La Trilogie d'une nuit d'hiver est un de mes coups de coeur absolu de ces dernières années : quelle joie quand j'ai vu que
Katherine Arden publiait un nouveau roman ! Je n'ai regardé le résumé que très brièvement, juste assez pour savoir que ça se passait pendant la Première guerre mondiale. le titre et le nom de l'autrice m'ont suffi pour avoir envie de le lire.
Et c'est un coup de coeur !
Difficile de rendre par écrit et en quelques mots ce que j'ai ressenti pendant cette lecture. L'impression de vivre un rêve éveillé, même si c'était un rêve cruel orchestré par un être démoniaque : dans un monde qui sombre dans le chaos, au milieu des horreurs de la guerre, ne vaut-il mieux pas fuir dans un cauchemar ? Qu'est ce qui pourrait être pire que la réalité ? Les monstres sont-ils sur le champ de bataille ou dans cet étrange hôtel ? Combien de fantômes errent sur les terres ravagées par les combats, et qui les convoquent ?
J'ai eu l'impression de revenir à nouveau dans la Minuit, sauf qu'il n'y avait pas Vassya ni Solovei... Ni Medved. À la place, il y avait Laura, Hans, Freddie... Et Faland. Et une atmosphère toute à la fois belle et lugubre, au son lancinant d'un violon. Une inquiétante étrangeté.
En plus de cela, j'ai été touchée par le thème des souvenirs, qui, bons ou mauvais, façonnent les êtres. Peut-on rester soi-même sans mémoire ?
Et j'ai aimé le rythme, assez lent, presque contemplatif et la construction de la narration, deux chronologies au départ, à quelques mois d'écart, qui finissent par se rejoindre.
Bref, je n'espère plus qu'une chose : qu'il soit traduit. Parce que je sais que je le relirai et qu'ainsi je découvrirai d'autres aspects.