AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782840499220
320 pages
Seguier Editions (13/04/2023)
3.83/5   3 notes
Résumé :
Il a connu les flamboyances du rock psychédélique, le succès littéraire avec un best-seller mondial, puis les polémiques les plus virulentes. Qu'il prenne pour nom Dashiell Hedayat, Paul Smaïl, Eve Saint-Roch ou Jack-Alain Léger, qu'il porte lunettes et cuir noirs ou veste de tweed, il s'est toujours démarqué par sa puissance créatrice, son originalité et un sens du style hors du commun. Sa vie méritait d'être racontée puisqu'elle a tout d'un grand roman.
>Voir plus
Que lire après Vous direz que je suis tombé : Vies et morts de Jack-Alain LégerVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Il y a plus de vingt ans, je fus enthousiasmé par la lecture d'"Ali, le magnifique". La grande qualité littéraire, la compréhension profonde des êtres, des événements et la culture déployée m'avaient fait penser que ce ne pouvait être Paul Smaïn, qui n'en était qu'à son quatrième roman, qui en était l'auteur. Je sais maintenant, qu'il s'agissait de Jack-Alain Léger, auteur -entre autres- de "Monsignore". Cette biographie, écrite par un auteur qui publie aussi sous pseudonymes, fait la lumière sur l'oeuvre et sur le personnage et remplit donc son contrat. Cependant, l'auteur, admirateur de Léger, est obnubilé par les névroses et tares de Léger et nous livre un document très pessimiste et plutôt glauque, ceci étant accentué par le fait qu'il ne suit ni un ordre chronologique ni logique, mais mêle interviews, analyses d'ouvrages, faits personnels. On aurait sans douter pu traiter le sujet sous un angle plus positif (simple opinion). Pas un mot sur la relation de Léger avec Françoise Sagan, qu'il a fréquenté pourtant, peut-être pas assez longtemps...
Commenter  J’apprécie          130
C'est l'histoire d'un mec dépressif et vaguement homosexuel qui a écrit des livres sous plusieurs noms, a publié des albums de rock déjantés et a fini par se jeter d'une fenêtre il y a 10 ans.

Voici en gros ce que l'on pourrait « pitcher » sauvagement de cette biographie si l'on voulait s'en tenir au format Twitter désormais dominant.

Jack-Alain Léger ne m'était pas totalement inconnu, quand j'ai candidaté pour le recevoir dans le cadre de l'opération Masse critique. J'avais le vague souvenir des polémiques déclenchées dans les années 2000 par ces deux pamphlets anti-islamistes, à une époque où mes convictions bien ancrées m'avaient interdit tout approfondissement. Depuis, comme pour beaucoup de mes concitoyens, les attentats ont permis de les nuancer quelque peu, ces convictions.

Curieusement, je visualisais l'écrivain sous les traits – beaucoup plus fins – d'un autre écrivain, sans pouvoir me rappeler lequel. Aujourd'hui, la couverture de l'ouvrage nous le présente dans la pose d'un M backstage, avant ou après la performance.

Je connaissais également Dashiell Hedayat et sa fameuse chanson Chrysler (« J'ai une Chrysler tout au fond de la cour. Elle ne peut plus rouler mais c'est là que je fais l'amour. »). On trouve facilement l'album Obsolète sur les plateformes de streaming (https://open.spotify.com/track/1WMhtmY2kElIVrsPNdsNv6?si=67275c47b1454523).

Mais je ne connaissais pas Daniel-Louis Théron, Melmoth, Paul Smaïl ou même Eve Saint-Roch. Je ne savais pas que JAL avait panaché sa bibliographie de quelques best-sellers, le plus notable étant Monsignore, thriller se déroulant au Vatican et ayant eu la chance de se voir adapté au cinéma (avec Christopher Reeves aka Superman dans le rôle-titre).

C'est donc bien volontiers que j'acceptais la proposition de Jean Azarel de partir à la découverte de ce personnage. Tout au long de ces quelque 300 pages, on le suit rencontrer les principaux témoins de l'époque : sa soeur, quelques-uns de ses éditeurs (qui furent nombreux), de vaillants amis qui eurent à supporter ses extravagances, les meilleurs jours, et ses esclandres les moins bons. On comprend au fil des pages toute la difficulté à être ami avec cet homme si autocentré, qui a très tôt souffert de bipolarité. On saisit progressivement toute la complexité, pour l'enquêteur, de saisir la réalité d'un auteur qui s'est voulu personnage romanesque (certains témoins en viennent même à douter de la réalité de son homosexualité revendiquée).

Un enquêteur qui ne ménage parfois pas son lecteur, de par son refus de la chronologie et un style parfois quelque peu… alambiqué. Mais pouvait-on imaginer lire la vie de Mister Léger sous la forme d'une fiche Wikipedia de 300 pages ? Il fallait bien coller à son sujet également dans la forme.

Un dernier point pour conclure. le plus important peut-être. Jean Azarel m'a-t-il donné envie de lire JAL ?
Oui ! J'ai commencé sans attendre L'heure du tigre, un beau roman de plage (qui ne prétend pas au chef d'oeuvre) trouvé dans une boîte à livres. Un détail anecdotique mais pas tant que cela : après quelques recherches dans les fonds de bibliothèques, Léger semble aujourd'hui bien oublié.
Commenter  J’apprécie          10
J'avais lu quelques livres de Jack-Alain Léger, son dernier en particulier, Zanzarro circus, qui m'avait ému et rappelé l'incroyable écrivain qu'il était, qu'il aurait dû être ou qu'il aurait pu être - débrouillez-vous avec ça. C'est la raison pour laquelle, j'ai candidaté dans le cadre d'une opération Masse Critique pour lire sa biographie, enfin ce n'est peut-être pas le bon mot, disons l'essai biographique que lui consacre Jean Azarel.

Avant son suicide, dans sa dernière lettre, Jack-Alain Léger avait écrit : "moi, je sais qui je suis". Il est permis d'en douter. "Vous direz que je suis tombé", s'il éclaire l'affaire par brèves séquences, ne permet pas de la trancher. Homme multiple et successif, caméléon inachevé et rageur, bouffon génial qui aimait donner dans le grotesque, Jack-Alain Léger ne cesse de s'échapper de la toile où le biographe essaie de le fixer : c'est une sorte de course poursuite assez réussie en même temps qu'assez loupée, comme si l'ambition de cerner cet auteur était de toutes les manières vouée à l'échec.

Il y a chez Léger de son vrai nom Théron (Daniel-Louis), mais qui a emprunté les avatars de Melmoth, Dashiell Hedayat, Eve Saint Roch, Paul Smaïl pour écrire ou composer de la musique, un Philip K.Dick sans Californie ni SF qui se battrait avec un Romain Gary sans mère russe ni légende aérienne - un génie diffracté, reconnu puis ostracisé - un phénomène de foire maniaco-dépressif qu'on applaudit et qui fait peur.

"Dans chaque homme, il y a toujours deux hommes, et le plus vrai c'est l'autre" : Jack-Alain, schizophrène à la ville, le fut aussi à la scène et dans ses oeuvres, au point que tout se confond et se brouille, qui est qui ?, c'est un vertige, une galerie des glaces transformée en kaléidoscope. Jean Azarel ne démérite pas. Il y a dans son essai de très bons passages, d'autres mois bons, étrangement suspendus, alambiqués, bancals. Il donne l'impression d'avoir essayé de vivre dans les traces sans cesse brouillées de son héros - et que ce n'a pas été facile tous les jours...

Merci à Babelio et aux éditions Séguier pour cette lecture qui donne envie de lire ou de relire Léger.
Commenter  J’apprécie          40


critiques presse (2)
LeSoir
26 juin 2023
Jean Azarel fait le portrait d’un écrivain aussi génial qu’insupportable : « Vous direz que je suis tombé ».
Lire la critique sur le site : LeSoir
LeMonde
09 mai 2023
« Vous direz que je suis tombé. » Dix ans après le suicide de l’écrivain, c’est sous ce titre prémonitoire que Jean Azarel, lui-même auteur de plusieurs romans, dresse un portrait biographique de Jack-Alain ­Léger, créateur visionnaire et tourmenté, bipolaire, narcissique, excessif, affabu­lateur, homosexuel masochiste, drôle et profondément mélancolique à la fois, toujours au bord du précipice.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Les pamphlets de Smaïl-Léger sont hélas prémonitoires de l'islam radical et des attentats sanglants qui en découlent un peu partout. Parce que c'était lui, cet allumé de première, ce mauvais coucheur, les porteurs d'oeillères ne l'ont pas cru, quand ils ne lui ont pas craché à la gueule. Léger savait. Léger nous a dit. Il émarge à cette catégorie d'hommes trop rares. C'est ce qui fait sa grandeur. C'est ce qui va précipiter sa chute.
Commenter  J’apprécie          50
Après la parution d' "Autoportrait du loup" et le scandale qui s'ensuit (...). Elle y trouve trop d'empressement morbide à évoquer son homosexualité, le délire de persécution vis-à-vis des éditeurs, le ressassement, une forme d'autocomplaisance. Léger ne peut être bien en permanence. Il met son talent au service du négatif, alors qu'il pourrait transcender autrement la vie, la sienne comme celle des autres. Avec lui, une partie de ses admirateurs se regarde par procuration dans le miroir.
Commenter  J’apprécie          10
Jusqu'à quel point peut-on excuser les frasques de Jack-Alain Léger sans verser dans la complaisance? Où commence et où finit le trauma de l'héritage familial dans la vie de tout un chacun? Léger n'est pas un enfant battu, il n'a pas subi de sévices sexuels, il a eu une éducation solide, il n'a pas été contraint de faire un sale boulot dix ou douze heures par jour, ni de boxer pour manger... D'où vient alors cette hargne, cette volonté de travestir son passé?
Commenter  J’apprécie          10
Le rejet de la figure paternelle le conduit à refuser de se reconnaître dans son état civil, puis à se construire une personnalité chimérique.
Commenter  J’apprécie          10
L'oeuvre et la vie de Léger transgressent des règles élémentaires du savoir-vivre occidental.
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : vies multiplesVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (9) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1714 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}