Quelques lignes d'
Aragon lues il y a très longtemps et relues aujourd'hui pour couper une lecture ardue. Donc il y a longtemps, jeune j'étais, j'avais aimé: le titre en lui-même avait un petit goût de défendu, releveur de saveur et l'équivalent d'un acide glutamique érotique pour ado (on est con à cet âge là si si) bref aujourd'hui je le trouve encore pas con du tout ce «con d'Irène».
Un début un peu raide peut-être mais tellement littéraire autrement dit avec le style (et quel style) que parler de pornographie est un peu exagéré. Et puis on passe du bordel de province avec des scènes licencieuses a une complainte amoureuse peut-être érotique mais il faut s'en convaincre, une réminiscence d'un amour perdu:
Aragon se ressouvient c'est un autoportrait et pourtant, pourtant toute sa vie il refusé de reconnaître la paternité de son oeuvre.
C'est grâce aux efforts de
Nancy Cunard, la voluptueuse et tumultueuse Irène en fait, que le document fut sauvé d'un autodafé vengeur :
Aragon brûle «
La Défense de l'infini» dont «
le con d'Irène » fait partie, partie non satisfaisante de sa vie sexuelle. le livre parut sous le pseudonyme d'Albert de Routisie
Bref par certain coté le personnage pourrait être un personnage de
Houellebecq de part sa libido en berne surtout au bordel ça la fout mal et ça vexe les dames, quand même, avoir la nouille molle malgré des stimuli d'expertes et puis pour les femmes Irène, fille de la campagne pourrait être u
ne Nène de
Perochon ou une fille du calvaire de Combescot, Madame Maud par exemple mais... à la campagne. Faut dire qu'elle y met du coeur
Et puis le sexe triste, plus tard l'amour timoré par trop réjouissant non plus, l'amour non partagé ça cause quelques dégâts surtout chez les artistes et encore plus chez les surréalistes qui sont, malgré leur provocations incessantes sexuelles ou autres, très coincés de la fesse. En tout cas plus que les bourgeois du moment qui fréquentaient les dames dans la joie et la bonne humeur.
Le grand amour c'est pour plus tard avec
Elsa.
Donc coté langue ce n'est pas vraiment la langue verte à la Boudard ou Combescot mais une langue littéraire de grand style, pour le coté truculence on repassera
Aragon n'est pas là pour nous amuser et c'est bien triste Même les mots les plus crus ne peuvent être qualifiés de salace tant le style est littéraire, raffiné mais académique. Il est a noter toutefois qu'il n'y a pas qu'Irène dans cette nouvelle: la nature, les arbres, la vieillesse, la vie sociale à la campagne ainsi que les poissons rouges y sont aussi évoqués et avec virtuosité.
Un régal pour les amateurs de belle langue une perte de temps pour les petits cochons pornographes.
C'est dit!