la vie commence par le langage. L'atrocité et le dégout des évènements passés laissent place à l'espoir dès que la jeune fille se met à parler, à s'exprimer. Et la vie peut enfin commencer.

Lien : http://desmotscritiques.tumb..
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Je n'aime pas Christine Angot. Ni en tant qu'écrivaine ni en tant que personne. Elle n'aime pas être aimée de toute façon... Tout est dit pour moi. Je ne tire pas sur les ambulances.
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Je l ai commence et impossible d aller plus loin que 10 pages. Détestable lecture
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Ayant quelques heures à perdre après des partiels de droit, j'avais lu d'une seule traite cette chose dans une librairie il y a un an. Mon estomac se rappelle encore de la folle envie de vomir qu'il éprouva alors que je me trouvais dans le métro puis le train que j'empruntai après avoir été exposé à l'irradiation émise par cet excrément cérébral, ce déchet nucléaire de l'édition.


Ayant achevé peu avant à la même époque Guerre et Paix, je me souviens de cette sorte de "choc thermique" littéraire que j'ai ressentie en passant sans transition du firmament de la littérature mondiale à l'abjection la plus absolue, du Bien radical au Mal radical. C'est comme si l'on vous faisait écouter du Cortex après avoir écouté du Beethoven, ou encore comme si l'on vous faisait voir un documentaire sur Marc Dutroux après avoir vu un documentaire sur Gandhi...


Verdict sans appel: la valeur littéraire de ce chiffon de papier est nul. A ce compte là, je connais des mangas ou des BD qui ont une valeur littéraire largement supérieure (je songe essentiellement à Death Note) à bien des romans soi-disant littéraires.


Christine Angot a écrit une semaine de vacances. On aimerait prendre des vacances définitives de ses oeuvres soi-disant littéraires.


L'écriture d'Angot est à la littérature ce que le rappeur Cortex est à la musique.


Il y a quelque chose de presque "collaborationniste" dans la cacophonie d'éloges des médias à l'égard d'Angot (je réfrène ici une folle pulsion m'invitant à me livrer à un jeu de mot facile sur le terme "médias"). Ici en l'occurence c'est la langue française et la littérature en général qui sont ainsi trahis par ces collabos au service de l'occupant qu'est la médiocrité.


Pour paraphraser une phrase fameuse de Churchill, je dirais qu'Angot n'écrit pas comme un mauvais écrivain, mais que les mauvais écrivains écrivent comme Angot.


Il s'agit du pire livre que j'aie pu lire de ma vie (je vais toucher le point Godwin: seul Mein Kampf serait davantage désagréable, et Beigbeder, Dieu sait si je ne le porte pas dans mon coeur, à côté d'Angot est un grand écrivain).


Je me contenterai pour finir de citer les propos de Philippe Muray sur Angot:
"Dans la post-littérature contemporaine, elle occupe avec énergie la place toujours vide et toujours respectée des handicapés sur les parkings d'autoroutes et de supermarchés."


C'est méchant...Envers les handicapés!
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Christine Angot n'a jamais écrit pour faire plaisir . Et cela se confirme avec cet opus trés méchant , cru , et en méme temps d'une utilité indéniable pour tout ceuxau yeux de qui Lolita de Nabokov est un chef d'oeuvre , une histoire d'amour. Angot met du tabasco la ou ça fait mal et ces romans sont toujours des expériences a part . Encore heureux qu'elle soit présente pour tirer la sonnette d'alarme et susciter une réaction chez ceux pour qui la banalisation du genre Lolita a détruit toutes réactions de rejet. L'anti Lolita par excellence , et méme si cette lecture n'a rien d'une partie de plaisir il faut remercier mme Angot pour son audace dans ce monde qui applaudit Pernaut !!
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J'ai lu ce livre car on me l'a offert et cela malgré les nombreuses critiques que j'avais pu entendre. Rien de tel que de fonder sa propre opinion.
Ce livre est tout simplement choquant, immonde. L'écriture en est insupportable. Tout d'abord, il n'y a pas de chapitres. Il faut donc lire le livre d'une traite et sans compter les phrases hyper longues, parfois même interminables.
De plus, les détails décrits sont tout simplement inimaginables. Je pense qu'il y a déjà suffisament d'histoires réelles de ce genre pour encore devoir en faire une histoire fictive.

http://amis-lecteurs.blog4ever.com/angot-christine-une-semaine-de-vacances
Lien : http://amis-lecteurs.blog4ev..
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Qu'est-ce que la littérature ? C'est avec des livres comme celui-ci qu'on s'en crée sa propre définition. Pur divertissement, petit cheminement personnel pour s'en enrichir, confrontation brutale avec la réalité ? Et bien la littérature, c'est tout ça à la fois. Evidemment, tous les livres ne sont pas ça à la fois. le livre de Christine Angot remplit complètement son rôle en la matière.
Oui, il est insoutenable. Oui, on a le droit de fermer le livre et ne pas le lire jusqu'au bout.
Mais en outre :
Oui, Christine Angot est un écrivain.
Oui, son livre est un grand livre, parce qu'elle a le courage immense de se confronter à une réalité qui fait détourner le regard de la majorité des gens, parce que son sujet est insupportable.
Je ne résumerai pas le sujet du livre, hein ? On le connaît.
Je reviens juste sur quelques petits points. Christine Angot écrit-elle avec platitude ? C'est étonnant qu'on se soit acharné à lui reprocher précisément son style. J'aimerais bien savoir comment on devrait écrire sur un sujet pareil. Avec un style ampoulé ? Rococo trash ? Elle a adopté le seul style possible pour décrire l'insoutenable. Un style volontairement neutre et clinique (je n'aime pas ce mot) qui seul peut permettre de mettre en lumière l'horreur du viol et de l'inceste. Son texte déconstruit les gestes de l'attentat, du meurtre moral commis. La fragmentation qui en résulte rend l'effroi de chaque moment encore plus perceptible. Face à l'horreur, une seule attitude est possible pour la démanteler : la regarder bien en face.
Le viol et l'inceste provoquent une sorte de terreur collective : personne ne veut voir ces sujets en face. Ce n'est donc pas étonnant que la plupart des gens qui n'ont pas eu la force de se confronter à ce sujet aient dénié au texte ses qualités littéraires. Plutôt que reconnaître sa propre aversion (somme toute tout à fait normale !) pour ce sujet, il faut plutôt frapper sur le style de l'auteur ? Tout ceci n'est que de la mauvaise foi.
Mais ce n'est pas seulement le lecteur lambda qui prend cette posture. J'ai été très étonné de voir quelques vidéos de critiques (intronisés, ha, ha, ha !) qui ont préféré eux aussi partir dans des circonvolutions hors sujet en minaudant sur le style d'Angot. Angot n'est plus ceci, Angot n'est plus cela…
Et qui parle du sujet ? Pas grand monde ! Angot dit toute l'horreur et la violence psychologique (car elle n'est pas que physique) du viol, de l'inceste : elle démasque l'homme qui tue psychologiquement sa victime : en la dégradant, en la diminuant et la rabaissant constamment, en lui suggérant de devenir aussi perverse que lui. La brutalité avec laquelle cet homme tente d'asservir la jeune fille dont il prétend dans toute son horreur se faire l'émancipateur est insoutenable. Oui. Mais je n'ai pas lâché le livre. Vous savez pourquoi ? Ce que je vais dire va faire marrer beaucoup d'entre vous, mais j'assume totalement : ce à quoi l'auteur a osé se confronter, ce à quoi une victime de viol ou d'inceste est confrontée, nous, lecteurs, moi, vous, on ne l'est que derrière la vitre de la littérature. On reste assis sur sa chaise, son fauteuil, dans son lit, mais nous ne sommes pas les victimes. On ne fait que lire ce qui nous est dit. On n'a pas à le vivre. Alors on ne trouverait pas le courage de le lire ? Et on le jetterait comme ça, tout simplement parce qu‘on a pas le courage de dire qu'un tel sujet nous effraie ?
J'aurais au moins aimé que ceux qui rejettent ce texte aient reconnu honnêtement que ce sujet leur fait peur, les terrorise. Ce serait tout à leur honneur, et cela n'a rien de dégradant. Mais c'aurait en tout cas été plus honnête intellectuellement que de saisir de faux arguments pour dénigrer ce livre.
A bons entendeurs. S'il y en a !
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Peut-être le plus beau et le plus poignant des récits de la grande prêtresse de l'autofiction. L'inceste vu au quotidien lors des vacances avec son père, par l'auteur-narratrice-protagoniste, sans omettre le moindre détail, avec cette description de l'atmosphère qui rend ignoble le père sans jamais qualifier ses actes de dégueulasse. Un livre tout en finesse, qui eut mérité un Goncourt.
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Je n'avais jamais lu de livre de cette auteure mais j'avais lu des critiques.
J'avais compris qu'elle dérangeait, qu'elle suscitait des réactions parfois violentes et je voulais me faire ma propre opinion.
Hé bien c'est fait! Je n'ai pas pu finir le livre.... J'en suis arrivée à l'écoeurement, même si je comprends que ce livre fut pour elle une catharsis.
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Avec Christine angot on n n'est pas loin de la atmosphère sulfureuse des romans du marquis de Sade ou de Georges Bataille. Description très érotiques voire pornographiques des rapports sexuels!!
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