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Claude Grimal (Éditeur scientifique)Patrick Ferragut (Traducteur)
EAN : 9782868699503
267 pages
Actes Sud (28/01/1993)
4/5   706 notes
Résumé :
In the Country of Last Things est le titre original du Voyage d'Anna Blume. De ce " pays des choses dernières " où elle tente de survivre au froid, aux prédations et au désespoir, Anna Blume - venue chercher son frère disparu, William - écrit une longue lettre dont on ne sait si elle trouvera jamais son destinataire : ses errances dans une ville aux rues éventrées, sa lutte pour subsister parmi les " chasseurs d'objets " et les " ramasseurs d'ordures ", la mort omni... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (56) Voir plus Ajouter une critique
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sur 706 notes
Une lecture atypique et troublante que ce voyage d'Anna Blume...
« Laissez toute espérance, vous qui entrez », voilà qui pourrait résumer la plus grande partie de ce récit sombre et crépusculaire aux allures de guide de survie en territoire hostile.
Fantasmagorie ? Allégorie ? Je me suis interrogé tout au long de ma lecture et à l'arrivée ma foi...
J'hésite à tenter de classer cette histoire, peut-être dans la rubrique étrange, ma frustration est réelle, j'avoue que je n'ai pas compris où l'auteur m'emmenait, et pourtant j'ai rarement été aussi concentré et attentif à une lecture.
Une lettre d'une exceptionnelle longueur, très peu de dialogues, le tout sous la forme d'une lente descente aux enfers en compagnie d'Anna Blume qui va faire l'expérience quasi exhaustive de tout ce que peut subir un être humain en termes de privations et de dangers, de peurs et d'inconforts.
Dans un univers où le chacun pour soi est une simple question de survie, où la moindre victoire sur l'adversité n'est qu'un simple sursis, Anna, alternant entre la plus farouche détermination et le lâcher prise qui la libérerait de son fardeau qu'est devenue sa vie, va nous emmener au plus profond du désespoir, aux limites de la folie.
La première partie est dure car sans justification, c'est pesant et parfois glauque car sans espoir, on s'éloigne de l'humain, où cela nous mène-t-il ?
Anna s'accroche, et le lecteur aussi, et elle a raison car sa première et seule action altruiste va lui permettre de réintégrer le monde des vivants, un sursis qui nous amène à la deuxième partie du récit pour d'autres épreuves, pour d'autres espoirs...
C'est ma deuxième lecture de Paul Auster et je continue à aimer le style, le moins que l'on puisse dire c'est qu'avec cette histoire on est sorti des sentiers battus, c'est même une sortie de route en fait :)
En passant je pense que le titre original " le pays des choses dernières " est plus approprié...
En conclusion je ne sais pas si j'ai aimé mais l'auteur m'aura intéressé jusqu'au bout, une expérience que je ne suis pas mécontent d'avoir vécue.
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Ouf! Quel voyage! Je viens de finir ce livre et cette effroyable plongée en enfer continue à me secouer de sentiments contradictoires : admiration devant l'art de Maître Auster, totale empathie pour les personnages plus vrais que nature, et surtout angoisse devant le miroir que ce livre pourrait être. Si la dystopie est un sous-genre de l'anticipation, un tel roman peut comme quelques grands monuments de la SF, s'avérer prophétique. Alors, il faudra se souvenir qu'en 1987, un certain Paul Auster a imaginé un monde à la fois fort lointain et à la fois très proche du nôtre ou du moins de ce qu'il peut devenir. Toutes les dystopies à la mode, écrites vite fait, et vendues au kilo, peuvent aller se rhabiller. Gageons que quand ce genre sera passé de mode, on continuera à lire le voyage d'Anna Blume, et à frémir d'un effroi d'humain et d'un plaisir de lecteur.
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Je renonce, j'abandonne, je déclare forfait à la moitié du livre : vous aurez compris, j'ai DETESTE cette histoire nauséeuse, comateuse, désespérante. Et pourtant...Paul Auster est un de mes auteurs préférés ! Celui qui d'habitude me réjouit le coeur, fait travailler mon imagination et fait pétiller mon intellect...

Ici, rien, rien, rien. le désert.
Ou plutôt, une ville.
Une ville où tout se délite, où les rues disparaissent, où les immeubles s'effondrent, où les hommes ont faim, ont soif, sont laids, sont sales, sont malades, ne songent plus qu'à survivre. Et encore ! Il y a en a qui s'assemblent pour mieux mourir. Les souvenirs eux-mêmes s'en vont définitivement.
Anna Blume s'y est rendue, pourtant, dans cette ville, mais sans savoir où elle mettait les pieds. Elle recherchait tout simplement son frère disparu là. Après une traversée de dix jours en mer (mais quelle mer ?), elle a accosté dans cet enfer tout droit sorti du cerveau du plus tordu des psychopathes. Elle cherche son frère, et bien évidemment ne le trouve pas. Elle doit donc survivre, en se faisant « charognarde », en ramassant les détritus les plus divers pour les vendre. Puis elle fait la connaissance d'une vieille dame qui la prend sous son aile, mais cette dame est condamnée. Elle poursuit alors son errance et arrive dans une bibliothèque.
Et c'est là que j'ai décidé que je ne l'accompagnerais plus.

TERMINE. Je ne saurai jamais si Anna Blume s'en sort, et je m'en contrefiche. Son univers délabré, qu'elle se le garde. Je n'y ai vu aucune once de positivité. Je n'ai même pas voulu réfléchir à ce que Paul Auster voulait nous communiquer comme message.
Je ne retiens que cette phrase à laquelle je refuse d'adhérer : « Nous sommes tous devenus des monstres. »
Vite ! de l'air !
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Je ne sais pas si c'est la même chose pour vous, mais il y a des livres qui laissent un souvenir marquant, non seulement en raison de leur contenu mais aussi pour les circonstances dans lesquelles ils ont été lus.C'est le cas pour ce roman, en ce qui me concerne.

Je me souviens clairement que je l'ai savouré dans le cocon neigeux d'un chalet alsacien, en vacances .L'atmosphère brumeuse, fantomatique du livre s'accordait bien avec le paysage de montagne voilé par les flocons,au sein duquel on se sentait un peu isolé du reste du monde.

J'ai été déroutée au départ par cette plongée glaçante dans une ville du futur, où les rêves sont éteints, où les êtres humains, las et désabusés, sont emprisonnés dans un système cruel.

le personnage principal, Anna, est touchant dans son désarroi, ses errances, et l'on finit par entrer tout à fait dans ce sombre univers de science-fiction, dont seuls quelques êtres vont tenter de sortir.

Une lecture étrange et angoissante , qui laisse son empreinte en nous.
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On a l'habitude de se sentir vaguement mal à l'aise dans les univers créés par Paul Auster, tant il excelle à brouiller les repères et placer ses personnages - et ses lecteurs - dans des situations d'inconfort. Ici, le curseur est poussé à l'extrême et l'inconfort est maximal.

On ne saura pas vraiment quelle catastrophe a fait s'écrouler le monde dans lequel Anna débarque à la recherche de son frère. On n'aura aucune indication de lieu, de circonstances, si ce n'est que c'est "la ville", que les Désordres l'ont ravagée, que tout ce qui existe encore va disparaître dans l'instant, et que les habitants y sont réduits à des stratégies de survie, qui par le vol, qui par le suicide, qui par les seules activités qui aient encore cours : ramasseur d'ordures ou chasseur d'objet.

Peu importe au final car le point de focale ici ce sont les réactions de ces quelques personnages sur le parcours d'Anna qui vont comme elle cultiver, ou à défaut ne pas perdre, ce qui leur reste d'humanité.
Peu importe aussi car ce qui interpelle dans ce récit angoissant c'est ce que représente cette ville pour chaque lecteur : une parabole de la violence du monde moderne, celle du modèle occidental, ou celle encore de la vie de chacun, faite d'effondrements et de dévastations sans espoir?

Attention à cette lecture riche mais dangereuse, dont on risque, à l'instar de cette ville dont on semble ne pouvoir partir, de ne pas arriver à sortir en refermant le livre.
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Citations et extraits (39) Voir plus Ajouter une citation
Ne pense jamais à rien, disait-elle. Contente toi de te fondre dans la rue et fais comme si ton corps n'existait pas. Pas de rêveries ; pas de tristesse ni de gaieté ; rien que la rue, rien que du vide à l'intérieur en te concentrant seulement sur le pas que tu vas faire.
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Est-ce là ce que nous entendons par vie? Que tout s'évanouisse et voyons alors ce qu'il y a. Telle est peut-être la question la plus intéressante : voir ce qui se passe lorsqu'il n'y a rien, et savoir si nous serons capables d'y survivre.
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Ce qui me paraît surprenant, ce n'est pas que tout se désagrège, mais que tant de choses continuent à exister.
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Rien ne se fend ici plus facilement que le cœur.
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En général, les gens croient fermement qu'autrefois les choses, si mauvaises qu'elles aient pu être, étaient meilleures qu'aujourd'hui.
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