AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,75

sur 2423 notes
Billet-confession ou "Orgueil et préjugés dans Les Hommes viennent de Mars, les Femmes viennent de Vénus..."

Je poursuis par le lys dans la Vallée mon commentaire de l'oeuvre De Balzac, bien modeste puisque je n'ai lu que 8 oeuvres sur les 90 que comprend la Comédie Humaine. le Lys fait partie des Scènes de la vie de campagne, et a pour thème la passion platonique entre Felix de Vandenesse, personnage presque secondaire se confondant aisément avec son créateur, et madame de Mortsauf, icône de pureté et de dévouement.

Sous une forme épistolaire, ce roman est donc avant une histoire d'amour très romantique, le lys s'épanouissant -avant de mourir dramatiquement - dans l'écrin de la campagne tourangelle, décrit avec beaucoup de lyrisme poétique par Balzac.

Mais pourquoi diable ai-je aimé ce roman d'amour, alors que la plupart du temps ce genre de littérature m'évoque le roman de gare ? ? Et pourquoi est-il devenu un mythe tel que Gide, Flaubert et Proust s'en sont inspirés par la suite ?

D'abord, parce que l'inspiration amoureuse a certes donné naissance à beaucoup de romans de gare, mais aussi à certaines des plus belles pages de la littérature et de la poésie française, l'émotion n'étant d'ailleurs jamais si belle que lorsqu'un Alexandre Dumas ou un Paul Valéry rompent -pour un temps seulement- leur cuirasse de misogynes...
"C'est souvent la femme qui nous inspire les grandes choses qu'elle nous empêche d'accomplir." Alexandre Dumas Fils (1824-1895)
"Dieu créa l'homme et, ne le trouvant pas assez seul, il lui donna une compagne pour mieux lui faire sentir sa solitude." Paul Valery (1871-1945)

Le lys dans la Vallée fait partie de ces belles pages où se révèle l'idéal féminin... tel que le confesse parfois l'homme. S. Zweig -autre formidable peintre de la passion amoureuse- a d'ailleurs écrit à propos de ce "personnage" balzacien : "« Sa raillerie caresse et sa critique ne blesse point […] elle ne vous fatigue jamais, et vous laisse satisfait d'elle et de vous. Chez elle, tout flatte la vue, et vous y respirez comme l'air d'une patrie […] Cette femme est naturelle. Franche, elle sait n'offenser aucun amour-propre ; elle accepte les hommes comme Dieu les a faits […] À la fois tendre et gaie, elle oblige avant de consoler;" : tout est dit sur l'art et la manière de séduire durablement -pour un soir, bien sûr, les choses sont beaucoup plus simples- un homme, point besoin de s'empêtrer dans la lecture redondante des magazines people...

Ainsi, si Balzac s'éloignera pas la suite de "die blaue Blume der Romantik", il y a pourtant excellé, sans doute parce que cet homme "à femmes", repoussé par sa mère, n'a cessé durant sa courte vie -quand il prenait le temps de poser sa plume bien sûr- de rechercher sa femme idéale, restant coincé, comme beaucoup d'hommes, dans le complexe de la madone et de la putain. Fort heureusement, la plupart des hommes parviennent à des compromis avec le temps, mais je me demande d'ailleurs si l'on en sort complètement un jour, comme persiste toujours un peu chez ces dames le syndrome du prince charmant, même nié, même enterré...

L'impossible synthèse à laquelle se heurte le jeune homme du Lys dans la Vallée le pousse dans les bras de la brûlante Lady Dudley. En amant attentionné -et habile-, Balzac s'efface dans son roman, se faisant narrateur, pour mieux laisser le premier rôle à Mme de Mortsauf. Il y parvient si bien que la femme qu'il entend épouser préférera -cruelle et réaliste ironie- s'enfuir, ne se sentant pas de rivaliser avec ce fantasme si parfait.

Ainsi, il n'est pas étonnant que le Lys dans la Vallée, même si Balzac s'est par la suite éloigné du "genre", reste un grand classique. Quant au plaisir que j'ai pris à le lire, peut-être me faut-il alors reconnaître que l'on peut aussi bien s'enflammer pour les aventures exotiques d'Henri de Monfreid, pour celles , hétérodoxes, du marquis de Sade, et pour les amours "fleur bleue" de ce livre, du Grand Meaulnes ou de Paul et Virginie. D'ailleurs, le lys et le myosotis ne sont-ils pas mes fleurs préférées ? hélas hélas, nulle ne m'en a jamais offert pour la St Valentin... peur sans doute de froisser nos virilités ? Putain, merde, on est au XXIème siècle, oui non ?

Commenter  J’apprécie          274
Premier rendez-vous raté avec Balzac, pour moi.
Je ne saurais pas dire pourquoi cet auteur m'a toujours fait peur, peut-être la lourdeur de son nom? Mais j'avais enfin réussi à me lancer dans un de ses romans, pensant que le titre, très fleur bleue, m'aiderait, me faisant penser à La Symphonie Pastorale, d'André Gide. J'avais un peu trop vite oublié qu'il s'agissait d'un roman épistolaire, un genre qui ne me convient pas du tout.
Bref, les cent premières pages sont bien passées, mais une fois l'intrigue entre Félix et la comtesse de Mortsauf (désolé mais quel nom rébarbatif!) bien installée, l'ennui s'est installé aussi... et j'ai eu bien du mal à tourner les pages en étant sûre d'avoir saisi quelque chose de l'évolution du récit.
Le genre, le cadre du récit, sa lenteur, cet amour platonique que j'ai fini par trouver un peu mièvre pour les trop bons sentiments qui distinguent la comtesse, tout ça m'a rebutée, malgré une première bonne volonté.
Ceci dit, je ne m'arrêterai pas là et compte bien tenter Eugénie Grandet ou le Père Goriot, qui me conviendront peut-être mieux. J'ai envie, moi aussi, d'aimer Balzac!
Commenter  J’apprécie          278
Tout simplement un des plus grands romans de la littérature "universelle". Et comme toujours en art : les textes le plus connus le sont le moins, en fait. "Le Lys dans la vallée" n'est pas un roman à l'eau de rose sur les sentiments, et non plus sur "l'amour pur". Quant à ceux qui trouveraient le style pompeux ou les phrases trop longues, un peu d'effort, tout ne peut pas être aussi simple que ce qui se publie aujourd'hui.
Commenter  J’apprécie          270
Le Lys dans la vallée est pour moi un des plus meilleurs romans sur la passion amoureuse de cette époque. On suit la relation entre Félix et Blanche du durant toute une vie, et magnifiquement bien écrit et décrit par Balzac. Se lit facilement tellement on est emporté avec eux.
Commenter  J’apprécie          240
La force des mots, des phrases, et surtout des images qui matérialisent des émotions, beaucoup d'images en tout cas, ça vient du fond de l'auteur, il s'épure, il se purge qu'on sent qu'il ne veut pas s'arrêter, qu'il ne peut pas. Parfois ça nous tape un peu dans les nerfs, on voudrait que les choses avancent un peu plus vite, que les personnages prennent les choses en mains, qu'ils nous épargnent ces moments de rêverie et de douces illusions. C'est un lys que Balzac essaie de planter dans notre coeur, il ne peut pas aller vite. le lys dans la vallée est la rencontre deux âmes chagrines aussi bien dans leur peau que dans leur parcours jusque là. Il se reconnaissent dans le regard de l'autre, Félix en quête de l'amour maternelle et Madame de Morsauf en quête d'un amour pur, leur souffrance se connecte mais tout est autant platonique que leur rencontre devient une autre épreuve pour eux car ça devient très une espèce de miroir dont lequel on regarde son reflet en se froissant le visage et en se pinçant les lèvres, c'est ce trouble que Balzac a su transformer en un beau voyage,
Commenter  J’apprécie          241
C'est l'un des romans les plus connus De Balzac, l'une des suggestions qui revenaient le plus souvent chez les lecteurs que je sollicitais pour m'aider à choisir mon "Balzac de mai". Un roman sur l'amour dans toutes ses facettes, de l'enfance à la mort. La relation amoureuse y est admirablement disséquée, sur fond de morale, de religion, de bonnes manières, d'idéaux confrontés à la réalité.

Dans ce long récit à sa fiancée, Félix de Vandenesse revient sur sa relation passionnée mais platonique avec Henriette de Mortsauf, alors mariée et mère de deux jeunes enfants ; s'y déploie toute la complexité des sentiments dans un environnement contraint. L'occasion pour Balzac d'explorer les différents états de la femme, parfois antagonistes, et d'interroger - quel précurseur - l'idée de bonheur à travers une forme de réalisation au féminin. Relation à la mère, sentiment maternel bien sûr, mais aussi opposition de modèles d'amoureuses qu'il orchestre dans un savoureux match France-Angleterre. "Est-il possible que je meure, moi qui n'ai pas vécu ?" s'écrie Henriette découvrant sur son lit de mort qu'elle a peut-être fait fausse route malgré ses certitudes. Chacun interprètera, à commencer par la fiancée de Félix.

L'oeil De Balzac n'en oublie pas le contexte politique, celui de la Restauration synonyme de retour en grâce des Morsauf et des Vandenesse, oeil toujours acéré, prêt à servir la plume qui épingle le jeu social. le calme de la Touraine, berceau des Mortsauf apparait ainsi comme une parenthèse enchantée. Car ce roman est aussi une déclaration d'amour à une région, tant les paysages de la campagne tourangelle irriguent les pages ; de quoi donner envie de quelques escapades du côté de Saché pour apercevoir, qui sait, une silhouette blanche se dessinant au loin tel un lys dans cette belle vallée.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
Commenter  J’apprécie          220
Ok, 350 pages pour dire en substance que "ho là là, l'amour c'est compliqué" mais bon c'est Balzac, et c'est bien.
Alors voilà, le tout jeune Félix, mal-aimé de ses parents et surtout de sa mère, tombe éperdument amoureux de la comtesse de Morsauf, mal mariée, mal aimée, et mère deux enfants. Assoiffés d'amour, ils s'aiment sauf que Madame de Morsauf est une indécrottable bigote et, en toute logique, se refuse à Félix. MAIS (et c'est là que ça devient intéressant) elle le veut tout à elle, le favorise, le lance dans le monde et l'oblige en toute hypocrisie à jouer des rôles aussi chastes qu'impossibles: l'aimer comme sa tante l'aimait, l'aimer comme un fils, l'aimer comme un frère, de l'aimer comme un futur gendre... Plus elle est exigeante, manipulatrice et bigote, plus Félix est amoureux et béat devant cette SAINTE, ce Lys, et accepte de mener une vie contre-nature. Mais, à 22 ans, les hommes ont des "besoins"; les femmes de 30 ans aussi... Et là, c'est le drame.
Commenter  J’apprécie          200
J'ai lu, il y a très longtemps, quasiment tout Balzac. Au temps du lycée ou du collège quand j'avais encore le temps d'avaler tous les livres d'un auteur que j'aimais, en quasiment l'espace d'un instant. Restent après des impressions de lecture, plus que des souvenirs précis. Il faudrait bénéficier d'une seconde vie pour tout relire…. Il n'en reste pas moins que le Lys dans la vallée reste un de mes tomes préférés. La comtesse de Mortsauf reste un personnage inoubliable. Quel nom déjà !
Commenter  J’apprécie          190
Félix de Vandenesse a eu une enfance difficile : dernier de sa fratrie, il souffrit pendant des années du désintérêt total de ses parents. Envoyé de pension en pension, mal aimé, solitaire, il grandit la tête remplie de rêves.
Un soir, alors qu'à vingt-et-un ans il assiste à un bal pour la première fois, son regard tombe sur les belles épaules de la comtesse de Mortsauf ; le jeune homme en proie à un soudain désir les couvre de baisers. Et la comtesse de se lever brusquement en lui lançant un "Monsieur !" indigné.
Madame de Mortsauf, cette inconnue aux épaules superbes, c'est elle, le lys dans la vallée. le jeune Félix, obsédé par cette apparition au milieu de la fête, n'aura de cesse de la retrouver et il la retrouvera au château de Clochegourde, où la fière comtesse tente de cacher au monde son mariage désastreux. Fervente catholique, épouse irréprochable, mère dévouée, c'est l'amitié la plus pure qu'elle offre au jeune homme en devenant pour lui Henriette. Elle donne pour mission à cet ami envoyé du ciel de l'aimer comme une soeur ou comme sa vieille tante, et de la soutenir à travers les tourments que lui inflige son mari, triste personnage imprévisible.
Par ailleurs, elle lui livre des conseils pour sa vie à Paris. le jeune homme les suivra tous, jusqu'au jour où il rencontre lady Arabelle Dudley. Madame de Mortsauf est l'épouse de l'âme, lady Arabelle sera la maîtresse du corps. Tout oppose ces deux femmes ; Henriette est aussi pure qu'Arabelle est ardente. Lorsque la première apprend l'existence de la seconde, une douleur encore plus fulgurante que toutes celles que lui cause son mari la frappe ; la pauvre femme en mourra.

J'achève ma lecture avec un soupir. Madame de Mortsauf est d'une race qui semble, hélas ! aujourd'hui disparue. La droiture de sa conduite, sans faille apparente, m'a rappelé la princesse de Clèves et j'ai admiré Henriette autant que j'avais admiré l'héroïne de madame De La Fayette à l'époque. Qui, de nos jours, ferait preuve d'autant d'abnégation?
La comtesse était véritablement un ange. Félix, le malheureux, a achevé de lui briser le coeur ! La lettre que son adorée lui laisse, après sa mort, à la fin du roman, est déchirante ; elle l'aimait, mon Dieu ! ce qu'elle l'aimait ! Et son fantôme n'en finit pas de planer au-dessus de Félix.
Commenter  J’apprécie          190
Un récent quizz, ici-même, prétendait en substance que Balzac n'était pas un romantique – je parle du courant littéraire, pas des mièvreries pour midinettes abreuvées d'eau de rose, à défaut d'eau-de-vie, ce qui leur ouvrirait – qui sait ? –
certaines portes de la perception, étant entendu que l'abus d'alcool, comme celui de l'ignorance satisfaite, est dangereux pour la santé !
Donc, sur le ton de Desproges dans ses immortels réquisitoires : Balzac est-il coupable de romantisme ? Je réponds : oui !
Rien que le titre de ce roman est une profession de foi romantique : le Lys dans la vallée. Ce lys, Henriette de Mortsauf, est une femme de province déchirée entre son devoir d'épouse et son amour pour un jeune homme : Félix de Vandenesse, qui connaîtra avec sa comtesse une initiation amoureuse platonique en même temps qu'elle sera pour lui un marchepied dans son ascension sociale.
Le récit se présente comme une confession rétrospective : dans une longue lettre, Félix raconte son amour de jeunesse à une autre femme…ce qui n'est pas du meilleur goût, soit dit en passant !
La comtesse de Mortsauf, malgré un mari à « l'humeur insociale et taciturne » (pour paraphraser Chateaubriand à propos de son père) et une passion grandissant pour le jeune homme, demeurera fidèle au premier. Une sorte de fusion sentimentale va ainsi se développer entre les deux amants immatériels. Mais la chair a ses raisons que la raison ignore.
Lors d'un voyage dans la capitale, Félix rencontrera le double négatif d'Henriette en la personne d'Arabelle Dudley, une dévoreuse d'hommes, dans tous les sens du terme. En lui cédant, Félix provoquera une déception fatale au coeur de son lys. En réponse à ce récit, la destinataire de la lettre – Natalie de Manerville, une femme plus pragmatique que romantique – considérera que Félix appartient à un passé où elle n'a pas sa place. Ce qui me fait dire que le Lys dans la vallée est une initiation à l'échec amoureux ou, pour faire une phrase, une contrition des sentiments.
Maintenant, si nous jugeons Madame de Mortsauf à l'aune de notre époque, elle nous apparaîtra ridicule de ne pas s'être offerte à Félix et d'avoir conservé une vertu qui l'aura précipitée dans la tombe. On se sentira plus volontiers proche de lady Dudley. Comme on trouvera ridicule Gwynplaine préférant l'amour innocent de Dea au désir incandescent émanant de la belle et sulfureuse Josiane, dans L'Homme qui rit, de Victor Hugo. Par contre, si nous nous approprions les essences romantiques que ces pages distillent, alors le lys, à défaut de nos rois, nous évoquera toujours une femme amoureuse…
Pour une fois au moins, et concernant particulièrement ce roman – dont la trame inspirera L'éducation sentimentale –, je ne partage pas cette autre confidence écrite par Flaubert à sa maîtresse Louise Colet : « Quel homme eût été Balzac, s'il eût su écrire! Mais il ne lui a manqué que cela. » (Lettre du 17 septembre 1852)

Commenter  J’apprécie          183




Lecteurs (13454) Voir plus



Quiz Voir plus

Connaissez-vous La Peau de Chagrin de Balzac ?

Comment se comme le personnage principal du roman ?

Valentin de Lavallière
Raphaël de Valentin
Raphaël de Vautrin
Ferdinand de Lesseps

10 questions
1316 lecteurs ont répondu
Thème : La Peau de chagrin de Honoré de BalzacCréer un quiz sur ce livre

{* *}