A la suite d'une panne, la jeune Laure s'égare dans l'étrange « Val des granits », accompagnée de son chauffeur, M. Bamadaud. Là, des animaux qui furent tués par ce dernier, reprenant vie au rythme d'un invisible tambour, se jettent sur eux et les attaquent. Parvenant à s'échapper, ils sont soignés à l'hôpital de Bername, la ville voisine. Mais le danger les menace à nouveau. Ce ne sont plus des revenants, mais des animaux vivants qui se regroupent et attaquent en masse les humains. Sylvère, un jeune « jantoïste » hospitalisé, s'enfuit avec Laure et son chauffeur dans un ancien zoo vidé de ses occupants par le Dr Axel Molka, qui s'est longtemps battu en vain contre les autorités pour la reconnaissance des animaux comme êtres sensibles et devant être traités comme tels.
C'est là que Bhamtra, le grand-père de Sylvère, révèle à Laure, « Lorca », son destin : elle possède, grâce à sa voix exceptionnelle, des pouvoirs qu'il lui appartient de découvrir et d'utiliser pour l'accomplir. Mais les Borundés qui entourent le Dr Molka , issus d'un peuple possédant des connaissances les rendant maîtres des animaux, se montrent terriblement dangereux. Laure leur échappe, puis retrouve son frère et sa grand-mère. Ensemble, ils quittent la ville détruite par l'armée décidée à arrêter à tout prix la progression des meutes et des troupeaux révoltés. Jacques Grollet, un ancien soigneur du zoo, organise avec eux l'évacuation des survivants. Laure entraîne dans leur déroute Gabs, un perroquet bavard avec qui elle s'était liée d'amitié dans une animalerie. Leur fuite les conduit à nouveau au Val des granits, où tout a commencé par le rythme lancinant d'un tambour dont ils découvrent l'origine.
P.B. Charcot imagine qu'en outrepassant leurs droits à l'encontre des animaux, les humains ont rompu un pacte par lequel ils leur seraient liés. L'auteur présente à nos yeux horrifiés l'image inversée du massacre qu'ils infligent sans états d'âme aux autres espèces. Bername a été choisie car elle concentre à elle seule un nombre considérable de laboratoires, abattoirs et autres lieux de supplices qui se déroulent à l'abri des regards.
Mais le pouvoir de la fiction romanesque réveille les consciences endormies par la banalisation de la violence, la Société Protectrice des Apparences cesse d'exister. Chaque personnage entretient avec les animaux, par sa fonction, une forme particulière de relation : soigneur, vétérinaire, savant engagé dans leur défense...et nous interroge finalement sur notre propre comportement. Oserons-nous gagner en force ce que nous perdons en confort pour prix de notre lucidité ?
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