James Graham Ballard est un de ces auteurs de la science-fiction dite "spéculative".
La science n'étant plus le noeud de l'intrigue, y est souvent négligée au profit d'une atmosphère d'étrange ou de fantastique.
Les 14 nouvelles qui composent ce recueil illustrent trois thématiques principales :
les rapports entre bourreaux et victimes, la recherche d'une dimension intérieure et la description de mondes plombés par des cataclysmes.
"L'homme subliminal", la première nouvelle du chapitre "oppressions subtiles", est la description d'une sorte de gavage psychologique utilisé dans une société de consommation devenue excessive.
Le deuxième texte, "L'homme saturé" décrit un mariage moderne, plus ou moins réaliste, qui augurerait du futur de la confrontation entre hommes et femmes.
Avec "Treize pour le centaure",
J.G. Ballard imagine des effets cachés, sortes d'effets indésirables, du voyage dans l'espace.
"Chronopolis" voit s'opposer deux tyrannies et "Fin de partie" est un jeu cruel où l'interrogateur attend patiemment que le coupable présumé prenne conscience de sa possible innocence avant de prononcer sa sentence.
La nouvelle "Demain, dans un million d'années" ouvre une nouvelle partie intitulée "les plis du temps", bientôt suivie par "le jour de toujours", "Un assassin très comme il faut", "Le Vinci disparu" et "Perte de temps".
La troisième et dernière partie, "zones sinistrées" s'ouvre avec "le géant noyé" où l'auteur réinvente le voyage de Gulliver à Lilliput.
L'âge de l'espace est clos, pourtant son décor, dans "La cage de sable" réserve encore de la magie.
L'avant-dernière nouvelle, "Les statues qui chantent", appartient au cycle de "
Vermilion Sands". L'auteur y imagine un paradis où le travail serait la dernière forme du loisir.
Dans le dernier texte du recueil, "Amour et napalm : export USA", le titre évocateur parle de lui-même.
J.G. Ballard y est éloquent.
Au final, la collection "le livre d'or de la science fiction" nous offre, ici, un bon recueil.
Les textes sont, pour la plupart, de bons textes, intéressants et prenants.
Et même si
J.G. Ballard est loin d'être mon auteur préféré dans ce genre de littérature, j'ai pourtant apprécié à leurs justes valeurs ces nouvelles bien écrites, imaginatives et originales.