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280 pages
Grand angle (01/01/2017)
4/5   5 notes
Résumé :
Travaillant sur des budgets minimes, avec des comédiens pour la plupart non professionnels, Jean Rollin a suscité bien des controverses en alignant une série de longs métrages poétiques et horrifiques, loin des standards imposés par le cinéma fantastique. Avec habileté, il a usé de l'indigence des moyens mis à sa disposition pour créer des univers personnels, faits de références littéraires et picturales, soignant toujours les cadrages et apportant un grand soin au ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Livre rare, il a été édité par Grand Angle (qui publiait la fameuse revue avec ses fiches mythiques) sur le cinéma et est aujourd'hui épuisé (en vente sur quelques sites de seconde main). Avant de cesser ses activités, cette maison d'édition localisée en Belgique a demandé à Daniel Bastié, journaliste et spécialiste de la musique de film, de lui rédiger quelques ouvrages sur des thèmes mal ou jamais exploités en livres. Jean Rollin a donc été un des cinéastes traités en partant des DVD ou en regardant les titres qui passent depuis plusieurs années en boucle sur la chaîne ACTION. L'occasion de revenir sur un esthète qui, toute sa vie, a eu l'impression d'être incompris, de travailler avec un budget qui, avec le temps, s'est mis à ressembler à une peau de chagrin et a être ridiculiser par la profession. Son dernier long métrage (Le masque de la méduse n'a jamais été distribué après été projeté une seule fois dans un festival parisien) . Si on admet volontiers la faiblesse de la mise en scène et l'utilisation de comédiens amateurs qui se mêlaient à d'autres professionnels, on découvre un fil conducteur qui traverse chaque réalisation. Rollin était un poète, fils d'un directeur de théâtre et d'une mère qui était la muse de Cocteau, Bataille et quelques autres. Au lieu de banaliser l'horreur de ses créatures (vampires ou contaminés), il a mis en exergue leur souffrance et leur volonté d'en finir avec les atrocités commises pour se nourrir de sang ou de chair humaine. Fort vite, il apparaît que leurs proches sont pires qu'eux, capables de tous les excès et de toutes les perversités. Chaque film est ici analysé avec force de détails et des bribes de dialogues. Je note que Jean Rollin a écrit de nombreux livres, dont plusieurs ont déjà été traité via Babelio.
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Cinéaste ambitieux, Jean Rollina été démoli par les critiques qui se sont acharné contre lui et son oeuvre. Dans son esprit, il importait de réaliser des films fabtastiques en France, plutôt que de se contenter de produits d'exportation (Etats-Unis, Angleterre et Italie). Mais sans doute, le public n'était-il pas prêt. Plutôt que de se contenter de plagier ce qui se faisait ailleurs, il a tenté de poétiser les récits, en insistant sur la bonté des protagonistes et en les opposant à une humanité violente et bien plus cruelle qu'eux. Il s'est bien vite spécialisé d'un cinéma gothique, psychédélique et érotique. Son style et son univers étaient uniques. Des jeunes femmes dénudées déambulaient sur des plages désertes, des cimetières nocturnes, des couloirs sombres, découvrant le plaisir et la liberté dans les bras de vampires sentencieux. Exaltations libertaires et romantiques, des films comme La Vampire nue (1969), le Frisson des vampires (1970), Requiem pour un vampire (1971), La Rose de fer (1973) ou Lèvres de sang (1975) ont glorifié le plaisir et la liberté dans la transgression. Plusieurs de ses longs métrages peuvent s'apparenter à des tableaux de maîtres, servis par une jolie photographie et une lenteur hypnotique. Faute de budget, on peut imaginer ce qu'il aurait fait pour nous ravir. Paradoxalement, il a été adoubé en Grande-Bretagne, où la presse l'a encensé. Jusqu'aux dernières années de son existence, il a cherché à concrétiser des projets, mis péniblement bout à bout. Cet ouvrage revient sur tous les films qu'il a mis en scène durant près d'un demi-siècle. Une documentation indispensable pour tout amateur inconditionnel.
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On aime ou pas le cinéma de Jean Rollin, mais difficile de ne pas apprécier l'homme et son envie intacte de faire des films, avec le peu d'argent dont il disposait. En quelques mots, il était l'un des rares réalisateurs français à s'être aventuré dans le monde du fantastique. Emblème d'un cinéma bis financé au compte goutte, il adorait filmer des vampires, des jolies filles légèrement ou pas vêtues, de la violence de manière volontairement non réaliste, bricolait des plans parfois plutôt inventifs et semblait influencé par le surréalisme. Sa filmographie épaisse de trois courts et de dix-sept longs métrages peut être allongée avec une myriade de productions pornographiques (alimentaires) signées sous pseudonyme. Cet ouvrage revient sur l'ensemble de son travail pour l'écran, en analysant chacun de ces produits chronologiquement et en les replaçant dans leur contexte. Moqué chez nous, Jean Rollin fait l'objet d'une véritable vénération en Angleterre, où le public s'est montré friand de ses transpositions du mythe vampirique.
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Il faut savoir que l'oeuvre de Jean Rollin a connu son âge d'or au cours des années 70 et a souvent été mal comprise. Entre épouvante, érotisme et poésie macabre, son cinéma est traversé de femmes vampires et autres revenantes généralement peu vêtues. Sur la foi de photos aperçues dans un livre ou un magazine, il est facile de conclure que Rollin n'était qu'un satyre ne pensant qu'à la nudité féminine. Anticonformiste, le mot est faible. À Paris, les premiers films de Jean Rollin se sont attiré de violentes huées d'un public venu voir un film d'horreur dans l'esprit de ceux, très populaires à l'époque, de la société anglaise Hammer, lesquels mêlaient horreur, imagerie gothique, gore et un soupçon d'érotisme. Ce livre tente de comprendre le cinéma de cet artiste mal compris et d'en tirer des lignes conductrices. Il en ressort que Jean Rollin était un vrai créateur poussé par une ligne de conduite, avec des thèmes précis qu'on découvre si on se met à revoir ces longs métrages dans un ordre chronologique et en prenant le temps de les analyser. Un regret : aucune photographie. Pas un défaut en soi, puisque le Net permet d'avoir accès à une manne de clichés, à des interviews et à des bouts de films (voire les oeuvres complètes).
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Qui était Jean Rollin ? Un homme qui a côtoyé pendant son enfance certains des plus grands intellectuels du XXe siècle. Un artiste qui a collaboré avec Marguerite Duras pour son premier film. Un réalisateur à la carrière singulière et unique en son genre dans le cinéma français, avec des films ouvertement fantastiques, surréalistes, poétiques - déconcertants. Un cinéaste assassiné depuis toujours par la critique mais qui commence, enfin, à profiter d'une certaine reconnaissance en France, alors que de nombreux fans le vénèrent déjà en Europe et aux États-Unis. Jean Rollin a signé une oeuvre marginale et méconnue traversée par la mort et la nostalgie, et dont la principale obsession était le temps, celui de l'errance et du rêve. Voilà un livre (essai) qui rend hommage à son travail. Un grand poète du visuel disparu sans que les médias lui rendent hommage. C'était en 2010. Dix ans déjà ! Il avait 72 ans.
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