AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,55

sur 56 notes
5
1 avis
4
3 avis
3
2 avis
2
1 avis
1
1 avis
Sans intérêt.

Quelques tranches de vie, teintées de pornographie, qui se croisent sans véritablement de lien ou de cohérence (pour la lecture que j'en ai faite).

Les comparaisons avec Sade et ses journées ou les verges d'Apollinaire sont sans pertinence. On est loin de l'outrance, l'exubérance ou du dégoût volontairement apporté par ces oeuvres. En dehors du fait qu'on puisse classer les auteurs dans le courant « classique », c'est le seul rapprochement qu'on pourra faire.
Alors oui, on parle de con, de motte, c'est souvent grossier, parfois poétique, mais surtout sans intérêt. Capital érotique : néant. Instructif ? Non, divertissant, même pas. L'histoire est brouillonne et alambiquée, le style lourd, ampoulé, abscons. Bon déjà que je ne suis pas fan de littérature blanche et a fortiori celle dite « classique » mais cette courte lecture me conforte dans l'idée que je suis plus adepte de la littérature érotique contemporaine dont l'unique but est le divertissement (et pourtant il y a du déchet dans cette section) que de celle que je qualifierais de « littéraire ».

Tiens au final, il y a malgré tout un petit intérêt : La préface de Philippe Sollers dans l'édition que j'ai lue.
Commenter  J’apprécie          582
Une lettre d'amour ou de regrets ? Voilà la question qui m'a accompagnée pendant toute ma lecture. Le livre s'ouvre sur un premier chapitre qui ne comporte pratiquement aucune virgule et presque autant de signes de ponctuation, au niveau du sens on commence déjà très fort, ce qui nous plonge dès lors dans une abîme de pensées dans laquelle on essayera pendant toute notre lecture de sortir la tête de l'eau.

Avec une plume assez lourde, dense et qui donne l'impression de n'avoir pour but que la compréhension de son propre auteur, je vous avouerais que j'ai eu beaucoup de mal à comprendre le narrateur, voir même à le suivre par moment tellement l'auteur ne prend pas la peine de faire comprendre à son lecteur les motivations ou plutôt les désirs de son narrateur et personnage principal.

Un autre élément m'a pas mal perturbée mais pas forcément en mal : l'érotisme à travers les yeux du narrateur. Dès le départ, on sait que l'on va lire un texte dont le contenu est très largement érotique, ça se sait rien qu'à la lecture du titre.

Et pourtant le narrateur nous dit dés les premières pages qu'il admire les "Érotiques", sous-entendu les personnes libérées des tabous sexuels de la société et sachant apprécier la représentation artistique du sexe dans toutes les formes d'art; et le narrateur nous dit aussi qu'il les admirent alors qu'il n'en fait pas partie.

Je ne sais toujours pas si c'est de l'ironie ou non de la part d'Aragon tant sa plume et ambiguë et suggestive, parce que son narrateur (sûrement lui-même) n'a pas l'air du tout rebuté par un quelconque aspect de sa sexualité, et pourtant il est assez vite rebuté par celle des autres.

Cela se traduit très habilement dans le texte par l'apparition de dialogues très crues, comme dans le passage au bordel en début de livre, en plein milieu d'une narration lyrique tout en métaphores filées et en symbolisme, ce qui crée un vraie sentiment de malaise de par sa présence.

Ce qui a pour résultat de donner à l'érotisme du livre un aspect beaucoup repoussant et déstabilisant qu'excitant, et pourtant je suis restée fascinée par la poésie presque rimbaldienne qui se dégageait du texte et des passages où la sexualité est pleinement exposée.

Cependant même si j'apprécie le texte, j'ai été très fortement agacée par la sélection plus que mal venue et suggestive que fait le narrateur des femmes qui sont belles et de celles qui lui donne presque envie de vomir.

Enfin bref...J'ai été captivée et fascinée par ma lecture au même titre que repoussée et dérangée à certains moments. Je suis arrivée à la fin avec une sensation de faim au vue de la brièveté du livre. Une narration incisive et inhabituel sur l'érotisme et l'amour que je vous recommande fortement.
Lien : http://bookymary.blogspot.co..
Commenter  J’apprécie          70

IRÈNE / Albert de Routisie alias Louis Aragon

Dans ce texte magnifique qui commence par un long récitatif totalement surréaliste, une déclamation sans ponctuation, un cri d'horreur et de désespoir qui se termine par une invocation à l'amour dans un style poétique sans égal, Aragon célèbre le bonheur et la volupté éprouvés par Irène, « une jeune femme belle fraîche et plaisante, portée à la besogne de l'amour…Elle est infatigable, et quand une douce sueur l'emperle, elle a l'éclat du plaisir, elle resplendit. La volupté avec elle n'est pas une petite affaire. Elle entend la partager… Il flotte autour d'elle un grand parfum de brune, de brune heureuse… » Irène use du sexe comme outil de scandale et instrument de libération. Et puis il y a aussi Victoire, la mère d'Irène, une tribade de grand style mais qui ne dédaigne pas les hommes… On rencontre aussi les tendances incestueuses d'un père pour sa fille, une fille qui méprise les hommes.
Il est probable qu'une grande part du récit est autobiographique, l'auteur dépeignant sa condition de vie d'écrivain au début des années 20 à Paris. Il est alors comme exsangue et n'a plus de goût à l'amour.
Ce récit érotique de Louis Aragon fut publié clandestinement en 1928 pour éviter les foudres de la censure. La société française de l'époque n'était pas encore prête à considérer comme littérature une ode passionnée au sexe de la femme, «ce lieu de délice et d'ombre, ce patio d'ardeur, dans ses limites nacrées… » Il fut republié clandestinement en 1952, puis en 1962 et 1968 librement avec le pseudonyme de A. de Routisie choisi par Régine Deforge éditrice. Dans sa préface, Jean Jacques Pauvert a estimé qu'il s'agit d'un des plus beaux textes poétiques produits par le surréalisme. Camus lui-même tenait ce texte pour le plus beau touchant à l'érotisme. André Pieyre de Mandiargues parlait d'un texte à la beauté scandaleuse. Un extrait à l'appui évoquant l'anatomie féminine :
« Touchez ce sourire voluptueux, dessinez de vos doigts l'hiatus ravissant. Là que vos deux paumes immobiles, vos phalanges éprises à cette courbe avancée se joignent vers le point le plus dur, le meilleur, qui soulève l'ogive sainte à son sommet, ô mon église…Salut à toi , palais rose, écrin pâle, alcôve un peu défaite par la joie grave de l'amour… »
Commenter  J’apprécie          60
Ce roman s'ouvre sur un chapitre totalement Surréaliste. Sans ponctuation, très poétique tout en créant de nouvelles images poétiques. Adorant ce mouvement littéraire je ne peux qu'apprécier ce chapitre qui fait débuter en beauté cette petite pépite de la littérature érotique.

Dans ce roman, aux parts autobiographiques, l'auteur nous dépeint sa condition de vie d'artiste dans ce début des années 20 à Paris. L'homme se montre amoureux et malheureux. N'arrivant plus à aimer ni à faire l'amour. Certains passages parlent directement à cette femme dont on ne connaîtra seulement qu'une initiale. L'auteur à une plume poétique fluide mais qui s'avère compliquée à saisir par moment. Cependant il n'hésite pas à être très familier dans ses propos par moment.

Le premier personnage mis en scène traverse une période difficile où il n'arrive plus à faire l'amour, comme je le disais un peu plus haut. Il sent seul, même les maisons closes ne peuvent rien pour lui et son chagrin. Face à ce personnage, et à tous les autres d'ailleurs, nous sommes seulement spectateur. Ce sont des personnages très "humains". Ce premier personnage, qui n'est pas nommé, est présenté comme une victime, abandonné par son amour et qui n'attend plus qu'elle. Jusqu'à ce qu'il rencontre Irène...

Aragon n'a pas juste écrit une oeuvre érotique bête et sans réflexion. Il apporte une dimension à son personnage, il lui donne de la réflexion, une pensée. J'ai retrouvé à travers cette oeuvre très courte les écrits de Sade. C'est un compliment puisque j'admire le travail de Sade !

Le récit mélange l'histoire de plusieurs personnages dont on ne comprend le lien qu'à la fin. Sur le coup on a un peu de mal à suivre mais une fois que l'on a compris qui était qui, le texte s'avère très beau. On fait ainsi la rencontre d'un père portant un amour quasi incestueux pour sa fille, cette même fille qui méprise les hommes, dont son père, et les utilise. le seul personnage à parler à la première personne c'est donc celui dont on a pas le nom.

C'est une oeuvre compliquée à lire car elle n'est pas toujours claire et compréhensible, mais une fois le tout démêlé, elle prend une saveur délicieuse qui donne l'envie de tourner encore et encore les pages.

Au niveau du contenu sexuel, je m'attendais à autre chose ! Au vu de la date d'écriture et des amis de l'auteur je pensais qu'il allait être plus sulfureux et cru. Je pense par exemple au deux romans de Apollinaire: Les onze mille verges et Les conquêtes d'un jeune Don Juan. A chaque page on a un contenu explicite sexuel qui ferait rougir n'importe qui. Pour le con d'Irène j'ai été surprise que la sexualité soit pour la plupart du temps évoquée avec passion et poésie. L'auteur utilise beaucoup d'images et ne laisse pas de contenu cru. L'érotisme dans ce roman se cantonne donc à la description des rapports qu'ont les personnages avec la sexualité, comment ils l'abordent et l'envisagent.

C'est un roman touchant et beau. J'ai été déçue du contenu dans le sens où je m'attendais à plus comme a pu le faire Apollinaire mais ce n'est pas pour autant que je n'ai pas aimé ma lecture, au contraire...

Lien : http://nituti.blogspot.fr
Commenter  J’apprécie          60
En 1928, pour éviter la censure, Louis Aragon a publié clandestinement ce court récit érotique intitulé "Le con d'Irène".
En fait, ce n'est pas vraiment un livre érotique mais plutôt une succession de chapitres sur le sexe comme l'éloge d'un con féminin à la manière des surréalistes.
Je n'ai pas tout compris mais j'ai senti la puissance de la prose d'Aragon. Surtout, il me semble que l'éloge de la femme est bien dans l'esprit du poète qui a écrit, plus tard, que "La femme est l'avenir de l'homme".

Commenter  J’apprécie          62
Quelques lignes d'Aragon lues il y a très longtemps et relues aujourd'hui pour couper une lecture ardue. Donc il y a longtemps, jeune j'étais, j'avais aimé: le titre en lui-même avait un petit goût de défendu, releveur de saveur et l'équivalent d'un acide glutamique érotique pour ado (on est con à cet âge là si si) bref aujourd'hui je le trouve encore pas con du tout ce «con d'Irène».
Un début un peu raide peut-être mais tellement littéraire autrement dit avec le style (et quel style) que parler de pornographie est un peu exagéré. Et puis on passe du bordel de province avec des scènes licencieuses a une complainte amoureuse peut-être érotique mais il faut s'en convaincre, une réminiscence d'un amour perdu: Aragon se ressouvient c'est un autoportrait et pourtant, pourtant toute sa vie il refusé de reconnaître la paternité de son oeuvre.
C'est grâce aux efforts de Nancy Cunard, la voluptueuse et tumultueuse Irène en fait, que le document fut sauvé d'un autodafé vengeur : Aragon brûle « La Défense de l'infini» dont « le con d'Irène » fait partie, partie non satisfaisante de sa vie sexuelle. le livre parut sous le pseudonyme d'Albert de Routisie
Bref par certain coté le personnage pourrait être un personnage de Houellebecq de part sa libido en berne surtout au bordel ça la fout mal et ça vexe les dames, quand même, avoir la nouille molle malgré des stimuli d'expertes et puis pour les femmes Irène, fille de la campagne pourrait être une Nène de Perochon ou une fille du calvaire de Combescot, Madame Maud par exemple mais... à la campagne. Faut dire qu'elle y met du coeur
Et puis le sexe triste, plus tard l'amour timoré par trop réjouissant non plus, l'amour non partagé ça cause quelques dégâts surtout chez les artistes et encore plus chez les surréalistes qui sont, malgré leur provocations incessantes sexuelles ou autres, très coincés de la fesse. En tout cas plus que les bourgeois du moment qui fréquentaient les dames dans la joie et la bonne humeur.
Le grand amour c'est pour plus tard avec Elsa.
Donc coté langue ce n'est pas vraiment la langue verte à la Boudard ou Combescot mais une langue littéraire de grand style, pour le coté truculence on repassera Aragon n'est pas là pour nous amuser et c'est bien triste Même les mots les plus crus ne peuvent être qualifiés de salace tant le style est littéraire, raffiné mais académique. Il est a noter toutefois qu'il n'y a pas qu'Irène dans cette nouvelle: la nature, les arbres, la vieillesse, la vie sociale à la campagne ainsi que les poissons rouges y sont aussi évoqués et avec virtuosité.
Un régal pour les amateurs de belle langue une perte de temps pour les petits cochons pornographes.
C'est dit!
Commenter  J’apprécie          50
Vraiment très cru!
Commenter  J’apprécie          30
Publié anonymement par Aragon (qui a toujours nié, malgré l'évidence, en être l'auteur), en 1928, ce court roman (88 pages) constitue un des fragments ayant survécu d'un roman plus vaste mais inachevé. Considéré comme un classique de la littérature érotique, c'est surtout un texte déstabilisant, peu clair et pas toujours évident à comprendre ni à appréhender. En dépit de longues descriptions à la fois crues et poétiques de la fente d'Irène, le tout embrasse surtout le surréalisme et l'expérimentation littéraire, notamment par des passages de plusieurs pages sans ponctuation, avec des mots répétés en litanie qui transforment l'ensemble en une sorte de poésie en prose dans laquelle la manière de scander les termes s'avère plus importante que le récit proprement dit. Il y a donc de belles tournures de phrases, un rythme alerte, des métaphores inédites, une réelle force du mot.
Annonciateur de mouvement comme le « nouveau roman », LE CON D'IRENE se débarrasse rapidement de l'intrigue pour privilégier les sensations, les impressions et les évocations en multipliant les points de vue : visite d'une maison close, chronique familiale, transgression des tabous (en particulier l'homosexualité et surtout l'inceste), digressions étranges sur la sexualité des poissons, réflexions sur la littérature et surtout sur son versant érotique (aujourd'hui on qualifierait sans doute ces notes sur l'érotisme dans un texte qui se veut cru de « méta »).
Malgré sa brièveté, le texte passe donc d'un genre à l'autre, d'un narrateur à un autre, alternant les passages consacrés au paralytique voyeur incestueux et ceux consacrés à sa fille qui déteste les hommes avec des dérapages surréalistes tour à tour étranges, déstabilisants ou incongrus.
Plus qu'un véritable roman, le tout se déguste comme une oeuvre à part dans laquelle, finalement, et en dépit de nombreux passages « osés », l'érotisme n'a droit qu'à la portion congrue. le tout s'avère plutôt agréable et, heureusement, sa longueur raisonnable évite que l'exercice ne tourne à vide et ne devienne imbuvable. Une curiosité !

Lien : http://hellrick.over-blog.co..
Commenter  J’apprécie          20
Le Con d'Irène. Difficile d'y voir quelques choses de bien clair dans ce très court texte. Il est vrai que c'est un écrit surréaliste. On est prévenu. On y vient chercher de l'érotisme. On en a, un peu. du cru, des allusions au lesbianisme de la mère et à la nymphomanie d'Irène se faisant chevaucher par les garçons-valets et les paysans du coin. de belles pages aussi, plus poétiques et littéraires, que l'on songe à la description du con d'Irène. Bien d'autres encore, ou le narrateur, le grand père paralytique, fait revivre ses vieux fantômes du haut de son handicap et observant la comédie des siens qui l'entoure de leur haine. Il jubile de ne pas être obligé de participer à cette farce qu'est la vie de cette petite ville de province qui s'avilit dans une sexualité glauque et laide au bordel du coin. Il évoque ses souvenirs à la ferme où domine un matriarcat de fer qui faisait peu de cas des hommes de la maison qui n'avaient d'autres choix que de se soumettre ou de mourir. le père mourut après la naissance d'Irène. Quant au vieux, il se trouve dans une situation intermédiaire. A moitié mort, à moitié vivant. Un poids pour ces femmes qui ne s'en laissent pas compter, à l'esprit rude et paysan.
Wikipédia nous dit, que Paulhan et Camus considérait l'ouvrage comme "le plus beau texte touchant à l'érotisme". Peut-être, pour ma part je n'en suis pas sûr.
Sur ceux, je m'en vais lire les aventures de Jean Foutre Labite, non ce n'est pas une blague, l'autre grand texte qui aurait dû figurer dans le roman inachevé d'Aragon Défense de l'Infini. Une dernière chose. Aragon n'a pas assumé d'écrire ce texte (seulement auprès de son entourage). Il est vrai que cela faisait tâche pour un membre éminent du comité central du parti communiste français. Très drôle ça aussi !
Commenter  J’apprécie          10
Ce court texte surréaliste écrit par Aragon dépeint sa condition d'artiste dans les années 20 à Paris. Il à été fortement censuré suite à son caractère érotique. Nous suivons ici un personnage qui s'apparente fortement à Aragon lui-même, qui n'arrive plus à aimer ni à avoir de rapport sexuels, même en fréquentant des maisons closes. Plusieurs personnages se succèdent, tous complexes mais tous liés entre eux. Ce texte peut être compliqué en première approche, mais une fois qu'on à compris, le sens poétique de Aragon se dévoile et nous nous retrouvons face à une très belle oeuvre de littérature érotique.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (197) Voir plus



Quiz Voir plus

Aragon (difficulté moyenne)

Aragon a été journaliste dans un de ces journaux. Lequel ?

Minute
Le Figaro
Libération
L'Humanité

10 questions
143 lecteurs ont répondu
Thème : Louis AragonCréer un quiz sur ce livre

{* *}