Déception car j'ai été trompée. Trompée par la quatrième de couverture car j'ai choisi ce titre pensant qu'il s'agissait d'un récit féminin et j'en étais très curieuse considérant l'époque d'écriture. Or, dans la préface, il est expliqué que ces textes sont anonymes " de datation approximative, au texte mal établi ".
Celui intitulé Vie d'une amoureuse est hélas moralisateur. Il raconte, en employant un Je féminin, l'éducation sexuelle d'une jeune fille et son goût pour ces plaisirs lorsqu'elle est femme mariée et infidèle, se terminant sur la dénonciation de cette femme qui échappe au châtiment de la mort pour aller vivre recluse dans son village natal.
" Mme Shangguan connut douze hommes, mais du chef de Gu Deyin ses amours furent découvertes. Pour n'en plus aimer qu'un, elle se heurta à l'hostilité de tous. Instruit du seul Gu, Keyong répudia son épouse. Des autres, il ne sut rien. Fit-on plus bête !
Va, petit livre ! Puisses-tu constituer une ferme mise en garde et inciter, dans l'appartement des femmes, à de salubres réflexions. "
Ce récit n'est pas érotique, trop direct, pas franchement pornographique non plus, plutôt paillard, explicite certes ( d'autant que les caractères chinois parfaitement visuels du " creux " et du " saillant " sont conservés dans ce texte ). le terme d'amoureuse ne convient pas. Cette femme recherche des partenaires et, évidemment, ce récit présente les transgressions des tabous sociaux en la couchant avec des domestiques, des membres de sa belle famille, des moines. Ironie du récit, de ce Je, la malheureuse devant parfois se donner à un témoin impromptu pour se garantir son silence. Ironie perverse car accompagnée de commentaires égrillards que vient justifier la morale. L'ensemble n'est absolument pas coquin. Il y manque cruellement de la fantaisie, les tremblements et les jeux amoureux justement. Ne badinons point, il ne s'agit que de prendre et d'être prise, le sexe brut. C'est la débauche mais les acteurs ne sont pas de joyeux lurons.
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