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André Lévy (Traducteur)
EAN : 9782877304801
274 pages
Editions Philippe Picquier (30/11/-1)
3.39/5   19 notes
Résumé :
Dans le Taipei d'après-guerre, refuge des exilés de Chine populaire, une époque est sur le point de s'éteindre. Dame Qian, cantatrice devenue chanteuse de cabaret, Taïpan Jin, taxi-girl sur le retour, Liu, chef de bataillon en retraite, tentent de retenir " les quatre bonheurs ".
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Ces « Gens de Taipei » viennent en réalité de Guilin, de Chongqing, de Shanghai, ou encore de Nankin et ont fui la Chine continentale au moment où s'installait le pouvoir communiste. Exilés dans le Taipei des années cinquante, qui sont-ils ? Des militaires qui ont combattu dans l'armée de Tchang Kaï-chek et ont accompagné son repli sur Taïwan, mais aussi des belles de nuit, entraîneuses de bar, prostituées, chanteuses de music-hall, parfois des lettrés ou des commerçants. Leur gloire – militaire, artistique, révolutionnaire – est derrière eux, comme leurs succès, leur jeunesse ou leur beauté. « Gens de Taipei », une dénomination qui les renvoie à l'anonymat, à la gêne des gens ordinaires, à la solitude.
Bai Xianyong a, lui aussi, connu les chemins de l'exil et décrit avec une mélancolie, qui se teinte souvent de résignation et d'impuissance, ces vies rendues au quasi-néant. Ses nouvelles ne sont pas bâties sur les caractéristiques attribuées habituellement à ce genre, la construction dramatique, l'irruption de l'insolite, la présence d'une chute... Il s'attache plutôt à saisir une scène ordinaire qui installe le décalage entre le moment présent et le passé. Je comparerais son art à celui de l'aquarelle où le pinceau imbibé d'eau dépose sur le grain de la feuille un soupçon de couleur qui finit par se fondre aux autres touches pour dessiner un paysage aux contours flous.
La traduction d'André Lévy restitue avec une grande justesse le ton de chaque nouvelle, passant du raffinement des déclassés à la gouaille des prostituées, ou encore aux accents martiaux de vieux soldats.
Ma préférée dans ce recueil de 14 nouvelles : La dernière nuit de la Taïpan Jin.
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J'ai découvert ce texte à une lecture du musée Guimet, où deux nouvelles du recueil ont été lues. Et j'ai eu envie de découvrir les autres.

14 textes composent ce livre. Des Chinois nés sur le continent et obligés, suite aux événements politiques, de fuir leur pays, et de se réfugier, dans ces îles qu'ils considèrent comme provinciales, frustres. Certains ont pu garder leur rang, leur façon de vivre, d'autres sont descendus dans l'échelle sociale.

Il y a un peu de tout dans parmi les personnages de Bai Xianyong. Pas mal de militaires et de prostituées, mais aussi des servantes, des étudiants, des femmes mariées, des veuves, des professeurs....Il semble apprécier tout particulièrement les femmes, dont il dresse des portraits attachants.

Des beaux récits, entre la nostalgie de ce qui a été perdu, même si beaucoup de personnages espèrent revenir sur "le continent", dans leur vraie vie, la mélancolie du vieillissement qui s'installe insidieusement, les souffrances endurées, même si elles sont dites à moitié. Un monde, une civilisation engloutis par l'histoire en marche.

Entre cruauté et tendresse, Bai Xianyong, se fait le cartographe de ce monde en train de sombrer, en petites touches, avec une écriture pudique, dans lequel le rythme, le phrasé est aussi important que les mots.

Une très belle découverte, il me reste encore "Garçon de cristal" qui est son deuxième libre accessible en français.
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De retour d'un voyage à Taïwan je me suis décidée à lire ce livre qui dormait depuis un certain temps dans ma bibliothèque , bien m'en a pris car je l'ai beaucoup aimé ! Il raconte la vie de ces chinois en désaccord avec la politique communiste de Mao zedong et qui on suivi Tchang Kaï chek sur cette île .L'auteur les décrit avec beaucoup de tendresse, qu'ils soient militaires, professeurs ou prostituées, beaucoup pensaient avec nostalgie à leur vie passée et espéraient sans doute retourner un jour sur le continent .Comme l'action se passe dans les années 50 on peut imaginer que de nos jours ils ne sont plus de ce monde et que Taïwan n'est plus la même ….
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Gens de Taipei est un livre passionnant, qui nous plonge dans l'atmosphère d'un Taipei passé en pleine transition. Chaque histoire apporte une nouvelle perspective sur la vie d'habitants "déracinés". Les détails sur la vie et la pensées des personnages transforme ce recueil en une sorte de témoignage, enrichissant sur les plans humains, historiques et sociaux. Seul bémol, j'ai trouvé les nouvelles parfois inégales : certaines m'ont bien plus intéressée que d'autre.
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Des récits envoutants (en majorité) qui nous plongent dans le Taiwan des années 1950 avec le sentiment d'être inondé d'une douce amertume.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
L’éternelle Beauté-des-Neiges
Après leur arrivée à Taïwan, certains en avaient été réduits à remplir des fonctions honoraires de « conseillers » d’usines, fonderies, cimenteries ou fibres artificielles ; un petit nombre, toutefois, avaient fait carrière, aujourd’hui directeurs de banque ou grands patrons de service public. Yin Xueyan, l’éternelle Beauté-des-Neiges, vaquait au-delà de ces humaines vicissitudes ; elle s’habillait à Taipei comme jadis, d’une simple robe fendue sur les côtés, toujours d’une blancheur immaculée, en cette sorte de soie fine appelée « aile de cigale ». Le même sourire imperceptible flottait sur ses lèvres, sans que la moindre ride lui envahît le coin de l’œil.
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Cette Beauté-des-Neiges, qu’est-ce que tu crois ? Une salope qui a plus d’un tour dans son sac, sinon comment elle te les mettrait en cage, tous ces hommes ? Même ton brave et honnête mari, elle a mis le grappin dessus. L’Histoire est pleine de cas de ce genre, tant de royaumes et de dynasties ont péri à cause de ces renardes, de ces oiseaux de malheur ! Tu t’imagines que ce sont des créatures humaines : pas du tout, ce sont des goules ! Quand le monde est sens dessus dessous, elles descendent ici-bas, en foule, pour nous jeter des sorts. Je ne sais de quel monstre elle est la transformation, cette Beauté-des-Neiges !
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