Livre rare, il a été édité par
Grand Angle (qui publiait la fameuse revue avec ses fiches mythiques) sur le cinéma et est aujourd'hui épuisé (en vente sur quelques sites de seconde main). Avant de cesser ses activités, cette maison d'édition localisée en Belgique a demandé à
Daniel Bastié, journaliste et spécialiste de la musique de film, de lui rédiger quelques ouvrages sur des thèmes mal ou jamais exploités en livres.
Jean Rollin a donc été un des cinéastes traités en partant des DVD ou en regardant les titres qui passent depuis plusieurs années en boucle sur la chaîne ACTION. L'occasion de revenir sur un esthète qui, toute sa vie, a eu l'impression d'être incompris, de travailler avec un budget qui, avec le temps, s'est mis à ressembler à une peau de chagrin et a être ridiculiser par la profession. Son dernier long métrage (Le masque de la méduse n'a jamais été distribué après été projeté une seule fois dans un festival parisien) . Si on admet volontiers la faiblesse de la mise en scène et l'utilisation de comédiens amateurs qui se mêlaient à d'autres professionnels, on découvre un fil conducteur qui traverse chaque réalisation. Rollin était un poète, fils d'un directeur de théâtre et d'une mère qui était la muse de
Cocteau, Bataille et quelques autres. Au lieu de banaliser l'horreur de ses créatures (vampires ou contaminés), il a mis en exergue leur souffrance et leur volonté d'en finir avec les atrocités commises pour se nourrir de sang ou de chair humaine. Fort vite, il apparaît que leurs proches sont pires qu'eux, capables de tous les excès et de toutes les perversités. Chaque film est ici analysé avec force de détails et des bribes de dialogues. Je note que
Jean Rollin a écrit de nombreux livres, dont plusieurs ont déjà été traité via Babelio.