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4,1

sur 983 notes
Paul Auster...
J'ai quasi tout lu de lui, il y a une quinzaine d'années... puis Tombouctou avait coupé mon bel élan. Je l'avais trouvé décevant. Puis j'avais lu La nuit de l'oracle et pareil, aucune saveur venue me happer comme dans La musique du hasard ou le voyage d'Anna Blume. Je m'étais dit que Paul Auster n'avait plus l'inspiration, qu'il avait tout dit et que c'était fini.
Honte sur moi.
4 3 2 1 a été à nouveau une révélation, une jouissance de lecture infinie. Un livre stimulant intellectuellement et une écriture si fluide, si naturelle qu'on ne voit pas défiler les mille pages.
Ferguson et ses quatre vies différentes, d'un quotidien absolument parfait, pas de grandes aventures, juste quatre vies normales avec des petites différences, toutes aussi crédibles les unes que les autres. On s'attache à chacune des quatre versions, toutes dans l'Amérique des années 50-60, où il se passe tant de choses.
Il paraît que Paul Auster a mis beaucoup de lui-même dans ces petits gars-là. On le sent, même sans connaître sa biographie.
C'est d'une incroyable maîtrise avec un talent de conteur toujours bien là.
Paul Auster n'est donc pas fini !
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Le thème de ce livre m'avait pourtant séduit, le hasard et la fatalité de nos vies, mais je me suis vite lassée du parcours d'Archie Ferguson et ses quatre vies...... Je n'ai pas retrouvé l'écriture et le style de Paul Auster que j'apprécie , et je me suis perdus dans ses longueurs.....
Dommage....
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Le dernier Auster. Cet écrivain qui a bercé ma jeunesse. J'ai attendu presque deux ans pour le lire, intimidée, en ayant peur d'être déçue et effrayée par le morceau (pas moins de 1016 pages), j'ai attendu je crois le moment propice. Bien m'en a pris, cette lecture a été une véritable aventure.

4321 serait-il LE livre de Paul Auster, celui qui réunit absolument tout son univers, ses gouts (musicaux, littéraires, cinématographiques, sportifs), ses expériences personnelles, ses visions de l'écriture et de l'écrivain ? LE livre synthèse, LE livre le plus personnel de l'auteur, LE livre d'une vie ? le héros, Archie Ferguson, est en tout cas de la même année que lui (1947) et semble traverser des expériences et des interrogations proches de ce qu'a vécu l'écrivain.

4321 est un roman fleuve ou plutôt un roman qui s'écoule telle une rivière qui se séparerait en bras. Au lieu de prendre un chemin et de nous raconter une histoire, l'auteur se veut omniscient et décide de prendre tous les bras de la rivière, en parallèle, pour voir ce que cela donne. Une expérience de littérature. Quatre histoires, quatre destinées pour un même personnage. Tout est résumé ainsi : « Quelle idée intéressante, se dit Ferguson, de penser que les choses auraient pu se dérouler autrement pour lui, tout en restant le même. le même garçon dans une autre maison avec un autre arbre. le même garçon avec des parents différents. le même garçon avec les mêmes parents mais qui ne faisaient pas les mêmes choses qu'actuellement. Si son père était resté chasseur de fauves, par exemple, et qu'ils vivaient tous en Afrique ? Si sa mère était une actrice célèbre et qu'ils vivaient tous à Hollywood ? S'il avait un frère ou une soeur ? ».

Une version lumineuse, une version plus torturée et ambigüe, une version dramatique, une autre peut-être plus sereine d'un même personnage car un virage a été pris et pas un autre, un labyrinthe narratif, variations sur un même personnage, des variations importantes, des variations plus mineures…c'est original, et ce raconté sur deux décennies, les années 50 et 60, sur fonds d'histoire américaine marquée par la ségrégation raciale, la guerre au Vietnam, les révoltes étudiantes.

J'ai profondément aimé ce livre pour plusieurs raisons :

- le formidable talent de conteur de Paul Auster qui nous amène, des heures durant, sans jamais nous lasser. Il m'a captivé, m'a profondément attaché au personnage principal, je l'ai suivi de bout en bout, alors que le livre fait plus de mille pages, me surprenant à lire des heures durant sans bouger et sans me rendre compte du temps, de l'heure. Ce livre est un cocon douillet.

- Cette expérience de littérature inédite, ces quatre livres imbriqués, de manière foisonnante et ambitieuse, mettant en valeur la puissance du destin mais aussi la prégnance du moi intrinsèque malgré ces destins. Une construction brillante comme je n'en avais jamais lu. J'avoue m'être un peu perdu au début, avoir voulu absolument relier les différents scénarios (car on alterne sans cesse : 1.1/1.2/1.3/1.4 puis 2.1/2.2/2.3/2.4 etc, 2.1 étant bien entendu en écho au 1.1) mais en fait, même si intellectuellement parlant c'est riche, se laisser aller sans chercher à relier quoi que ce soit marche aussi car j'ai fini par bien faire correspondre les éléments sans effort, cela venait naturellement. Et cette trouvaille se base sur des questions universelles que nous nous sommes toutes et tous un jour posé « si je n'avais pas pris telle décision, où en serai-je aujourd'hui ? » Oui, une sorte de kaléidoscope qui montre une image légèrement différente dès que nous le tournons un tout petit peu (variation mineure) et une image totalement différente dès que nous le tournons beaucoup (variation majeure).

- Les références culturelles nombreuses et riches : j'ai corné de multiples pages faisant référence aux livres, aux musiques, aux films, autant de fils et de clés permettant de connaitre, d'approcher, d'ouvrir l'univers austérien. J'ai une envie de me plonger dans cet univers que j'avais bien sûr entrevu dans ces précédents livres mais qui est ici assemblé, comme offert. Oui, Paul Auster nous fait une offrande, un testament culturel.

- Les références historiques, très détaillées, m'ont beaucoup appris. Si ces éléments historiques et politiques semblent parfois longs (notamment les révoltes étudiantes longuement décrites), ils sont importants car ce sont eux qui, en grande partie, ont une influence sur le destin de Ferguson. C'est en effet le rôle de l'environnement social et historique sur les choix de vie, et le hasard qui peut faire bifurquer ou mettre un terme à une vie qui semblait immuable. Une sorte d'effet domino : selon l'endroit où on se trouve et dans quelle situation personnelle, familiale, culturelle, si les parents sont encore ensemble ou non, selon l'endroit où l'on habite, l'université où l'on fait ses études, et donc la façon d'appréhender et de vivre l'Histoire, ou encore selon son orientation sexuelle, on va alors évoluer de manière différente.

- La ville de New York, comme souvent avec Paul Auster, que nous parcourons, dans laquelle nous déambulons, mais aussi celle de Paris des années 50/60 dans leur bain culturel et politique (on sent tout l'amour de l'auteur pour ce Paris de la nouvelle vague).

- de nombreux clins d'oeil en référence à ces livres ou pièces antérieurs : Laurel et Hardy , Moon Palace (ah…Moon Palace), le livre des illusions (David Zimmer), le carnet écarlate de Ferguson (le carnet rouge)…


- La quête d'identité malgré les soubresauts du destin, la recherche du moi intrinsèque du héros, avec Paul Auster en filigrane. Les pages, nombreuses, sur l'écriture et le rôle de l'écrivain m'ont plu, interpellé. Malgré tous les soubresauts du destin, l'essence du héros et de l'auteur est là. Dans cette passion, dans cette soif.

- La fin, brillantissime et surprenante…

C'est un roman hors norme, remarquable, riche, intelligent, haletant, plein de rebondissements, et, surtout, à caractère universel. Chapeau bas M.Auster. Je ressors de cette lecture émue et troublée.

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4321 de Paul Auster


Archie Fergusson est né en 1947 à Newark. Et, je ne peux pas faire plus pour résumer l'histoire car il y en a quatre. Je vous épargne les 4 résumés pour éviter de vous couper l'envie de lire ce roman à la construction assez incroyable car je ne le ferai que maladroitement.

Il y a un personnage principal mais l'auteur a inventé 4 destins qu'on découvre par tranche à la même période. 

Et même si j'étais prévenue sur la construction je me suis faite avoir. C'est une lecture qui peut paraître exigeante quant à la forme mais très fluide grâce au style entraînant et sublime de Paul Auster. Et à l'occasion de la traversée des années 1950, 60 et 70 on découvre l'histoire des Etats-Unis introduite dans les différents scénario : la chasse aux sorcières, la lutte pour les droits civiques des afro américains, la guerre du Viet-nam.

Paul Auster est un de ces écrivains qui sublime le moindre détail. La description de choses complètement banales, sous la plume de Paul Auster, les rend merveilleuses. Il fait ressortir tout le charme d'une famille ordinaire.

Il n'y a que lui qui peut nous impressionner avec une construction complexe si maîtrisée. Il faut du talent pour nous faire apprécier même les divagations et les chemins un peu tordus mais délicieusement contés durant plus de 1000 pages.


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Il y a un sortilège caché dans les premières lignes de ce roman de plus de mille pages, il vous tombe dessus dès le début de la lecture pour ne plus vous lâcher. On se fait avaler tout cru dans l'histoire de la famille Ferguson.
La façon dont les personnages sont racontés est passionnante. Ce roman est un véritable page-turner.

Mais alors, c'est un roman très étrange ; la chronologie est étonnante et il faut un certain temps pour comprendre comment ça fonctionne.
Les phrases sont extrêmement longues, parfois une page entière, et pourtant ça ne gêne absolument pas.

Il y a ce que j'aime dans ce roman, un "Et si"... la possibilité d'un autre destin, plusieurs fois, plusieurs alternatives pour une même vie.
Il y a un socle, une base de départ toujours la même : le grand-père arrivé à Ellis Island au début du XXème siècle, puis un de ses fils, Stanley, qui épouse Rose Adler avec qui il aura Archibald (Archie) Ferguson, le héros de l'histoire. Ensuite, quatre déclinaisons de ce qu'aurait pu être leur vie, mais essentiellement axées sur celle d'Archie, nommé Ferguson par l'auteur.

J'ai adoré l'idée du roman, j'ai toujours aimé ce genre d'histoire, que ce soit au cinéma ou en littérature, parce que moi-même je me demande souvent ce que serait ma vie si d'autres choix avaient été faits. Si mon père avait choisi d'aller travailler au Zaïre (comme je l'espérais) plutôt qu'au Havre. Je n'aurais jamais rencontré le père de mes enfants, qui donc n'existeraient pas et ça aurait une incidence sur une multitude de vies. Des amitiés jamais nouées, des histoires d'amour jamais vécues.
Je trouve ce genre d'extrapolation absolument fascinante.
Et c'est construit d'une façon totalement inattendue, avec maestria.

Au fil des chapitres on parcourt l'histoire de l'Amérique de façon très diversifiée en fonction des différentes vies, des choix et des centres d'intérêt du héros, et ça aussi c'est passionnant. C'est dense et foisonnant.
Il est par ailleurs énormément question de littérature tout au long du roman, un vrai bonheur... qui donne envie de découvrir nombre d'auteurs cités.

Ce livre m'a tenue pendant 18 jours ... j'aurais bien aimé en venir à bout plus vite que ça !
Mais quel talent Paul Auster !
Sans aller jusqu'au coup de coeur, je suis admirative de l'oeuvre qui m'apparaît comme une véritable prouesse littéraire.

Lien : http://mechantdobby.over-blo..
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Paul Auster est l’un de mes auteurs américains préférés, mais 4321 n𠆚 pas fonctionné pour moi. Malgré l𠆞xcellente idée de 4 histoires possibles, j𠆚i trouvé l𠆞nsemble ennuyeux. J𠆚i particulièrement été dérangé par la place importante laissée à un sport américain (base-balls je crois) sans intérêt pour moi. Il n𠆞st pas le premier auteur américain à décrire longuement des scènes de sport qui n’ont aucun intérêt de l𠆚utre côté de l𠆚tlantique. (Du moins pour moi)
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4321
Paul AUSTER

Archibald Isaac FERGUSON.
Dit Archie, dit Ferguson.
C𠆞st le nom du personnage principal de cet excellent roman de Paul Auster.
Archie est le fils de Rose et Stanley.
Mais aussi le petit fils d’Isaac Reznikoff rebaptisé « Ferguson » à son arrivée à Ellis Island en provenance de Biélorussie suite à une incompréhension linguistique.
Nous allons suivre Archie, né en 1947 à Newark NJ de sa naissance à sa vie d�ulte.
Dans sa structure familiale d𠆞nfant unique entre sa mère photographe et son père propriétaire d’un magasin de meubles et téléviseurs (3 brothers home world ) qu’il tient avec les 2 oncles d𠆚rchie.
Dans ce roman d𠆚pprentissage Archie s’intéresse aux sports (baseball et basket), à la littérature (journaux , romans, poèmes), au sexe (avec l’omniprésente Amy, Andy,Julie la prostituée, Evie son ancienne prof et quelques autres), à la politique (Kennedy, Johnson, le Vietnam, les droits civiques, Martin Luther King et les black panthers).
La vie ordinaire d’un jeune américain dans les années 60.

MAIS !
Ce qui fait la force, l’intérêt et l𠆞xcellence de ce roman à mes yeux c𠆞st la construction qu𠆞n a fait son auteur.
L𠆞nfance et l�olescence d𠆚rchie jusqu𠆚u drame qui est le cambriolage du magasin paternel et qui est le point de départ de tout les possibles.
En effet Paul Auster va nous raconter 4 versions possibles de la vie d𠆚rchie.
Parents riches ou de classe moyenne, mariés ou divorcés et remariés à d𠆚utres, vivants ou morts, Archie aux USA ou en France, Archie le journaliste ou l’écrivain, en couple avec Amy, Célia ou Hallie.
4 versions très différentes d’un avenir pour ce jeune homme avec cependant des personnages secondaires récurrents très forts : les grands parents, la tante Mildred, les cousins Francie et Noah, les demi-frères et sœurs Amy et Jim...

J𠆚i tout aimé de ce roman coup de coeur.
En connaissant sa construction je l𠆚urai lu différemment mais je n𠆚i pas été perdue du tout (après avoir fait un petit arbre généalogique au début).
C𠆞st vraiment un coup de génie d’écrire 4 versions d’une même histoire.
Un procédé narratif inédit pour moi.
Un vrai roman à tiroirs comme j𠆚ime avec un livre dans le livre, une histoire dans l’Histoire, des références littéraires et musicales, la ville de New York et sa voisine Newark et même si le parallèle est osé je trouve chez Paul Auster tout ce que j𠆚ime chez Philip Roth au niveau politique, géographique et « livre poupée russe ».
Bref vous l𠆚urez compris : c𠆞st un coup de coeur !

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J'avais lu quelques romans de Paul Auster, il y a bien longtemps et étais restée sur l'idée d'un écrivain légèrement surestimé. Je me suis plongée dans ce volumineux roman alléchée par les propos d'une amie. Je ne l'ai pas regretté. Ces quatre versions d'un même personnage offrent une vertigineuse et profonde réflexion sur le hasard et la nécessité et nous conduisent à nous interroger sur ce qui fait un être humain. Cette portée métaphysique de l'oeuvre m'amène à jeter un regard rétrospectif plus nuancé sur les premières oeuvres de Paul Auster qui, je le reconnais maintenant, contenaient déjà cette profondeur ontologique qui m'avait à l'époque échappée. Cette lecture m'invite assurément à redécouvrir une oeuvre que, j'avais pour le coup vraisemblablement sous-estimée.
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Comment dire ? ( Disons plutôt : "comment l'écrire ?" ) ; la lecture de 4321 aura de nombreuses conséquences dans votre vie de lecteur :

- Plus jamais, vous ne mettrez plus d'une étoile babeliesque à un livre de Musso, Levy, Brown ou quelque autre erstaz "turnpagerien".

- Plus jamais vous n'écrirez qu'une écriture fluide est une qualité. "Vive les phrases de 600 signes ! ", saupoudrées d'une quantité minimale de virgules.

Cette ( Ces ) histoire (S) d'un enfant, culturellement gâté, qui se heurte à une période charnière de l'histoire moderne, d'une période qui laissait croire qu'il était possible, par la violence ou par le verbe, de changer la société, avec toujours au fond de soi un amour du prochain ( Et aussi de NYC !).

Impossible à résumer ( Et pourquoi donc le faire ?), il faut juste le lire, mais c'est à vous d'en décider.
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J'aurais dû me méfier et lire la quatrième de couverture, mais je ne l'ai pas fait, du coup je me suis embrouillée.

Pas grave, retour en arrière pour comprendre qu'il y avait quatre personnages et pas un ou quatre vies différentes pour un seul et même personnage. Quelle brillante idée !
J'aurais voulu moi aussi avoir la possibilité d'avoir autant de vies et choisir laquelle me conviendrait le mieux…

Plaisanterie mise à part, c'est avec beaucoup de plaisir que j'ai suivi les quatre Ferguson.

Il vaut mieux avoir le temps pour lire ce Grand roman qui compte plus de mille pages, où les dialogues sont rares, car on peut saturer vers la fin.
C'est ce qui s'est passé avec moi, ce qui explique ma note.


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