Si vous ne connaissez pas la dyspraxie, je vous conseille de lire le témoignage saisissant de Julien d'Arco. Son parcours est ponctué d'obstacles. L'environnement scolaire a progressivement réduit à néant la confiance qu'il avait en lui. Mais son entourage familial, comme il l'écrit si poétiquement, constitue son écorce. Julien est un combattant avec une solide volonté. Ce récit intense fait écho à beaucoup d'autres. Tout au long de la lecture, j'ai pensé à un autre jeune homme, tout aussi courageux et déterminé. Comment font-ils ? Où puisent-ils ces efforts, cette endurance, cette pugnacité ? Ils m'inspirent une profonde admiration. Ils sont exceptionnels !
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Voici un texte qui part un peu dans tous les sens, mais qui surtout est un témoignage de ce qu'est la dyspraxie, de l'intérieur ! Essayez de comprendre un dyspraxique, dans toutes ses difficultés du quotidien, avec un handicap invisible ! c'est aussi pour l'auteur un bel hommage à sa famille qui lui a permis malgré les difficultés de trouver une place, un bonheur, au delà de sa différence... dans un monde qui ne fait rien pour l'intégrer .
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Nous vivons dans un monde qui ne parle que de performance, de dépassement de soi, voire d'écrasement de l'autre. Or cela ne veut strictement rien dire pour l'enfant DYS ou l'enfant autiste : les classements, les diplômes, la comparaison aux autres ne signifient rien pour lui.
Ma vision des choses est la suivante :
on ne juge pas un homme sur sa façon d'être le meilleur. Ce qui fait sa vraie valeur, c'est sa façon de donner le meilleur de lui-même. Et si tout le monde raisonnait de cette façon, alors chacun pourrait, quel que soit son handicap, être considéré comme une personne à part entière et capable de grandes choses.
Lorsque l'on souffre de troubles dyspraxiques ou des fonctions exécutives (troubles présents dans certaines formes d'autisme), on ressent une frustration extrêmement intense quand il faut passer de la théorie, que l'on a en général aussi bien assimilée que les valides, à la pratique où se situent toutes nos difficultés. Je m'explique : quand je suis posé, je sais ce que je dois faire; mais lorsque vient le moment du passage à l'action, et qu'il faut décider par quel acte démarrer, les difficultés arrivent. si je suis au calme chez moi, je peux facilement mettre en application le geste que j'ai prévu d'accomplir. En revanche, si je suis en extérieur avec tous les bruits parasites qui envahissent mon cerveau, l'exercice devient franchement beaucoup plus compliqué. là encore, répétition, travail, rien n'est impossible.
Je n'ai pas les compétences médicales pour vous parler des troubles DYS, je n'ai pas les diplômes. [...] Un "bac plus huit" m'a dit une fois : "C'est bien, votre projet, mais vous savez, il faut savoir différencier l'expérience et la compétence". S'il m'avait un peu écouté, je lui aurais répondu ceci : sans le vécu, sans l'expérience, et particulièrement dans le domaine de la relation à l'humain, la compétence n'est rien qu'un habillage qui ne dupe que ceux qui se soucient de l'apparence. J'ai "juste" une vie d'une petite trentaine d'années d'expérience au quotidien, du matin jusqu'au soir, la nuit et le jour sans jamais de pause, ni de congé, à composer, à m'adapter, à me battre perpétuellement dans un monde que j'ai du mal à comprendre, et qui, lui, ne me comprend pour ainsi dire jamais.
"c'est merveilleux d'être doué d'intelligence, mais sans noble but humaniste, l'intelligence n'est qu'un outil, elle ne doit en aucun cas déterminer la valeur d'un être humain"