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4,1

sur 983 notes
A peine sortie de la lecture de 4 3 2 1.
Malgré ses mille et quelques pages, Paul Auster nous mène en bateau du début à la fin. Les premiers chapitres sont un peu difficiles à suivre du fait des histoires menées en parallèles qui se ressemblent beaucoup, mais très vite elles se singularisent et l'on est porté jusqu'au bout d'une traite. Paul Auster multiplie les références à ses anciens personnages et ses romans. Ce dernier récit biographique d'un personnage, ou quatre personnages en un nous promène dans une Amérique d'après-guerre avec un réalisme journalistique alternant avec des passages très littéraires et attachés à la psychologie des personnages. le thème premier pourrait être celui du hasard, si cher à Paul Auster, aux possibles de l'existence, aux destins contrariés, à l'imprévu chamboule-tout.
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Ce merveilleux roman possède une ÉNORME qualité : il est inénarrable !

Tout ce que l'on peut en dire, c'est que nous partageons durant 1016 pages, la vie du jeune Archie Ferguson, fils de Stanley Ferguson, lui même troisième fils d'un immigré venu faire fortune aux États-Unis et mort prématurément ... Ou plutôt non, que nous partageons quatre versions différentes de ce qu'aurait pu être sa vie, selon les circonstances réelles ou imaginaires ...

Et l'on ne s'ennuie pas une seule minute ! Nous vivons et ressentons les émotions du jeune garçon, qui nous conte avec brio le quotidien américain des années 50 et 60, les évènements marquants de cette période, les joies de vivre et le mal être selon les moments ...

Et surtout, personne ne sait raconter comme Paul Auster ... Ah ! ces merveilleuses pages où il nous raconte sa passion pour le formidable duo comique, formé par les inoubliables Stan Laurel et Oliver Hardy !

Et même si l'on peut se sentir parfois un peu “dérouté” par les diverses versions, pas un instant l'on ne se lasse !
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Nous nous sommes déjà tous demandés ce qu'aurait été notre vie si les circonstances avaient été différentes, si les événements que nous avions vécus n'étaient pas arrivés, si nous avions fait d'autres choix aux moments-clés de notre existence. Imaginez pouvoir explorer ces différents possibles, pouvoir regarder ce que vous aurait réservé le destin si telle ou telle variable avait été changée. C'est exactement l'exercice auquel se livre ici Paul Auster en racontant quatre versions différentes de la vie de son personnage, Archibald Ferguson. Les différentes versions vont partir dans des sens différents, selon que son père reste en vie ou pas, selon que le magasin familial brûle ou soit cambriolé ou reste intact, et selon la ville d'ancrage qu'auront choisi ses parents au moment de leur installation. Si les protagonistes restent sensiblement les mêmes, leur rôle dans le destin de Ferguson va varier largement, selon la place qu'ils vont occuper dans sa vie, amenant cette vie à changer sensiblement d'une version à l'autre.

Il est certain que certaines version de Ferguson sont plus aventureuses que d'autres, mais globalement, Paul Auster nous raconte sur plus de 1 200 pages la vie quotidienne d'un jeune garçon devenu adolescent puis adulte, faite de rebondissements plus ou moins tragiques et plus ou moins farfelus. Il est fascinant de voir comme chaque instant d'une vie somme toute normale peut être romancé jusqu'au plus petit détail, comme le quotidien peut devenir une grande aventure sous la plume d'un auteur de grand talent. Même s'il y a quelques longueurs, je ne me suis vraiment pas ennuyée dans ce long récit, suivant avec intérêt les circonvolutions des différentes vies de Ferguson, recroisant avec joie quelques personnages qui sautent habilement d'une version à l'autre alors qu'on ne les attend pas.

Je ne peux que saluer le génie de cet auteur qui a réussi à garder la cohérence de son personnage sur tant de pages, et sur tant de versions de son histoire. Chaque événement affecte d'une manière ou d'une autre le Ferguson que nous avons devant nous au moment où il arrive, et il est fascinant de voir que les autres versions du personnages évoluent différemment quand elles n'ont pas connu telle ou telle mésaventure. C'est sensiblement la même personne – féru de sport et de littérature, très lié à sa mère, en quête d'un épanouissement amoureux et sexuel -, pour autant, sa personnalité s'infléchit légèrement en fonction de son histoire. J'ai rarement vu un personnage aussi réussi, aussi bien traité et approfondi, et rarement autant réfléchi sur l'impact de nos vies sur ce que nous sommes. Magistral !
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Ferguson et ses vies. Quatre vies. Celle qu'il a eue, celles qu'il auraient pu avoir. Si…Si…Si ses choix avaient été différents. Un chemin plutôt qu'un autre. Une rencontre au profit d'une autre. Princeton, Columbia. Les Etats-Unis, La France. le journalisme, la poésie.

4321 est un roman dense qui aborde une multitude de thèmes. Sur fond d'Histoire de l'Amérique des années 50 à 70, de cinéma, de littérature et de sport, le lecteur fait la connaissance de Ferguson et le suit à travers son enfance, son adolescence puis, à l'âge adulte. le protagoniste, quel que soit les chemins qu'il suit, évolue dans un cercle composé d'érudits. Tout ce qui l'entoure est culture. Les références littéraires et cinématographiques sont extrêmement nombreuses. A vrai dire, le livre en est truffé. Des pages entières parfois. Ce côté qui pourrait en rebuter plus d'un m'a beaucoup séduite. Néanmoins, tout n'est pas que raffinement. Certains passages sont très crus. L'auteur à l'imagination débordante laisse parfois cours à des divagations qu'on lui connait bien. La frontière entre le réalisme et l'improbable est souvent ténue dans les romans de Paul Auster, qu'on aime ou qu'on n'aime pas. On a vite fait de basculer dans son monde.

C'est intelligent, cultivé, très détaillé et parfois complètement loufoque. Il est vrai que je regrette quelques longueurs. Néanmoins, venant de cet auteur, dont j'affectionne tout particulièrement l'univers que j'ai découvert à l'âge de 13 ans en lisant sa très célèbre trilogie, je les tolère. Plus que ça, j'en viens à les apprécier car il y a ce » je ne sais quoi » qui me séduit.

J'ai trouvé le personnage de Ferguson tellement fascinant ! Si jeune et déjà complet. Engagé. Curieux. Cultivé.

Un long roman (plus de 1000 pages), certes, mais très immersif dans lequel il est nécessaire de se plonger totalement afin de l'apprécier à sa juste valeur. Il serait regrettable de passer à côté de cette petite merveille et de ses subtilités.
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4321
Paul Auster
roman
traduit de l'américain par Gérard Mandal
Actes Sud, 2018, 1020p


Tout commence par une blague juive, contée par des Juifs de Pologne et de Russie qui s'établissent en Amérique. L'auteur imagine alors quatre personnages, nés en 49, à New York, les mêmes et cependant autres, tous avec le même nom -dû à un oubli- Ferguson, prénom Archibald dit Archie, ou « archi » comme archives, mais avec des destins différents, ce qui ne veut pas dire meilleurs ou pires, seules les circonstances changent. Trois de ces personnages doivent mourir, malgré la peine qu'en conçoit l'auteur qui s'est attaché à eux. Leur mère, la même toujours, n'est peut-être pas très cultivée, en comparaison avec la soeur de celle-ci, professeur d'université, mais elle est un excellent photographe. le père est un homme d'affaires, petit ou grand. Avoir ou non de l'argent change le cours d'une vie.
Siri Hustvedt au cours de l'écriture du livre, a donné son opinion à son mari qui doutait : elle a trouvé le bouquin très intéressant. En effet la construction est originale, et la perspective sociale-réaliste. Ce qui motive Auster, c'est de se réinventer à chaque nouveau livre. Si l'on retrouve les thèmes, si on passe d'un texte à l'autre, la structure diffère.
L'écriture est pleine de verve : on ressent tout le plaisir qu'Auster prend à l'écrire. Même s'il est plein d'hésitations et qu'il fournit beaucoup d'efforts pour s'interdire des facilités, éviter la superficialité, donner la vérité des choses. le texte se lit avec aisance, il est émaillé d' humour, il donne des informations sur ce qu'est l'Amérique vu par un Américain. C'est un portrait nuancé, malgré son parti pris, que l'auteur brosse de ce pays, sur trois décennies 50, 60 et 70. Il y est question de la guerre du Vietnam et des angoisses de jeunes gens qui finissent leurs études et risquent d'être envoyés là-bas pour des intérêts absurdes, des émeutes estudiantines à Columbia, de la lutte pour les droits civiques, de la révolution sexuelle, entre autres. C'est qu'il s'agit de saisir une époque.
On y trouve le goût d'Auster pour la lecture et l'écriture, son amour du français et des poètes de France, Villon, Eluard, Reverdy, qu'il traduit, sa passion du cinéma, son plaisir du sexe et de l'état d'amoureux, son goût très vif pour le base-ball et le basket. Ce n'est pas une autobiographie ; si les faits sont tirés de sa vie, l'auteur n'écrit pas sur sa vie. Deux épisodes sont particulièrement marquants dans le récit de ces vies, le premier, c'est la mort d'une rupture d'anévrisme d'un ami d'enfance, le second c'est l'amour éprouvé pour une fille de la famille recomposée Amy Schneidermann.
On voit aussi la naissance d'un écrivain ; comment un jeune homme passe par tous les stades de l'écriture, d'articles de journaux, de réflexions sur des films, de commentaires d'un match, de récits imaginaires et drôles. On a le contenu de certains de ces textes, le livre dans le livre donc, et qui plus est, le livre qu'on est en train de lire, c'est le livre que Ferguson 4 écrit à Paris, alors qu'il a à peine plus de vingt ans. C'est dire si 4321 est un livre qu'Auster portait en lui. On peut donc parler d'un roman d'initiation, à l'écriture, accompagnée d'une initiation au sexe et à l'amour, ce qui doit être la même chose, répondre à un besoin d'expansion.
le style est oral, et vivant, très vivant. On a l'impression de lire du Dickens. C'est un Ferguson qui parle, à différents âges, et qui parle de façon naturelle et animée. On pourrait lire les histoires des différents Ferguson d'une seule traite, si on le désirait, mais on a préféré se laisser emporter par le courant, et tourner les pages comme elles se présentaient.
C'est un livre plaisant à lire. On ne s'ennuie pas. Les personnages sont attachants. On se replonge dans un passé, quand on a un âge certain, proche. S'il fallait représenter le livre par un dessin, ce serait celui d'un carrefour avec de nombreuses bifurcations. Si l'on choisit telle route, c'est qu'il fallait la suivre. Il n'y a pas de regret à avoir. J'ai suivi la longue route d'Auster. Il me fallait la suivre, et j'en sors contente. 
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Et bien me voilà arrivée au terme de cette brique de plus de 1000 pages.

Quatre trajectoires de vie possibles pour Archie Ferguson, jeune américain dans les années 50/60. Il est issu de l'immigration juive (son grand-père a quitté Minsk quelques années plus tôt et ne parlant pas l'anglais , il s'est vu changer son nom de famille par un employé qui ne le comprenait pas) .

Chacune des 4 possibitités de destin donnera au héros matière à introspection. Et pour ce faire, Paul Auster est un maître !

Ce livre particulier et original par sa structure est trop difficile à résumer et je ne m'y risquerai pas. Car si l'auteur envisage 4 trajectoires possibles, celles-ci ne sont pas narrées l'une après l'autre mais de manière aléatoire (si l'auteur a choisi un certain ordre, alors je suis passée à côté) .

J'ai craint un moment me perdre dans le dédale mais finalement non !
J'ai pris du plaisir à lire ce roman particulier même si je ne l'ai pas lu d'une traite. J'ai interrompu quelques fois la lecture et pris un autre bouquin plus facile pour me "distraire" un peu.

Je n'aurai qu'un seul reproche : le texte contient parfois des descriptions ou des explications longues, trop longues. J'étais ainsi tentée de les lire en diagonale car je trouvais qu'elles n'apportaient rien de plus au roman.

L'écriture de Paul Auster est fabuleuse quand même , c'est une grande plume du roman américain.
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Spontanément , je n'aurais pas acheté ce livre ... à cause de la réputation de  Paul Auster , "le plus grand auteur américain vivant " ( mais au style particulier ) et aussi parce qu'à sa sortie , j'avais feuilleté le livre... et j'étais tombé sur une page assez hermétique .
Mais mon anniversaire arriva et là … ce fut le drame !
On me l'offrit !
Je me suis donc senti obligé de me plonger dans la lecture de « 4 3 2 1 ». Il faut de la concentration pour entrer dans l'histoire : difficile de faire des pauses...presque pas de paragraphes , des phrases looooongueeeees , très longues ... à perdre son souffle si on les lisait à voix haute . Certaines font plus d'une page et demi !
Paul Auster nous raconte la vie du jeune Archie Ferguson
( jeune homme que je n'ai pas trouvé particulièrement attachant ) , déclinée en 4 versions .
J'ai réussi sans trop de difficultés à lire la 1ère moitié mais après la page 500, j'ai trouvé que le récit tournait en rond avec de plus en plus de longueurs . Les amours multiples de Ferguson , ses velléités de devenir écrivain ne m'ont pas intéressé . J'ai eu beaucoup de mal à accrocher à cette histoire que je n'ai pas trouvée passionnante ( selon les chapitres , il est amoureux d'une telle ou d'un(e )autre , son père est mort ou est bien vivant , propriétaire d'une boutique ou de plusieurs …) et puis les passages décrivant les matchs de basket et de baseball m'ont prodigieusement ennuyé  ! Autrement dit , si ce livre ne m'avait pas été offert , j'en aurais abandonné la lecture peu après la moitié ... et là avec la meilleure bonne volonté du monde , je ne l'ai abandonné qu'à la page 750.... au bout de 11 jours , je n'en pouvais plus !
Je sais que mon avis va faire tache au milieu du concert de louanges , mais j'ai l'impression d'avoir perdu mon temps !
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Un très grand roman : le meilleur que j'aie lu depuis longtemps.
C'est un roman très ambitieux : on pourrait même dire qu'il s'agit de quatre romans en un. En effet, Paul Auster part d'une idée très originale. Il a un personnage principal : Archibald Ferguson et il invente quatre versions possibles de sa vie depuis l'enfance jusqu'à 24-25 ans.
C'est quasi impossible à résumer. Dans une version, son père meurt assez rapidement, dans une autre, il est riche, dans une version il meurt très jeune foudroyé par l'orage, dans une autre version il sera estropié suite à un accident. Ses amours varieront également selon les versions : tantôt des femmes, surtout Amy, tantôt des hommes et des femmes.
Paul Auster décline l'idée que les trajectoires de nos vies sont liées au hasard et à des événements sur lesquels nous n'avons pas de prise.
C'est très bien écrit et assez plaisant à suivre, c'est jubilatoire, on se croirait un peu chez Woody Allen car ça se passe à New York et les personnages sont très bavards et autocentrés. Paul Auster y a certainement mis aussi beaucoup de ses centres d'intérêt : le cinéma, l'écriture.
Il s'agit également d'un roman profondément ancré dans L Histoire des Etats-Unis entre 1950 et 1970.
C'est un roman d'une grande ampleur, je me suis régalée à le lire. N'ayez pas peur même si c'est un pavé de plus de 1000 p et 1kg, cela se lit très très bien.
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1947-1969, l'enfance, l'adolescence et les années d'étudiant d'Archie Ferguson racontées sur sept périodes en quatre versions. Une vie faite de circonstances, de choix, de rencontres, d'occasions saisies ou manquées. Un roman foisonnant et addictif qui, s'il n'évite pas les longueurs (sur plus de 1000 pages, c'est sans doute inévitable), parle des petits ou grands faits qui font basculer une existence, des moments décisifs, des éléments déclencheurs et des rencontres capitales.
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1016 pages de bonheur 🌟🌟🌟🌟🌟
Un héros, 4 destinées, l'Amérique des années 50 et 60, la guerre du Vietnam, la ségrégation raciale, l'adolescence, la famille, la vie étudiante, l'amour, l'amitié, mais surtout et avant tout, New York et le processus de création littéraire.
Juste génial!
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