Ce que j'ai retenu de cette lecture du bouquin de Xavier Baron (Aux origines du drame syrien) que le peuple Syrien au lendemain de la chute de l'empire Ottoman ne connue que déception et dictature. Les anglais et les français ont dessiné les nouvelles frontières du monde arabe sans consultations populaire. le parti Bass ( Parti socialiste de la résurrection arabe) laïc et égalitaires (femmes et hommes) a été transformé et pris en main par une minorité ( Alouites) qui veut dire partisan d'Ali (Chiites) alors que 80% des Syriens sont Sunnites. Les Druzes, les Ismaéliens, les Kurdes, les Chiites, les Sunnites, Les Maronites, l'Iran, l'Arabie Saoudite, les Russes et les Américains sans oublié les Français ont tous des intérêts divergents qui a fait d'une révolution populaire une guerre confessionnel. le conflit est là pour longtemps et peut s'étendre sur une bonne parti de la planète.
P.S.- J'ajoute un acteur majeur dans ce conflit –la Turquie.
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L'horreur syrienne ne peut se résumer à des explications simplistes et manichéennes (eux,les méchants ,nous les bons) . Ce livre très lair et complet permet d'en mieux cerner les origines et d'en de discerner les responsabilités. Elles sont anciennes et largement partagées . La seule certitude est la profonde (et impuissante) compassion que l'on peut ressentir pour des populations livrées aux jeu des puissances , des intérêts économiques et des fanatismes de tous ordres . Les apprentis sorciers qui manipulent les esprits devraient réfléchir à ce qu'est une guerre civile … C'est affreux à dire mais je ne suis pas certain que nous , en France , nous soyons à l'abri …
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Un livre très éclairant sur la question, clair et concis. Et pour tous ceux qui croient encore que l'Occident est seul responsable de toutes les misères du Proche-Orient, voici un livre qui rappelle l'énorme responsabilité des gens de pouvoir dans le monde arabe et l'incroyable complexité des intérêts contradictoires, politiques, économiques et religieux.
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Pour bien saisir les racines de la guerre qui détruit la Syrie depuis deux ans et demi, un livre, celui de Xavier Baron: Aux origines du drame syrien. Il permet de comprendre non seulement la Syrie, mais aussi les enjeux énormes qui bouillonnent dans cette marmite proche-orientale.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Les druzes ont établi leur refuge à une centaine de kilomètres au sud-est de Damas, dans les replis du massif volcanique du Haurane dont la grandiose solitude s’habille de roches noires et de cendres rouges pétrifiées. Les amas de lave, les replis de terrain, la désolation des lieux offrent un refuge idéal à tous ceux, pas nécessairement druzes, qui ont des raisons de se cacher : persécutés, rebelles ou criminels. Cette formidable forteresse de lave s’est souvent tenue à l’écart de la loi.
À l’origine de la communauté druze, il y a le calife fatimide al-Hakim, personnage énigmatique, despote pétri de contradictions. Son règne est sans doute l’un des plus violents qu’ait connus le Proche-Orient. Pourtant, il apparaît comme un personnage généreux dans Les Mille et Une Nuits, et sa personnalité a stimulé l’imagination de Gérard de Nerval. Al-Hakim naît en 985 et, dès l’âge de onze ans, à la mort de son père, il règne au Caire comme sixième calife de la dynastie chiite fatimide sur un empire qui s’étend de l’Afrique du Nord à la Syrie.
Si les nations d’aujourd’hui vivaient au temps du Moyen Âge où la force seule faisait le droit et l’épée seule tranchait les litiges, votre conduite aurait été parfaitement conforme aux lois établies. Cependant, si la grande guerre que nous avons menée aux côtés des Alliés pour obtenir notre liberté et notre indépendance a réellement atteint son but qui est la consécration du droit par le droit et l’écrasement du militarisme, si les principes du congrès de la paix – qui a proclamé la liberté des peuples et le droit de se gouverner par eux-mêmes – ne sont pas de vains mots et le pacte de la Société des Nations – qu’Alliés et ennemis ont signé –, abolissant la guerre et l’asservissement des peuples, reste à l’honneur, la force française qui a occupé la zone est dont j’ai la direction ne peut être considérée que comme un instrument d’oppression et devra être traitée comme tel.
Pendant que les grandes puissances observent avec attention les dernières années de l’Empire ottoman, la Syrie est le témoin des premiers frémissements du nationalisme arabe. Le mouvement a été amorcé par les réformes, parfois éphémères, lancées tantôt par les Égyptiens, tantôt par Constantinople. La langue et la culture arabes connaissent un renouveau qui débouche sur la revendication d’une plus grande autonomie administrative, voire politique chez l’élite musulmane et chrétienne de Syrie et du Liban. Quelques journaux arabes apparaissent au milieu du XIXe siècle et développent peu à peu l’idée qu’Arabes et Turcs ne doivent plus voir leur destin lié au sein de l’Empire ottoman. Les événements des Balkans ont d’ailleurs montré que le ferment nationaliste peut permettre à un peuple de faire sécession.
"Chez nous, il n’y a pas d’églises ou de mosquées à proprement parler. Il y a le majliss, c’est-à-dire le conseil, un lieu où se rassemblent les initiés chaque jeudi soir pour prier ensemble. Ce n’est pas un endroit spécifiquement consacré au culte et où il soit obligatoire d’aller ; les druzes peuvent aussi bien prier chez eux. On peut y aller ou ne pas y aller. On est libre. »
Le principal texte sacré des druzes n’est pas le Coran mais Le livre de la sagesse qui n’est connu que d’eux. Cette religion fait des emprunts aux philosophes grecs, au judaïsme et au christianisme tout en écartant certaines règles fondamentales de l’islam sunnite, comme le jeûne du Ramadan et le pèlerinage à La Mecque. Les druzes s’éloignent ainsi de la secte ismaélienne à laquelle appartiennent les Fatimides et qui est déjà un schisme de l’islam chiite. Pour Kamal Joumblatt, chef druze libanais assassiné en 1977, le dogme des druzes est fondé sur l’initiation : « Seuls les initiés savent lire et comprendre les livres sacrés qu’on nomme Livres de la sagesse...
Dans le cadre des rencontres du Club Histoire et en partenariat avec la Fondation Napoléon, conférence de Xavier Baron sur l'Histoire du Liban des origines à nos jours.