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Nathalie Bauer (Traducteur)
EAN : 9782848769196
223 pages
Philippe Rey (06/01/2022)
3.86/5   43 notes
Résumé :
Un matin, Manuel, seize ans, et Angelica, vingt-quatre ans, découvrent que leur mère Daniela est partie en pleine nuit, sans prévenir personne, pas même leur père, un homme désoeuvré, au chômage depuis des mois. Comme de nombreuses femmes de sa génération, elle s’est résolue à quitter la Roumanie post-communiste pour l’Italie, où il serait possible de s’enrichir très rapidement. Elle espère pouvoir ainsi payer des études à ses enfants et leur offrir un avenir. Mais ... >Voir plus
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Avec " Quand je reviendrai "de Marco Balzano , j'ai poursuivi mon chemin bordé de pépites étincelantes dans la littérature italienne et j'avoue avoir une nouvelle fois été happé par ce " drame" dans lequel on se retrouve complètement immergé au point de faire partie de cette famille roumaine plongée dans la douloureuse épreuve des difficultés économiques . le père , Filip est au chômage et Daniela se voit obligée de prendre la voie de l'émigration vers l'Italie et Milan pour assurer le " confort " de Manuel et Angelica , les deux enfants du couple .Manuel , Daniela et Angelica qui , à tour de rôle , prendront le récit à leur compte pour nous permettre de comprendre ce " mal d'Italie " qui s'empare le plus souvent des femmes contraintes à un exil forcé particulièrement douloureux et perturbant .
Trois personnages , trois destins , trois visions , trois perceptions d'un fait courant ,hélas , mais bien mal connu .Les récits sont sincères , amusants , violents , touchants , plein de douleur , d'amertume et la fin du roman , remarquable , montre combien les destins et la vie des protagonistes a été bouleversée au point de rompre tous les équilibres .La charge mentale portée résistera- t- elle ? Qui sortira indemne ? Qui sortira " cabossé " ? Tout l'art de l'auteur est de nous maintenir du début à la fin dans juste ce qu'il faut d'eau pour ne pas sombrer , pour se demander si le mensonge et le silence ne seraient pas , finalement , un remède ...Un sujet difficile , je l'ai dit , rédigé par une main d'orfèvre , avec , au final , un roman qu'il est impossible de ne pas lire d'une traite et dont on tourne la dernière page ...
Je vous conseille vivement de lire la note de l'auteur , en fin de volume , elle est vraiment intéressante .. à condition , bien entendu d'avoir commencé par lire le texte sinon " c'est de la triche ! ".
A bientôt chers amis et amies , pour de nouvelles aventures pas forcément italiennes mais la littérature est universelle et regorge de trésors venus de toutes parts , n'est-ce pas ? ...

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Voilà un roman à trois voix poignant, évoquant un sujet peu traité: le départ obligé de femmes roumaines pauvres pour l'Italie, afin de subvenir aux besoins de leur famille.

Manuel a seize ans, cela fait déjà plusieurs années qu'il ne voit sa mère qu'épisodiquement, juste quelques jours par an. Grâce à elle cependant, sa soeur Angelica et lui peuvent faire des études. Mais il lui en veut de cette absence pesante. Son père est parti, lui aussi. Et son grand-père, auquel il était très attaché vient de mourir. Survient un drame, qui fera revenir sa mère, Daniela.

C'est ensuite elle qui prend la parole, racontant son exil difficile, en tant qu'aide à domicile auprès de vieilles personnes exigeantes. le manque des enfants, leurs reproches, le travail épuisant...

Sa fille , Angelica, diplômée d'université, relatera enfin comment elle a vécu ces années sans présence maternelle. Ces trois-là arriveront-ils à se réconcilier, à se montrer leur amour?

J'ai trouvé ce livre très intéressant, socialement et psychologiquement. J'ai beaucoup aimé l'image finale, symbolique, du boomerang. Je ne connaissais pas cet auteur italien, je souhaiterais découvrir davantage son univers.
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Roumanie. Dans la famille de Daniela, il n'y a plus de ressources. Filip, son mari, est au chômage depuis trop longtemps. Les enfants, Manuel et Angelica, sont étudiants. L'argent manque cruellement. Alors, pour subvenir aux besoins de tous, elle s'en va. Un matin, sans rien dire, sans prévenir, elle quitte tout en laissant une lettre expliquant son départ.

Comme beaucoup de femmes de son pays, Daniela a rejoint l'Italie. C'est du côté de Milan qu'elle trouve du travail. Là-bas, on recherche du personnel domestique et il est possible de gagner sa vie rapidement. Mais, la réalité est toute autre. Pensant partir quelques mois, économiser et envoyer l'argent en Roumanie, c'est plusieurs années qui s'écoulent. Toute une vie pour beaucoup de familles qui se trouvent séparées du jour au lendemain.

Puis, un drame oblige Daniela à revenir chez elle.

Je remercie Babelio et les éditions Philippe Rey pour cette lecture.

"Quand je reviendrai" est le roman d'une vie, d'une génération et d'une époque.

L'histoire de Daniela est celui de beaucoup de femmes de Roumanie et des pays de l'Est. Ce sont des épouses, des mères, des filles obligées de quitter leurs proches pour l'Italie, accueillante pour ces travailleuses domestiques prêtes à travailler jour et nuit auprès des personnes âgées et des enfants dans bon nombre de familles occidentales.

Ce sont des migrantes de l'ombre. Au pays, on les voit de plus en plus partir et on sait que beaucoup ne reviendront pas.

L'histoire de Daniela est aussi celle de ses enfants et des conséquences familiales et psychologiques qui en découlent. Les relations ne sont plus les mêmes. Les retrouvailles sont courtes. Au téléphone, à part les banalités, on a plus rien à se dire. le quotidien n'est plus partagé. La présence de cette mère manque.

Filip, las d'attendre, finit par partir. Angelica fait de son mieux pour obtenir son diplôme et ne pas connaître le même sort dans sa vie de femme. Manuel, plus jeune, est celui qui souffre le plus de la situation. C'est quand un accident survient que Daniela rentre précipitamment au pays, auprès des siens.

Marco Balzano propose un roman choral écrit à trois voix, découpé en trois parties dans lesquelles Daniela, Manuel puis Angelica s'expriment. Chacun raconte son histoire telle qu'il la vit, la ressent et la subit.

On parle de sacrifices, de rêves et de regrets, puis d'espoir et de confiance en l'avenir.

Un beau roman résolument humain, écrit après un voyage en Roumanie durant lequel l'auteur a rencontré des enfants, des adolescents, des médecins et surtout les membres de l'Association des femmes roumaines d'Italie pour comprendre et raconter à son tour l'histoire de ces mères et des "orphelins" blancs.

Une écriture fluide. Un livre très bien écrit où l'on est plongé dans le quotidien de ces personnages. J'avais l'impression d'être assise à côté de l'auteur et de l'entendre me raconter son histoire. Un très beau texte touchant. Un coup de coeur !
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Il est éclairant de lire ce roman à l'heure où tant de réfugiés sont éparpillés sur les routes. Comme le rappelle l'auteur, l'écrasante majorité de ces réfugiés sont des femmes. Elles viennent de l'Est et fuient leurs patries inhospitalières pour trouver du travail. Aides à domicile des vieillards, nounous des jeunes enfants ou prostituées pour les plus malchanceuses, elles comblent les lacunes d'une société capitaliste qui rechigne à s'occuper des plus fragiles et des moins productifs.
Daniela est l'une d'entre elle. Roumaine, elle décide, sur un coup de tête, de partir à Milan. Avec dans ses bagages quelques affaires et beaucoup de culpabilité, elle promet à ses enfants de revenir.
Elle devra surmonter les préjugés, le sentiment d'ignorance (« Quand on est privé de sa langue, on raisonne comme des animaux ») et les multiples sacrifices que sa servitude consentie lui impose (« Seuls les gens qui nettoient les chiottes savent ce que c'est la vie »).
Elle a laissé dans sa ville natale une fille aînée dont elle finance les études tant bien que mal et un fils cadet qui ne supportera pas le décès de son grand-père adoré.
La cruauté et l'ironie de sa condition la percute : la voilà qui bichonne les enfants de la bourgeoisie milanaise alors que ses propres enfants la réclament.
Si l'écriture de Marco Balzano n'est pas exceptionnelle, elle suffit au récit contemporain de cette Europe à deux vitesses.
Bilan : 🌹
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Il y a un an, j'ai lu le premier roman de Marco Balzano traduit en français et Je reste ici était une de mes meilleures lectures de 2021. J'ai tout de suite acheté le deuxième roman traduit et je n'ai pas traîné à lire Quand je reviendrai.

Etrange résonance entre ces deux titres, du moins en français (pour ce deuxième roman, c'est la traduction exacte de l'italien) : et de fait, si dans le premier, c'est une mère qui parle à sa fille qui a été enlevée par sa tante, ici c'est une mère roumaine qui décide de quitter sa famille et son village sans rien dire pour aller trouver du travail en Italie, à Milan, croyant ainsi gagner de quoi faire vivre décemment ses deux enfants, leur permettre des études correctes et revenir plus riche à Radeni. Daniela va se heurter à la réalité de plein fouet : les seuls emplois accessibles aux Roumaines (et à d'autres étrangères venues de l'est) sont des postes de garde-malades, d'auxiliaires de vie pour des personnes âgées atteintes de maladies comme Parkinson ou Alzheimer. Leurs employeurs ne les déclarent pas toujours et leur espoir de rentrer rapidement au pays s'éloigne de jour en jour. Quand elles rentrent pour les vacances de Noël par exemple, elles mesurent l'éloignement physique et psychologique qu'elles subissent et qu'elles font subir à leur famille – avec les meilleures intentions du monde.

C'est ce que déploie Marco Balzano à travers ce roman choral qui donne ‘abord la parole à Manuel, le cadet, lycéen que l'argent gagné par Daniela parvient à faire inscrire dans un lycée huppé qui ne lui convient pas du tout. le garçon va « mal tourner » jusqu'à ce que son grand-père lui redonne une certaine stabilité affective. Mais la mort du grand-père va gravement perturber Manuel, qui se retrouve à l'hôpital dans le coma après un grave accident.

La deuxième partie – la plus longue – nous fait entendre Daniela, revenue au chevet de son fils. Elle va lui raconter ce qu'elle a fait à Milan, pour qui elle a travaillé, révélant ainsi les trésors d'humanité et de « prendre soin » dont font preuve ces travailleuses immigrées envers des personnes dépendantes dont les proches ne savent pas ou ne veulent pas s'occuper. Cela n'empêche pas Daniela de se sentir écartelée entre ce désir de donner le meilleur d'elle-même à ses enfants à travers l'argent gagné dans ce travail ingrat et l'éloignement, la solitude, le burn-out (le « mal d'Italie ») qui guette les femmes comme elle.

La dernière partie donne la parole à Angelica, la fille aînée, huit ans plus âgée que Manuel et qui a dû assumer la vie de famille tout en continuant ses études et en cherchant à se construire sa propre vie. Une autre forme de manque et de ressentiment contre sa mère qui la poussera elle aussi à s'éloigner du village et de la Roumanie.

Dans ce roman, pas de fond historique particulier comme dans Je reste ici mais une réalité sociale et humaine bien précise. Au départ, Marco Balzano voulait écrire un roman sur ces migrantes qui viennent travailler en Italie et assumer un travail difficile, dans l'ombre. Un voyage en Roumanie lui a fait découvrir l'autre « maillon » de la chaîne : les enfants et adolescents restés au pays, parfois confiés à des institutions quand la famille restante ne peut s'en occuper. Il a alors compris qu'il devait donner la parole aux unes et aux autres. Il le fait une fois de plus sans pathos, nous donnant à sentir les aspirations, les frustrations, les rêves et les déceptions des uns et des autres, nous montrant les conséquences des choix effectués. Il donne ainsi une belle dignité à ses personnages et offre un point de vue inattendu sur l'exil et sur l'amour maternel.
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Un jour, Papy a dit qu’on ne peut pas être pauvre quand on se lave et qu’on porte des habits propres. On est pauvre quand on essaie d’obtenir ce que tout le monde veut.
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Maledicevo le sigarette e anche se sentivo il cuore impazzito e la valigia mi scivolava, anche se avevo paura di cadere in un fosso e che i topi mi mordessero le caviglie, non smettevo di correre perché era meglio morire tra i campi piuttosto che affrontare lo strazio di salutarvi guardandovi negli occhi.
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Depuis trente ans les deux tiers des migrants de la planète sont des femmes…
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Vorrei avere meno paura dell'amore che mi lega a lei, del destino che potrebbe assomigliare al suo. Vorrei avere meno paura del mio viso che col tempo diventerà sempre piú uguale al suo viso scavato.
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Anzi, sai una cosa? Non m'interessa il passato. Se la memoria fosse un tocco di legno lo butterei nel fuoco. Starei a guardarlo bruciare fino alla cenere.
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