L'histoire est-elle vouée à être toujours écrite par les vainqueurs, en particulier celles des femmes, et la vérité sur leur condition, leur génie, leur talent dissimulée par une doxa dominante ? Il faut donc toujours creuser, et chercher cette vérité au-delà des apparences.
A Lorsqu’Elisabeth Vigée-Lebrun et Adélaïde Labille-Guiard sont reçues en mai 1783 à l’Académie royale de peinture et de sculpture… Quatorze artistes femmes les ont précédées en cette royale institution, presque toutes admises avec des peintures de fleurs ou d’oiseaux, genre délicat. Mais Labille-Guiard est reçue pour son portrait du sculpteur Antoine Pajou et Elisabeth Vigée-Lebrun pour une scène mythologique, « La Paix ramenant l’Abondance ». Sauf que, suprême hypocrisie, ce genre, « inconvenant » pour une femme, ne sera pas mentionné.
Poète de « l’effacement comme façon de resplendir », Jaccottet disait de la peinture de Morandi « qu’elle aurait reçu sa lumière de la neige ».