" Mon roman ne cesse de s'écrire, en un sens, car j'ai des images, même si je n'ai pas d'histoire. " C'est cela même ce roman. Mais le voyage introspectif et visuel peut se passer de fil conducteur. L'auteur arrive à nous faire voir par les yeux de ses trois personnages, et penser comme eux. le but est atteint. Une lecture pas toujours évidente, mais plaisante surtout si on l'a lit à haute voix.
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Comme l'amour, elle n'avait pas de parents. Elle semblait la première. Elle avait tout crée autour d'elle, toute seule. Par elle tout prenait forme - elle s'inventa, elle invanta, elle donnait naissance et elle mettait à mort. Chaque jour, elle jouait avec le début et la fin de toute chose.
Un temps sans pensée, cela existe : mais pour moi, ce temps-là tarit vite. Donc, mes mots, qui s'occupera de les faire coïncider avec une autre volonté ? Les paroles sèment en moi, me recouvrent, ce ne sont pas juste des vibrations du dehors qui se perdent.
Je ne pourrais pas, comme toi, noircir par mes souvenirs tant de pages, et par mon imagination non plus, car je ne suis pas capable de cohérence, et qu'une idée ne vient jamais seule, et ne s'arrête pas dans ma tête.
Dans le calme de la nuit, elle ne chercha plus les mots. Chaque linuite de vacuité était une minute méritée. Mais elle finissait toujours par rejoindre un état de trop-plein, lasse d'une bataille trop côuteuse.
Voilà ce qui rend difficile l'approche de ces êtres qui se retrouvent toujours derrière des murs épais, sans une porte à laquelle frapper, habités par des raisons profondes de vie et d'amour.
Bande-annonce réalisée par Leonor Badalque pour son roman « Piero Solitude », publié aux éditions Verdier, en mars 2020.