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EAN : 9782366261080
160 pages
Lc Lucquin (02/09/2016)
3.5/5   21 notes
Résumé :
Kevin, 11 ans, ne comprend pas pourquoi il existe et décide de mettre fin à ses jours. Il raconte les épisodes marquants de son existence avant de passer à l'acte. Après sa tentative de suicide, il se retrouve dans une institution pour enfants en difficulté. Il commence alors une nouvelle vie et fait une rencontre décisive. Etienne, factotum, lui apprend l'ébénisterie.
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Il ne faut pas se faire une idée préconçue de ce court récit : ce n'est nullement l'histoire déprimante d'un enfant qui voudrait mourir. Vous lirez ici la prose limpide d'un enfant touchant, qui nous raconte sa vie, touchante elle aussi.
La lecture est aisée et le texte n'est pas prétentieux.
J'ai relevé un petit tic d'écriture : beaucoup de "bref". Mais après tout, Kevin, 11 ans, a le droit d'avoir son propre style lorsqu'il se confie à nous dans ses petits cahiers de brouillon.
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Une petite perle de finesse et d'émotion ! le récit d'une enfance malmenée écrit à la première personne, juste, surprenant, émouvant. Il n'est jamais simple de se glisser dans la peau d'un enfant sans tomber dans la caricature. Jean-Baptiste Aubert a trouvé un équilibre entre le fond et la forme qui épouse le rythme du récit ; il parvient à n'être jamais mélodramatique ou naïf.

Le protagoniste de son roman est un pré-ado mal dans sa peau, cherchant l'amour auprès de parents désemparés (la mère, femme triste, sans doute dépressive, a baissé les bras face au quotidien avec un mari alcoolique). À l'heure du basculement entre enfance et adolescence, quand le regard sur ses parents et sur la vie devient plus aigu, il s'interroge et cherche un sens à la vie qui est la sienne. On apprend dès les premières pages qu'il pense à se suicider. Ce livre est le journal de ces derniers jours : il a décidé de consigner sa vie entre ces pages ; quand ce sera fait, il passera à l'acte. Heureusement, le récit prend des détours, il y a des retournements de situation et des éclairs de soleil !

Si le premier quart du livre est plutôt contemplatif, la menace du suicide plane et contribue au besoin de tourner les pages ! La vie du jeune garçon défile : les rivalités à l'école, le sentiment d'isolement, la différence, les coups à la maison, mais aussi la tendresse avec une soeur adorée, les parties de luge, les premières explorations entre copains (une cabane dans un arbre, la découverte d'une grotte, prétexte à une épiphanie magnifiquement décrite). L'auteur reprend à son compte les poncifs de la nostalgie de l'enfance, toutes ces belles images qui évoquent des jalons pour beaucoup d'adultes. Cependant, il parvient, par sa maîtrise de l'écriture et par sa sincérité, à éviter les stéréotypes et à transcender ces images d'Épinal pour nous toucher.

Puis le livre change de ton, devient le récit d'une initiation, d'une renaissance. Avec une économie de mots, avec une sobriété voulue, l'auteur nous invite à suivre la transformation d'un enfant apeuré en jeune homme prêt à embrasser la vie, malgré les blessures du passé.
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Chaque année en France plus d'une centaine d'enfants entre dix et quatorze ans se donnent la mort laissant leurs proches dans un abîme de chagrin et de perplexité. Ce thème est à la fois terrifiant et terriblement humain. Comment des êtres si jeunes peuvent-ils en venir à éprouver le besoin de mettre fin à leurs jours?
Jean-Baptiste Aubert se risque sur le chemin étroit de ce questionnement sans véritable réponse. “11 ans” est un roman d'une incroyable fulgurance qui se porte à la hauteur du psychisme d'un jeune garçon de 11 ans. Comme l'indique la préface de l'éditeur il s'agirait de la retranscription de deux cahiers qui auraient été retrouvés dans l'armoire du petit Kevin. Il n'y a pas plus d'indication. On commence donc la lecture de ce journal et d'emblée on est frappé par la simplicité de cette écriture pleine d'innocence. Kevin rapporte les faits ordinaires de la vie d'un garçon encore loin de l'adolescence : la classe, le chat Pacha, les balades en vélo, les bains dans la rivière, les cabanes dans les bois. Tout à l'air d'aller pour le mieux mais le lecteur n'oublie pas la phrase lapidaire qui ouvre le journal : “J'ai onze ans, et je veux mourir.” du coup une sourde inquiétude se noue dans le cours même de la lecture. Comment une telle pensée peut progressivement germer depuis les rives de l'innocence ?
L'écrivain ne joue pas les procureurs, bien au contraire, mais il tisse une toile narrative autour du personnage de Kevin qui sont autant d'éléments d'explications. Kevin est un enfant hypersensible. Il se pose des questions qui ne sont pas de son âge et il a bien du mal à comprendre la brutalité de certains à son égard. Il mène parfois des enquêtes qui lui permettent de comprendre un peu de son histoire, l'origine de son prénom qu'il déteste par exemple. Et puis il y a ses parents qui se déchirent et qui sont très loin d'être docteur en psychologique. A partir d'une détresse qu'il aurait fallu simplement écouter au départ Kevin va progressivement s'isoler, d'autant que les adultes ne lui laissent pas le temps de se construire des points d'appui solides. Jean-Baptiste Aubert fait finalement le récit d'une faillite qui ne peut pas être celle d'un enfant, une faillite où les responsabilités sont diffuses mais réelles. le constat dépasse sans doute de beaucoup la thématique abordée car le tableau qu'il nous propose est sans appel. Certains adultes qui éduquent les enfants sont-ils jamais devenus des adultes? Est-il possible de construire une personnalité solide à partir de l'explosion de la structure familiale quand les êtres qui la composent passent leur vie dans le ressentiment? Sans parler des solutions que proposent les services sociaux qui traitent finalement plus des dossiers que des êtres humains.
“11 ans” est une belle réussite littéraire écrite dans l'écume même de l'enfance. On reste longtemps suspendu à la dernière ligne de cette oeuvre déstabilisante dans sa simplicité, ému jusqu'aux larmes…

Appoline SEGRAN (CULTURE-CHRONIQUE.COM)



Lien : http://www.culture-chronique..
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Ne pas se fier à la phrase du 4ème de couverture : « J'ai onze ans, et je veux mourir. » D'accord c'est le thème premier du roman. Mais ce n'est pas que cela. C'est surtout les difficultés d'un jeune, un peu différent, face aux codes de la société et parents actuels. La rencontre avec le vieux menuisier est tendre, belle, positive. Une lecture aérée aux mots qui sonnent justes, d'autant que cette parole est donnée à ce jeune qui écrit ses impressions sur des cahiers. Super !
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Très beau texte, qui malgré son thème pas gai ne sombre jamais dans le larmoyant et le noir. Kevin est un enfant fin, intelligent qui se pose beaucoup de questions et qui énonce simplement, sans tergiversations, ses expériences, les événements qu'il vit. Pas de violence directe, elle est présente, mais pas décrite de manière malsaine, juste pour faire du trash. Non, Kevin est malheureux et l'on n'a pas besoin de scènes de violence pour le comprendre. Il ne veut de mal à personne, d'ailleurs il l'écrit : "Si je m'en vais, ce n'est pas pour vous faire du mal, c'est pour moi-même ne plus avoir mal." (p.74)

L'écriture de Jean-Baptiste Aubert est fine, sensible et délicate, de celles qu'on aime à lire, qui disent beaucoup simplement, sans artifice. Elle va au plus profond des êtres et de leurs questionnements. Kevin existe, il est réel, on l'a déjà rencontré, craint parfois parce que sa situation n'est pas de celles que l'on rencontre tous les jours, plaint souvent voire même aidé. Mais Kevin est aussi un enfant, insouciant, qui fait preuve d'humour et de détachement, heureusement pour lui serait-on tenté de dire.

Le texte est tout simplement beau et touchant. Kevin est un jeune garçon attachant, un peu comme le Courgette de Gilles Paris. Tous deux auraient pu se rencontrer au foyer -puisque Kevin y fera un séjour- et auraient sûrement sympathisé. Il me touche particulièrement de par ma profession auprès d'enfants en difficulté mais aussi tout simplement parce qu'il touchera n'importe quel lecteur sensible qui aime les beaux personnages. Et le fait que l'histoire soit racontée par son point de vue, soit celui d'un enfant de 11 ans n'est absolument pas un point négatif -et pourtant, je ne suis pas fan du genre-, au contraire, j'ai vraiment ressenti que Kevin me parlait à moi, comme s'il était en face de moi.

Un roman fort que je vous conseille. Un coup de coeur pour moi, lu en quelques heures, sans le lâcher.
Lien : http://www.lyvres.fr
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Dans la cour, on passe pour des anormaux, parce qu'on ne peut pas s'envoyer de textos ou aller sur internet comme tout le monde.
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À chaque repas, mon père met la radio très fort. Je comprends maintenant que c’est pour ne pas crier.
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J'ai trouvé ces deux cahiers il y a quelques années dans l'armoire d'un enfant que j'ai connu. Je les ai précieusement conservés. Après avoir longuement réfléchi, je pense que leur publication est nécessaire. Irène.
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Je ne me suis pas encore pendu. J’aimerais encore écrire.
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Le prêtre parle et lit des extraits d'un livre, la Bible. Pourquoi ? Je sais lire depuis longtemps, et tout seul.
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